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Or
La photo est en couverture des journaux en Afrique du Sud : on y voit le président américain Donald Trump et son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, assis sur les fauteuils jaunes du Bureau ovale de la Maison-Blanche, devant les journalistes et les caméras. Et à voir leurs mouvements de mains, la discussion est animée…
Le quotidien sud-africain Cape Times relate la scène : « Ramaphosa est arrivé en disant qu’il voulait discuter du commerce et des minerais rares. La réunion a débuté de manière cordiale. Trump et lui ont commencé à discuter golf. D’ailleurs, deux champions de golf sud-africains Ernie Els et Retief Goosen étaient présents dans la délégation de Ramaphosa. Mais la réunion a rapidement tourné au vinaigre, pointe Cape Times. Trump a montré une vidéo et des documents, comme prétendues preuves de ses affirmations infondées selon lesquelles les Sud-Africains blancs seraient persécutés et leurs terres confisquées ».
Des allégations déjà formulées par le président américain ces derniers mois et démenties par l’Afrique du Sud. Cyril Ramaphosa s’est défendu, a démenti une nouvelle fois…
Mais, constate le Mail & Guardian, autre média sud-africain, « les discussions commerciales ont été reléguées au second plan ».
Et Cape Times de parler de véritable « embuscade tendue par Trump, comme celle dont avait été victime le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en février dernier ».
Trop timoré ?The Star, autre quotidien sud-africain s’en prend à… Cyril Ramaphosa. « L’occasion ratée de Ramaphosa de repositionner l’Afrique du Sud comme centre d’affaires stratégique de l’Afrique », titre le journal. The Star qui dénonce « l’inertie diplomatique » du président sud-africain : « Ramaphosa a manqué une occasion en or : celle de rétablir les faits avec fermeté et audace. Il ne s’agissait pas seulement de dire la vérité sur les statistiques de la criminalité rurale ou la réforme agraire. Il s’agissait de dire au monde ce qu’est l’Afrique du Sud aujourd’hui – et, plus important encore, ce qu’elle aspire à être. L’Afrique du Sud ne s’effondre pas sous les violences raciales, s’exclame The Star. Elle abrite en réalité plus de 600 entreprises américaines prospères dans divers secteurs, de la finance à l’énergie, en passant par l’industrie manufacturière et les technologies de l’information. Elle abrite les marchés financiers les plus performants du continent africain et un système judiciaire qui, bien qu’imparfait, demeure indépendant et respecté. Pourtant, rien de tout cela n’a été exprimé sous les projecteurs du monde entier ».
Il est vrai que Cyril Ramaphosa s’est défendu mollement, pointe Le Monde Afrique à Paris : « il a tenté de désamorcer la charge explosive de Trump de façon indirecte, par le sourire, par l’évocation de Nelson Mandela et de la diversité de la coalition au pouvoir. Il a évoqué la Constitution, protégeant les droits de tout propriétaire terrien. Il n’a pas nié l’ampleur de la criminalité qui ravage l’Afrique du Sud. Mais il n’a pas pris une position de principe nette, pour nier tout génocide des Afrikaners et appeler ce mensonge par son nom. Par moments, il se frottait les paumes des mains, ne sachant plus quoi faire pour défendre l’honneur national sans aggraver la situation ».
Des faits travestis…Le Monde Afrique répond également aux allégations de Donald Trump qui a été jusqu’à parler, donc, de génocide : « les meurtres dans les fermes isolées sont une réalité en Afrique du Sud, reconnait le journal. Mais ils ne représentent qu’une fraction des homicides perpétrés dans le pays, l’un des plus violents au monde. Plus de 27 000 personnes ont ainsi été tuées entre mars 2023 et mars 2024. Par comparaison, en moyenne, au cours de la décennie écoulée, une cinquantaine de meurtres ont lieu chaque année dans des fermes. Parmi les victimes, des agriculteurs blancs, mais pas exclusivement. De nombreux travailleurs agricoles ou des vigiles noirs comptent également parmi les victimes ».
Commentaire du Monde Afrique : « toutefois, la réalité, dans ses nuances, a peu de chances de pénétrer le monde MAGA ».
Springbok vs pitbull…Enfin, L’Observateur Paalga au Burkina caricature les deux présidents avec cette formule : « le springbok et le pitbull de la Maison-Blanche ».
L’Observateur qui n’est guère surpris : « les sujets qui fâchent étaient si nombreux qu’on se demande comment le président sud-africain aurait pu s’y prendre pour déminer ce terrain quand on connaît la brutalité avec laquelle Donald Trump imprime ses relations avec les autres pays. Mais comme avec le locataire de la Maison-Blanche, tout finit toujours autour du transactionnel, Ramaphosa n’aura pas d’autres choix que de lui offrir des facilités dans l’exploitation des minerais rares (diamant, manganèse, platine…) dont le pays de Mandela regorge ».
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La photo est en couverture des journaux en Afrique du Sud : on y voit le président américain Donald Trump et son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, assis sur les fauteuils jaunes du Bureau ovale de la Maison-Blanche, devant les journalistes et les caméras. Et à voir leurs mouvements de mains, la discussion est animée…
Le quotidien sud-africain Cape Times relate la scène : « Ramaphosa est arrivé en disant qu’il voulait discuter du commerce et des minerais rares. La réunion a débuté de manière cordiale. Trump et lui ont commencé à discuter golf. D’ailleurs, deux champions de golf sud-africains Ernie Els et Retief Goosen étaient présents dans la délégation de Ramaphosa. Mais la réunion a rapidement tourné au vinaigre, pointe Cape Times. Trump a montré une vidéo et des documents, comme prétendues preuves de ses affirmations infondées selon lesquelles les Sud-Africains blancs seraient persécutés et leurs terres confisquées ».
Des allégations déjà formulées par le président américain ces derniers mois et démenties par l’Afrique du Sud. Cyril Ramaphosa s’est défendu, a démenti une nouvelle fois…
Mais, constate le Mail & Guardian, autre média sud-africain, « les discussions commerciales ont été reléguées au second plan ».
Et Cape Times de parler de véritable « embuscade tendue par Trump, comme celle dont avait été victime le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en février dernier ».
Trop timoré ?The Star, autre quotidien sud-africain s’en prend à… Cyril Ramaphosa. « L’occasion ratée de Ramaphosa de repositionner l’Afrique du Sud comme centre d’affaires stratégique de l’Afrique », titre le journal. The Star qui dénonce « l’inertie diplomatique » du président sud-africain : « Ramaphosa a manqué une occasion en or : celle de rétablir les faits avec fermeté et audace. Il ne s’agissait pas seulement de dire la vérité sur les statistiques de la criminalité rurale ou la réforme agraire. Il s’agissait de dire au monde ce qu’est l’Afrique du Sud aujourd’hui – et, plus important encore, ce qu’elle aspire à être. L’Afrique du Sud ne s’effondre pas sous les violences raciales, s’exclame The Star. Elle abrite en réalité plus de 600 entreprises américaines prospères dans divers secteurs, de la finance à l’énergie, en passant par l’industrie manufacturière et les technologies de l’information. Elle abrite les marchés financiers les plus performants du continent africain et un système judiciaire qui, bien qu’imparfait, demeure indépendant et respecté. Pourtant, rien de tout cela n’a été exprimé sous les projecteurs du monde entier ».
Il est vrai que Cyril Ramaphosa s’est défendu mollement, pointe Le Monde Afrique à Paris : « il a tenté de désamorcer la charge explosive de Trump de façon indirecte, par le sourire, par l’évocation de Nelson Mandela et de la diversité de la coalition au pouvoir. Il a évoqué la Constitution, protégeant les droits de tout propriétaire terrien. Il n’a pas nié l’ampleur de la criminalité qui ravage l’Afrique du Sud. Mais il n’a pas pris une position de principe nette, pour nier tout génocide des Afrikaners et appeler ce mensonge par son nom. Par moments, il se frottait les paumes des mains, ne sachant plus quoi faire pour défendre l’honneur national sans aggraver la situation ».
Des faits travestis…Le Monde Afrique répond également aux allégations de Donald Trump qui a été jusqu’à parler, donc, de génocide : « les meurtres dans les fermes isolées sont une réalité en Afrique du Sud, reconnait le journal. Mais ils ne représentent qu’une fraction des homicides perpétrés dans le pays, l’un des plus violents au monde. Plus de 27 000 personnes ont ainsi été tuées entre mars 2023 et mars 2024. Par comparaison, en moyenne, au cours de la décennie écoulée, une cinquantaine de meurtres ont lieu chaque année dans des fermes. Parmi les victimes, des agriculteurs blancs, mais pas exclusivement. De nombreux travailleurs agricoles ou des vigiles noirs comptent également parmi les victimes ».
Commentaire du Monde Afrique : « toutefois, la réalité, dans ses nuances, a peu de chances de pénétrer le monde MAGA ».
Springbok vs pitbull…Enfin, L’Observateur Paalga au Burkina caricature les deux présidents avec cette formule : « le springbok et le pitbull de la Maison-Blanche ».
L’Observateur qui n’est guère surpris : « les sujets qui fâchent étaient si nombreux qu’on se demande comment le président sud-africain aurait pu s’y prendre pour déminer ce terrain quand on connaît la brutalité avec laquelle Donald Trump imprime ses relations avec les autres pays. Mais comme avec le locataire de la Maison-Blanche, tout finit toujours autour du transactionnel, Ramaphosa n’aura pas d’autres choix que de lui offrir des facilités dans l’exploitation des minerais rares (diamant, manganèse, platine…) dont le pays de Mandela regorge ».
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