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Au Sénégal, l’urgence est à la protection des ressources halieutiques. Face à la surpêche, des brigades locales connues sous le nom de CLPA - conseil local pour la pêche artisanale, sont chargées de surveiller les eaux, là où l’État est absent : des pêcheurs et acteurs du secteur, bénévoles, qui repèrent et traquent les pratiques illicites. Pour adopter les bons comportements, l’organisation Greenpeace les a réunis le 18 novembre lors d’un exercice en mer très mouvementé au large de Saly, au sud de Dakar.
Sa pirogue est encerclée, ses filets cernés. Ce pêcheur d’une quarantaine d'années est surpris en pleine infraction. Il vient de remonter une grande quantité de sardinelles trop jeune pour être capturées. « Ça, c’est zéro tolérance, s'exclame Kaly Ba, responsable de la campagne « Océan » chez Greenpeace Afrique. Ils sont en train de se tirer une balle dans le pied en exterminant la ressource, pour satisfaire une industrie de farine et de poisson qui ne va même pas bénéficier aux populations africaines. »
Selon le Code de la pêche maritime au Sénégal, les engins et la marchandise du pêcheur doivent être confisqués et une amende d’au moins 200 000 francs CFA réglée. Mais tout ne se passe pas comme prévu. « Le pêcheur est en train de verser de l’essence sur sa pirogue, il menace de la brûler si on s’approche ! »
Après plusieurs minutes de poursuites, le pêcheur est trop menaçant. Trois mineurs se trouvent à bord de la pirogue interpellée. L'opération devient risquée. Il échappe alors à toutes sanctions immédiates et des preuves de l’infraction sont envoyées aux autorités compétentes à terre.
« Il faut que l’État mette le paquet »« Chez Greenpeace, c’est ce qu’on ne veut plus !, s’exclame Kaly Ba. On veut des sanctions. Si les sanctions sont là, ils ne répéteront plus ce genre de choses. Là, il n’y a qu’à voir la taille des filets, ils sont destinés à attraper uniquement les jeunes poissons, les tout petits poissons, donc ça ne permet pas à l’espèce de se régénérer. »
Ces épisodes de résistance, Ibrahima Mar les connaît. Coordinateur du réseau national des conseils locaux pour la pêche artisanale (CLPA), il vit dans la même communauté que ceux qu’il est chargé de sanctionner. Il estime que les acteurs de la pêche ne peuvent pas faire, seuls, figure d’autorité. « Nous, on vit ensemble, on est des familles. Aujourd’hui, il faut que l’État, qui est neutre, qui n’a pas de copains, qui n’a pas de parents, mette le paquet !, réclame-t-il. Si aujourd’hui, on arrivait à être accompagnés par des militaires, ce serait plus efficace. »
Fin de l’opération. Le chef de mission du jour, Pape Moustapha Ngom, remonte le moral de ses troupes. Il est agent de l’État à la Direction de la protection et de la surveillance des pêches (DPSP). « Il faut savoir aborder l’acteur, discuter avec lui, le ramener à la raison, souligne-t-il. Ce n’est pas facile, mais nous resterons des requins. Je tiens vraiment à vous remercier », ajoute-t-il, sous les applaudissements.
Il y a un an, les nouvelles autorités ont promis de publier une liste vérifiée des bateaux autorisés à pêcher au Sénégal. C’est une des mesures prises pour protéger un secteur de la pêche menacé par la rareté grandissante des poissons, alors qu’il fait vivre 17 % de la population active.
À lire aussiQue va changer l’accord de l’OMC sur la fin des subventions néfastes à la pêche?
By RFIAu Sénégal, l’urgence est à la protection des ressources halieutiques. Face à la surpêche, des brigades locales connues sous le nom de CLPA - conseil local pour la pêche artisanale, sont chargées de surveiller les eaux, là où l’État est absent : des pêcheurs et acteurs du secteur, bénévoles, qui repèrent et traquent les pratiques illicites. Pour adopter les bons comportements, l’organisation Greenpeace les a réunis le 18 novembre lors d’un exercice en mer très mouvementé au large de Saly, au sud de Dakar.
Sa pirogue est encerclée, ses filets cernés. Ce pêcheur d’une quarantaine d'années est surpris en pleine infraction. Il vient de remonter une grande quantité de sardinelles trop jeune pour être capturées. « Ça, c’est zéro tolérance, s'exclame Kaly Ba, responsable de la campagne « Océan » chez Greenpeace Afrique. Ils sont en train de se tirer une balle dans le pied en exterminant la ressource, pour satisfaire une industrie de farine et de poisson qui ne va même pas bénéficier aux populations africaines. »
Selon le Code de la pêche maritime au Sénégal, les engins et la marchandise du pêcheur doivent être confisqués et une amende d’au moins 200 000 francs CFA réglée. Mais tout ne se passe pas comme prévu. « Le pêcheur est en train de verser de l’essence sur sa pirogue, il menace de la brûler si on s’approche ! »
Après plusieurs minutes de poursuites, le pêcheur est trop menaçant. Trois mineurs se trouvent à bord de la pirogue interpellée. L'opération devient risquée. Il échappe alors à toutes sanctions immédiates et des preuves de l’infraction sont envoyées aux autorités compétentes à terre.
« Il faut que l’État mette le paquet »« Chez Greenpeace, c’est ce qu’on ne veut plus !, s’exclame Kaly Ba. On veut des sanctions. Si les sanctions sont là, ils ne répéteront plus ce genre de choses. Là, il n’y a qu’à voir la taille des filets, ils sont destinés à attraper uniquement les jeunes poissons, les tout petits poissons, donc ça ne permet pas à l’espèce de se régénérer. »
Ces épisodes de résistance, Ibrahima Mar les connaît. Coordinateur du réseau national des conseils locaux pour la pêche artisanale (CLPA), il vit dans la même communauté que ceux qu’il est chargé de sanctionner. Il estime que les acteurs de la pêche ne peuvent pas faire, seuls, figure d’autorité. « Nous, on vit ensemble, on est des familles. Aujourd’hui, il faut que l’État, qui est neutre, qui n’a pas de copains, qui n’a pas de parents, mette le paquet !, réclame-t-il. Si aujourd’hui, on arrivait à être accompagnés par des militaires, ce serait plus efficace. »
Fin de l’opération. Le chef de mission du jour, Pape Moustapha Ngom, remonte le moral de ses troupes. Il est agent de l’État à la Direction de la protection et de la surveillance des pêches (DPSP). « Il faut savoir aborder l’acteur, discuter avec lui, le ramener à la raison, souligne-t-il. Ce n’est pas facile, mais nous resterons des requins. Je tiens vraiment à vous remercier », ajoute-t-il, sous les applaudissements.
Il y a un an, les nouvelles autorités ont promis de publier une liste vérifiée des bateaux autorisés à pêcher au Sénégal. C’est une des mesures prises pour protéger un secteur de la pêche menacé par la rareté grandissante des poissons, alors qu’il fait vivre 17 % de la population active.
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