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Il y a sept mois, la Corée du Sud était secouée par la tentative de l'ex-président Yoon Suk-yeol d'instaurer la loi martiale. Pour beaucoup de Coréens, cette crise a été vécue comme un retour aux années 1980, lorsque la Corée était encore dirigée par les militaires qui enfermaient et torturaient les manifestants opposés au régime. À Séoul, les anciennes geôles de la dictature, devenues un musée de la démocratie, ont ouvert leurs portes pour raconter ce qu'était la loi martiale et la lutte pour la démocratie.
De notre correspondant à Séoul,
Un imposant bâtiment de brique noire en plein cœur de la capitale. Kim Chanho, guide du musée, nous ouvre les portes de ce triste édifice où le régime militaire sud-coréen a pensé les moindres détails pour le pire. « L'architecte qui a créé ce bâtiment a vraiment pensé à la manière la plus efficace de torturer les suspects, c'est incroyable. Par exemple, ce bouton est d'origine, sous le bureau. Ce n'est pas une alarme incendie comme c'est écrit. Quand ils commencent l'interrogatoire, ils appuient dessus et cela lance la vidéosurveillance secrètement. C'est incroyable, l'architecture et le design en font l'endroit parfait pour des violations des droits humains », raconte-t-il.
Entre 1976 et 1991, face à la contestation de plus en plus importante de la dictature militaire sud-coréenne, le régime enferme et torture ses opposants dans le plus grand secret. Des crimes qui restent encore pour la plupart méconnus, faute de preuves. « On estime que plus de 800 personnes sont passées par ici. La police dit qu'elle a tué beaucoup de gens. Si le suspect n'avoue pas, on peut le tuer, l'enterrer quelque part, se débarrasser du corps, le jeter dans le fleuve Han et personne ne le saura. Nous n'avons qu'un seul cas de mort confirmée en 1987. Pour les autres, depuis 1976, on ne sait rien, nous n'avons aucune preuve, car ils ont effacé l'histoire », explique le guide.
Si la Corée du Sud est depuis devenue une démocratie, sa fragilité a été constatée en décembre dernier lorsque l'ex-président Yoon Suk-yeol a voulu imposer la loi martiale. « Depuis la crise politique, il y a plus de gens, parce qu'ils ont compris que la démocratie est très importante, estime Kim Chanho. Mais en réalité, à la dernière élection présidentielle, le candidat conservateur était un soutien du président Yoon Suk-yeol et il a eu plus de 40% des voix. La démocratie, ce n'est pas acquis et il faut continuer de travailler dans ce sens. » La Corée du Sud est une jeune démocratie qui continue de se débattre avec les fantômes de son passé.
À lire aussiCorée du Sud: l’ex-président Yoon Suk-yeol de nouveau arrêté pour avoir imposé la loi martiale
By RFI5
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Il y a sept mois, la Corée du Sud était secouée par la tentative de l'ex-président Yoon Suk-yeol d'instaurer la loi martiale. Pour beaucoup de Coréens, cette crise a été vécue comme un retour aux années 1980, lorsque la Corée était encore dirigée par les militaires qui enfermaient et torturaient les manifestants opposés au régime. À Séoul, les anciennes geôles de la dictature, devenues un musée de la démocratie, ont ouvert leurs portes pour raconter ce qu'était la loi martiale et la lutte pour la démocratie.
De notre correspondant à Séoul,
Un imposant bâtiment de brique noire en plein cœur de la capitale. Kim Chanho, guide du musée, nous ouvre les portes de ce triste édifice où le régime militaire sud-coréen a pensé les moindres détails pour le pire. « L'architecte qui a créé ce bâtiment a vraiment pensé à la manière la plus efficace de torturer les suspects, c'est incroyable. Par exemple, ce bouton est d'origine, sous le bureau. Ce n'est pas une alarme incendie comme c'est écrit. Quand ils commencent l'interrogatoire, ils appuient dessus et cela lance la vidéosurveillance secrètement. C'est incroyable, l'architecture et le design en font l'endroit parfait pour des violations des droits humains », raconte-t-il.
Entre 1976 et 1991, face à la contestation de plus en plus importante de la dictature militaire sud-coréenne, le régime enferme et torture ses opposants dans le plus grand secret. Des crimes qui restent encore pour la plupart méconnus, faute de preuves. « On estime que plus de 800 personnes sont passées par ici. La police dit qu'elle a tué beaucoup de gens. Si le suspect n'avoue pas, on peut le tuer, l'enterrer quelque part, se débarrasser du corps, le jeter dans le fleuve Han et personne ne le saura. Nous n'avons qu'un seul cas de mort confirmée en 1987. Pour les autres, depuis 1976, on ne sait rien, nous n'avons aucune preuve, car ils ont effacé l'histoire », explique le guide.
Si la Corée du Sud est depuis devenue une démocratie, sa fragilité a été constatée en décembre dernier lorsque l'ex-président Yoon Suk-yeol a voulu imposer la loi martiale. « Depuis la crise politique, il y a plus de gens, parce qu'ils ont compris que la démocratie est très importante, estime Kim Chanho. Mais en réalité, à la dernière élection présidentielle, le candidat conservateur était un soutien du président Yoon Suk-yeol et il a eu plus de 40% des voix. La démocratie, ce n'est pas acquis et il faut continuer de travailler dans ce sens. » La Corée du Sud est une jeune démocratie qui continue de se débattre avec les fantômes de son passé.
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