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Or
Cela fait deux ans, mardi 15 avril, que la guerre au Soudan a démarré. Elle est aujourd’hui la plus importante crise de personnes déplacées au monde, selon l'ONU, 13 millions de Soudanais ayant fui leur foyer. Quatre millions se sont réfugiés dans les pays voisins comme l’Égypte, le Tchad ou le Soudan du Sud. Certains ont réussi à pousser jusqu’au Kenya, loin des camps de réfugiés. À Nairobi, la capitale, ils essaient de se réinventer une vie.
De notre correspondante à Nairobi,
À Nairobi, la capitale du Kenya, dans le quartier de Kilimani, le Jayta est devenu le rendez-vous de la jeunesse soudanaise. Dans ce petit restaurant, pas de manières, on y mange comme à la maison. « Nos clients sont des Soudanais, des Somaliens et des Éthiopiens. Mais on n’aime pas les appeler des "réfugiés". Bien sûr, notre vie est finie au Soudan, avec cette guerre. Il faut tout recommencer, pour survivre. Pendant la révolution, on disait : "À chaque fois, nous referons la révolution, si le gouvernement n’est pas bon pour nous" », se souvient Ahmed Albadawi.
Les généraux Abdel Fattah Al Burhan, à la tête de l’armée soudanaise, et Mohamed Hamdan Daglo dit « Hemedti », chef des Forces de soutien rapide (FSR), se mènent une guerre sans pitié depuis deux ans. Mabio Swale, 24 ans, a fui Khartoum dès les premiers bombardements : « J’ai laissé derrière moi, mon père, mes petits frères, même mère. Je ne sais pas comment ils vont, s’ils sont en sécurité. La vie au Soudan est très dure : il n’y a pas de travail, pas de sécurité. On entend les armes et les balles partout. J’aimerais bien refaire ma vie au Kenya. Là, je travaille comme serveur. Avant, je rêvais d’être footballer. Aujourd’hui, je veux juste continuer à travailler pour envoyer de l’argent à ma famille. »
Ousmane aussi a quitté Khartoum en 2023. Il y suivait alors des études en génie civil. Diplômé ici à Nairobi, c’est vers le Soudan que ses projets se tournent. « Je ne peux pas imaginer mon futur sans le Soudan. Maintenant que l’armée a récupéré Khartoum, mes amis et des membres de ma famille, y retournent. Ils essaient de reconstruire. J’y retournerai, c'est sûr. Les deux généraux viennent du même gouvernement. Mais vous pouvez vivre avec l’armée. Avec les FSR, c’est impossible. Je le sais, je les ai vus, ils ont essayé de me tuer, ils m’ont jeté à terre. D’abord la paix. Après, on cherchera la démocratie », affirme-t-il. En 2024, les Nations unies recensaient plus de 11 500 réfugiés soudanais au Kenya.
À lire aussiSoudan: les FSR revendiquent la prise du camp de Zamzam au Darfour, «tuant de nombreux civils»
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Cela fait deux ans, mardi 15 avril, que la guerre au Soudan a démarré. Elle est aujourd’hui la plus importante crise de personnes déplacées au monde, selon l'ONU, 13 millions de Soudanais ayant fui leur foyer. Quatre millions se sont réfugiés dans les pays voisins comme l’Égypte, le Tchad ou le Soudan du Sud. Certains ont réussi à pousser jusqu’au Kenya, loin des camps de réfugiés. À Nairobi, la capitale, ils essaient de se réinventer une vie.
De notre correspondante à Nairobi,
À Nairobi, la capitale du Kenya, dans le quartier de Kilimani, le Jayta est devenu le rendez-vous de la jeunesse soudanaise. Dans ce petit restaurant, pas de manières, on y mange comme à la maison. « Nos clients sont des Soudanais, des Somaliens et des Éthiopiens. Mais on n’aime pas les appeler des "réfugiés". Bien sûr, notre vie est finie au Soudan, avec cette guerre. Il faut tout recommencer, pour survivre. Pendant la révolution, on disait : "À chaque fois, nous referons la révolution, si le gouvernement n’est pas bon pour nous" », se souvient Ahmed Albadawi.
Les généraux Abdel Fattah Al Burhan, à la tête de l’armée soudanaise, et Mohamed Hamdan Daglo dit « Hemedti », chef des Forces de soutien rapide (FSR), se mènent une guerre sans pitié depuis deux ans. Mabio Swale, 24 ans, a fui Khartoum dès les premiers bombardements : « J’ai laissé derrière moi, mon père, mes petits frères, même mère. Je ne sais pas comment ils vont, s’ils sont en sécurité. La vie au Soudan est très dure : il n’y a pas de travail, pas de sécurité. On entend les armes et les balles partout. J’aimerais bien refaire ma vie au Kenya. Là, je travaille comme serveur. Avant, je rêvais d’être footballer. Aujourd’hui, je veux juste continuer à travailler pour envoyer de l’argent à ma famille. »
Ousmane aussi a quitté Khartoum en 2023. Il y suivait alors des études en génie civil. Diplômé ici à Nairobi, c’est vers le Soudan que ses projets se tournent. « Je ne peux pas imaginer mon futur sans le Soudan. Maintenant que l’armée a récupéré Khartoum, mes amis et des membres de ma famille, y retournent. Ils essaient de reconstruire. J’y retournerai, c'est sûr. Les deux généraux viennent du même gouvernement. Mais vous pouvez vivre avec l’armée. Avec les FSR, c’est impossible. Je le sais, je les ai vus, ils ont essayé de me tuer, ils m’ont jeté à terre. D’abord la paix. Après, on cherchera la démocratie », affirme-t-il. En 2024, les Nations unies recensaient plus de 11 500 réfugiés soudanais au Kenya.
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