Les enfants soldats ne sont pas exclusifs au tiers-monde.
En France, par exemple, il a existé un bataillon scolaire ; à la fin du XIXe siècle.
Pour la République d'alors, il s'agissait d'initier les élèves - dès leur plus jeune âge - à la pratique militaire.
Allons enfants de la patrie...
Entre la France et l'Allemagne, la guerre a pendant longtemps été la principale activité commune.
Après le conflit franco-prussien de 1870, la toute nouvelle IIIe République décida justement de prendre des mesures drastiques pour gommer la défaite française.
C'est donc pour préparer une nouvelle guerre que des collèges d'alors organisèrent (dès 1871) des formations militaires, pour des jeunes élèves âgés d'au moins 16 ans.
Toutefois, les instructeurs français avaient, eux, d'encore plus grandes ambitions.
Pour reprendre l'Alsace et la Lorraine, le gouvernement exacerbait en effet le revanchisme dès les petites classes scolaires.
Le 27 janvier 1880 survient donc un événement majeur : une loi votée à l'unanimité à l'Assemblée nationale et au Sénat rend obligatoire "l'enseignement de la gymnastique et des exercices militaires dans les écoles primaires".
Elle prévoit notamment de favoriser "un dressage préliminaire spécial acquis à l'école" pour que le service militaire français puisse "porter ses fruits" (selon les termes employés, en 1881, par le général Farre ; le ministre de la guerre de l'époque).
... Le jour de gloire en ligne de mire
À ce titre, le modèle suisse de Pestalozzi (un pédagogue ayant vécu à l'époque napoléonienne) sert notamment de référent.
Une nouvelle étape est atteinte le 28 mars 1882, lorsque Paul Bert (le ministre de l'Instruction publique) instaure "l'obligation de la gymnastique et des exercices militaires dans les écoles primaires de garçons".
Des bataillons scolaires sont créés dans la foulée (par le décret du 6 juillet de la même année).
Malgré tout, l'engouement pour cette politique belliciste s'essouffle à partir des années 1890.
En effet : en plus de vives critiques émanant du corps enseignant, les dépenses engendrées par ces fameux bataillons malmènent le budget des communes.
Ces structures sont donc progressivement abandonnées, entre 1890 et 1893.
Les enfants pouvaient, dès lors, se remettre à jouer aux petits soldats.... de plomb !
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