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Le Mondial des Clubs se dispute actuellement aux États-Unis, avant la Coupe du Monde dans un an. Donald Trump compte bien faire de ces événements une tribune. La tâche s'annonce difficile, le ballon rond n’étant pas sa tasse de thé, ni celle de sa base de supporters.
De notre envoyé spécial aux États-Unis,
Une réplique de la Coupe du Monde posée sur le bureau ovale, le président de la Fifa invité à la cérémonie d’investiture… et pourquoi pas bientôt une série de jongles devant les caméras ? Depuis le début de son deuxième mandat, le républicain Donald Trump joue à fond la carte football. Cependant, tout cela ne semble pas très naturel.
« Le soccer est clairement un sport de gauche, et je pense qu'il l'a toujours été, remarque Maxime Aubin, correspondant du journal L’Équipe aux États-Unis. Il s'est construit aux États-Unis sur les minorités ethniques et dès le début, le message a été : "On est des minorités, donc on accepte toutes les minorités parmi nous, qu'elles soient politiques, culturelles, ethniques..." C'était en majorité des personnes très politisées à gauche, donc anti-républicaines. Aujourd'hui, on voit beaucoup de drapeaux LGBT dans les stades, par exemple ».
Et forcément, le sport des minorités n’est toujours pas adopté par une certaine Amérique conservatrice. « Je me souviens, et c'était très drôle, avoir parlé à New York à un Irlandais qui a ouvert le premier bar qui passait du football dans les années 1990 à la télévision, se remémore Maxime Aubin. Des gens lui demandaient comment il osait diffuser ce sport. Aujourd'hui, le foot est de mieux en mieux perçu par beaucoup de monde, mais il y a toujours une frange très à droite de la population qui le voit comme l'envahissement d'une culture non américaine. À cela s'ajoute la pensée collective aux États-Unis autour du fait que le soccer est un "sport de filles" avant tout ».
À lire aussiSoccer Town : Kearny, berceau du football Made in USA
Selon les dernières études, s’il y aurait près de six millions d’Américaines sur les terrains de football et si le pays collectionne les titres mondiaux et olympiques chez les féminines, les pratiquants hommes sont malgré tout plus nombreux. Alors pourquoi ce cliché perdure ?
Deux jeunes joueuses de la région d’Atlanta tentent d'expliquer ce phénomène. « Nos équipes nationales féminines, historiquement, ont plus de succès que les sélections masculines. Je pense que ceux qui ne s’intéressent pas de près au soccer font naturellement cette association », avance Isabella. Pour Maddison, il y a « la culture du contact » et « l'idée que le soccer n’est pas un vrai sport ». « Tout cela nous vient des anciennes générations, affirme-t-elle. Ici, on grandit avec comme sport référence le football américain. C'est un sport qui dégage une certaine énergie masculine, un certain machisme. En finir avec ces préjugés, ça prend du temps… Même la génération de nos parents est concernée ».
Les générations suivantes le sont un peu moins, comme le constate Michelle Kaufmann, journaliste du Miami Herald : « À l’école de ma fille, une journée "tenue sportive" était organisée… Et la grande majorité des garçons portaient des maillots de football… Maintenant, aux États-Unis, être footballeur, c’est cool pour un ado ! »
Un signal bien capté à la Maison-Blanche : la finale de la Coupe du Monde sera organisé tout près de New York, le fief de Donald Trump. Tout sauf un hasard.
À lire aussiAux États-Unis, le timide essor du « soccer » avant le Mondial de foot 2026
By RFI5
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Le Mondial des Clubs se dispute actuellement aux États-Unis, avant la Coupe du Monde dans un an. Donald Trump compte bien faire de ces événements une tribune. La tâche s'annonce difficile, le ballon rond n’étant pas sa tasse de thé, ni celle de sa base de supporters.
De notre envoyé spécial aux États-Unis,
Une réplique de la Coupe du Monde posée sur le bureau ovale, le président de la Fifa invité à la cérémonie d’investiture… et pourquoi pas bientôt une série de jongles devant les caméras ? Depuis le début de son deuxième mandat, le républicain Donald Trump joue à fond la carte football. Cependant, tout cela ne semble pas très naturel.
« Le soccer est clairement un sport de gauche, et je pense qu'il l'a toujours été, remarque Maxime Aubin, correspondant du journal L’Équipe aux États-Unis. Il s'est construit aux États-Unis sur les minorités ethniques et dès le début, le message a été : "On est des minorités, donc on accepte toutes les minorités parmi nous, qu'elles soient politiques, culturelles, ethniques..." C'était en majorité des personnes très politisées à gauche, donc anti-républicaines. Aujourd'hui, on voit beaucoup de drapeaux LGBT dans les stades, par exemple ».
Et forcément, le sport des minorités n’est toujours pas adopté par une certaine Amérique conservatrice. « Je me souviens, et c'était très drôle, avoir parlé à New York à un Irlandais qui a ouvert le premier bar qui passait du football dans les années 1990 à la télévision, se remémore Maxime Aubin. Des gens lui demandaient comment il osait diffuser ce sport. Aujourd'hui, le foot est de mieux en mieux perçu par beaucoup de monde, mais il y a toujours une frange très à droite de la population qui le voit comme l'envahissement d'une culture non américaine. À cela s'ajoute la pensée collective aux États-Unis autour du fait que le soccer est un "sport de filles" avant tout ».
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Selon les dernières études, s’il y aurait près de six millions d’Américaines sur les terrains de football et si le pays collectionne les titres mondiaux et olympiques chez les féminines, les pratiquants hommes sont malgré tout plus nombreux. Alors pourquoi ce cliché perdure ?
Deux jeunes joueuses de la région d’Atlanta tentent d'expliquer ce phénomène. « Nos équipes nationales féminines, historiquement, ont plus de succès que les sélections masculines. Je pense que ceux qui ne s’intéressent pas de près au soccer font naturellement cette association », avance Isabella. Pour Maddison, il y a « la culture du contact » et « l'idée que le soccer n’est pas un vrai sport ». « Tout cela nous vient des anciennes générations, affirme-t-elle. Ici, on grandit avec comme sport référence le football américain. C'est un sport qui dégage une certaine énergie masculine, un certain machisme. En finir avec ces préjugés, ça prend du temps… Même la génération de nos parents est concernée ».
Les générations suivantes le sont un peu moins, comme le constate Michelle Kaufmann, journaliste du Miami Herald : « À l’école de ma fille, une journée "tenue sportive" était organisée… Et la grande majorité des garçons portaient des maillots de football… Maintenant, aux États-Unis, être footballeur, c’est cool pour un ado ! »
Un signal bien capté à la Maison-Blanche : la finale de la Coupe du Monde sera organisé tout près de New York, le fief de Donald Trump. Tout sauf un hasard.
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