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Encore une fois, les commentateurs ont les yeux rivés sur l’Alaska, où se tiendra demain vendredi la rencontre Trump-Poutine. Une rencontre décisive pour l’avenir de l’Ukraine, pour l’Europe tout entière et peut-être même pour le monde entier…
« Et pourtant, soupire Le Soir à Bruxelles, Volodymyr Zelensky est exclu de ces discussions. Il subit le même mépris flagrant et insupportable que les Européens. Tous ont dû se contenter des miettes : une discussion avec Trump et Vance hier. À l’aube de la rencontre d’Anchorage, les dirigeants américain et russe n’inspirent que la méfiance. Car on le sait, ils tenteront de tordre le bras à l’Ukraine pour céder des terres ».
Et attention, prévient le quotidien belge : « Si à Anchorage, Trump légitime la guerre d’agression illégale menée par le Kremlin, il donnera des ailes à tous les autres : au Rwandais Paul Kagame qui se joue des frontières orientales du Congo ; à Benyamin Netanyahu, le dirigeant israélien qui broie les Palestiniens et leurs territoires ; à Xi Jinping, qui regarde Taïwan avec un air menaçant, après avoir fait main basse sur Hong Kong… »
La Russie en position de force…Pour sa part, Poutine est sûr de lui. Son armée grignote petit à petit le territoire ukrainien. Avec toujours cette même tactique du rouleau compresseur… Malgré des pertes considérables, pointe le Guardian à Londres, plus de 500 soldats tués chaque jour, la Russie poursuit son offensive et « tant qu’il n’y aura pas de résistance intérieure dans le pays, il est probable que Poutine se sentira en mesure de prolonger les négociations avec Trump, malgré les menaces ».
En effet, rebondit El Pais à Madrid, « malgré la précipitation de Trump, Vladimir Poutine est celui qui est le moins intéressé par un cessez-le-feu immédiat. Alors que le front progresse à un rythme jamais vu depuis des mois, Moscou ne voit aucune raison d’abandonner sa principale exigence, immuable : imposer ses propres conditions à l’avenir de l’Ukraine ». Et « la crainte des Européens, poursuit El Pais, est de voir Trump se laisser séduire par Poutine, diviser le monde, et faire subir à l’Europe l’indignation d’un fait accompli. C'est le scénario dont rêve le président russe depuis trois ans et demi ».
L’Europe a des cartes à jouer…Alors « que peut faire l’Europe face à l’axe russo-américain ? », s’interroge dans Le Monde à Paris, l’historienne François Thom, spécialiste de la Russie. « L’Europe devra se dissocier clairement de la trahison américaine, affirme-t-elle. Il faut exiger des garanties de sécurité pour Kiev, insister sur le déploiement de forces européennes en Ukraine, ne pas laisser le pays seul face à la Russie. Il faut que l’Europe prenne conscience qu’elle a des cartes à jouer. L’Amérique de Trump ne suffira pas à remettre à flot l’économie de la Russie, affirme encore Françoise Thom. (…) En conséquence, les Européens doivent faire savoir dès aujourd’hui que les affaires (achat du gaz compris) ne reprendront avec la Russie que lorsqu’elle aura évacué les territoires occupés. L’administration Trump est en train de réaliser le sauvetage du régime de Poutine dont elle a besoin pour racketter l’Europe. L’intérêt de l’Europe est au contraire que la Russie se débarrasse de l’autocratie ».
Et l’historienne de conclure : « ne donnons pas au régime russe les moyens de soudoyer sa population, d’entretenir un gigantesque appareil militaire et policier dirigé contre nous ».
« De fait, l’Europe n’est pas impotente, souligne pour sa part Libération. Elle est devenue de loin le principal soutien militaire de l’Ukraine depuis le début de l’année, en compensant la suspension de l’aide américaine. C’est également elle qui a la main sur les deux tiers des 300 milliards de dollars d’avoirs russes gelés, qui seront un point de négociation dans l’élaboration d’une paix ».
Pour Cyrille Bret, chercheur associé à l’Institut Montaigne, interrogé par le journal, « prisonnier de sa logique court-termiste, Trump pourra au mieux décrocher un cessez-le-feu. Mais aucune paix durable ne pourra être envisagée sans le concours européen. »
Trump trop pressé ?Toutefois, pointe Le Figaro, si « Poutine sait bien qu’il n’obtiendra pas si aisément autour d’une table la reddition de l’Ukraine, il peut convaincre Trump que Kiev et les Européens sont les véritables obstacles à son prix Nobel. Trump est pressé - et il ne voit rien d’anormal à récompenser l’agresseur. Va-t-il permettre à Poutine de triompher sur tous les fronts ? Des deux, on saura bientôt qui est le roi du deal ».
En tout cas, commente le Washington Post, « Trump a raison de dire qu’il est temps de mettre fin à cette guerre. Les deux parties ont subi des pertes considérables. (Mais) quand il entrera demain dans la salle de réunion avec Poutine, Trump devra se rappeler qu’un mauvais accord - un accord qui neutralise l’Ukraine - ne fonctionnera pas. Comme pour chaque guerre, le seul accord de paix durable est un accord juste ».
By RFI4.2
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Encore une fois, les commentateurs ont les yeux rivés sur l’Alaska, où se tiendra demain vendredi la rencontre Trump-Poutine. Une rencontre décisive pour l’avenir de l’Ukraine, pour l’Europe tout entière et peut-être même pour le monde entier…
« Et pourtant, soupire Le Soir à Bruxelles, Volodymyr Zelensky est exclu de ces discussions. Il subit le même mépris flagrant et insupportable que les Européens. Tous ont dû se contenter des miettes : une discussion avec Trump et Vance hier. À l’aube de la rencontre d’Anchorage, les dirigeants américain et russe n’inspirent que la méfiance. Car on le sait, ils tenteront de tordre le bras à l’Ukraine pour céder des terres ».
Et attention, prévient le quotidien belge : « Si à Anchorage, Trump légitime la guerre d’agression illégale menée par le Kremlin, il donnera des ailes à tous les autres : au Rwandais Paul Kagame qui se joue des frontières orientales du Congo ; à Benyamin Netanyahu, le dirigeant israélien qui broie les Palestiniens et leurs territoires ; à Xi Jinping, qui regarde Taïwan avec un air menaçant, après avoir fait main basse sur Hong Kong… »
La Russie en position de force…Pour sa part, Poutine est sûr de lui. Son armée grignote petit à petit le territoire ukrainien. Avec toujours cette même tactique du rouleau compresseur… Malgré des pertes considérables, pointe le Guardian à Londres, plus de 500 soldats tués chaque jour, la Russie poursuit son offensive et « tant qu’il n’y aura pas de résistance intérieure dans le pays, il est probable que Poutine se sentira en mesure de prolonger les négociations avec Trump, malgré les menaces ».
En effet, rebondit El Pais à Madrid, « malgré la précipitation de Trump, Vladimir Poutine est celui qui est le moins intéressé par un cessez-le-feu immédiat. Alors que le front progresse à un rythme jamais vu depuis des mois, Moscou ne voit aucune raison d’abandonner sa principale exigence, immuable : imposer ses propres conditions à l’avenir de l’Ukraine ». Et « la crainte des Européens, poursuit El Pais, est de voir Trump se laisser séduire par Poutine, diviser le monde, et faire subir à l’Europe l’indignation d’un fait accompli. C'est le scénario dont rêve le président russe depuis trois ans et demi ».
L’Europe a des cartes à jouer…Alors « que peut faire l’Europe face à l’axe russo-américain ? », s’interroge dans Le Monde à Paris, l’historienne François Thom, spécialiste de la Russie. « L’Europe devra se dissocier clairement de la trahison américaine, affirme-t-elle. Il faut exiger des garanties de sécurité pour Kiev, insister sur le déploiement de forces européennes en Ukraine, ne pas laisser le pays seul face à la Russie. Il faut que l’Europe prenne conscience qu’elle a des cartes à jouer. L’Amérique de Trump ne suffira pas à remettre à flot l’économie de la Russie, affirme encore Françoise Thom. (…) En conséquence, les Européens doivent faire savoir dès aujourd’hui que les affaires (achat du gaz compris) ne reprendront avec la Russie que lorsqu’elle aura évacué les territoires occupés. L’administration Trump est en train de réaliser le sauvetage du régime de Poutine dont elle a besoin pour racketter l’Europe. L’intérêt de l’Europe est au contraire que la Russie se débarrasse de l’autocratie ».
Et l’historienne de conclure : « ne donnons pas au régime russe les moyens de soudoyer sa population, d’entretenir un gigantesque appareil militaire et policier dirigé contre nous ».
« De fait, l’Europe n’est pas impotente, souligne pour sa part Libération. Elle est devenue de loin le principal soutien militaire de l’Ukraine depuis le début de l’année, en compensant la suspension de l’aide américaine. C’est également elle qui a la main sur les deux tiers des 300 milliards de dollars d’avoirs russes gelés, qui seront un point de négociation dans l’élaboration d’une paix ».
Pour Cyrille Bret, chercheur associé à l’Institut Montaigne, interrogé par le journal, « prisonnier de sa logique court-termiste, Trump pourra au mieux décrocher un cessez-le-feu. Mais aucune paix durable ne pourra être envisagée sans le concours européen. »
Trump trop pressé ?Toutefois, pointe Le Figaro, si « Poutine sait bien qu’il n’obtiendra pas si aisément autour d’une table la reddition de l’Ukraine, il peut convaincre Trump que Kiev et les Européens sont les véritables obstacles à son prix Nobel. Trump est pressé - et il ne voit rien d’anormal à récompenser l’agresseur. Va-t-il permettre à Poutine de triompher sur tous les fronts ? Des deux, on saura bientôt qui est le roi du deal ».
En tout cas, commente le Washington Post, « Trump a raison de dire qu’il est temps de mettre fin à cette guerre. Les deux parties ont subi des pertes considérables. (Mais) quand il entrera demain dans la salle de réunion avec Poutine, Trump devra se rappeler qu’un mauvais accord - un accord qui neutralise l’Ukraine - ne fonctionnera pas. Comme pour chaque guerre, le seul accord de paix durable est un accord juste ».

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