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Or
Une trentaine de pays alliés de l'Ukraine étaient réunis, le jeudi 27 mars, à Paris pour un sommet destiné à finaliser des « garanties de sécurité » pour Kiev, dont un éventuel déploiement militaire européen si un accord de paix est trouvé. Les Britanniques et les Français à l'origine de cette initiative vont, dans les prochains jours, envoyer une mission en Ukraine pour préparer ce que sera le format de l'armée ukrainienne ainsi qu'un possible déploiement de forces. Un chemin difficile à tracer.
Premier axe d'effort : un soutien accru à l'armée ukrainienne, car a insisté Emmanuel Macron la meilleure garantie de sécurité pour l'Ukraine, c'est l'armée ukrainienne elle-même. Il faut désormais déterminer le format d'aide pour cette armée : un format finlandais avec une population en armes, plus précisément composée de plusieurs centaines de milliers de réservistes. Un modèle d'armée qui tient le front ou une armée prête à repartir à l’offensive. Et si cela ne suffit pas, en deuxième ligne, la plus discutée, les pays européens volontaires envisagent de déployer des troupes au sol.
Et tout a commencé le 17 février dernier rembobine le diplomate Jean de Gliniasty : « le 17 février, Emmanuel Macron réunit ses collègues européens pour essayer de répondre à un questionnaire de six questions présentées par l'administration Trump qui tournait autour de qu'est-ce que l'Europe est prête à faire en matière de garanties de sécurité pour l'Ukraine et quel soutien elle attend des États-Unis dans ce domaine. L'Europe a essayé d'avancer sur deux fronts, si j'ose dire. D'une part, renforcer son potentiel militaire, ce sur quoi tout le monde est d'accord, et d'autre part, essayer de travailler sur les garanties de sécurité que l'Europe peut fournir. Et là, évidemment, c'est beaucoup plus difficile parce que une partie des Européens seulement est d'accord pour le faire. La présence de troupes européennes, sur le territoire ukrainien sera s'il y a un accord réglé par l'accord. Et là c'est très peu probable parce que les Russes n'en veulent pas et les Américains deviennent réticents puisqu'ils considèrent de plus en plus que les Européens sont plutôt un obstacle pour le progrès de la négociation ».
À écouter aussiDes soldats européens bientôt en Ukraine ?
Des troupes au sol : une option défendue par Londres et ParisCette hypothèse a été posée dès le 11 mars dernier lors de la réunion des Chefs d’État-Major par l'amiral Britannique Tony Radakin et le général français Thierry Burkhard. Un véritable tournant puisque dix chefs d'États-Majors européens réunis ce jour-là à Paris avaient indiqué avoir un feu vert de leur gouvernement pour envisager une telle mission.
Un déploiement qui ne sera pas une force d'interposition ont précisé Français et Britanniques, mais qui pour être dissuasif devra être composé de grandes unités soit près de 30 000 hommes. Mais faut-il placer cette force en Ukraine, ou se limiter à des missions de protection sur le flanc est européen ? Envoyer nos meilleures troupes c’est un pari risqué analyse Philippe Gros de la Fondation pour la recherche stratégique : « La guerre en Ukraine, c’est un champ de tir avec des milliers de drones par jour qui frappent sur tout ce qui bouge. Toutes les manœuvres sont tuées dans l'œuf. Vous ne pouvez pas dissuader sans avoir d’importantes réserves. Cette histoire de troupes, elle est dans les limbes depuis plusieurs mois. Tout ça ne reposait que si derrière vous aviez la garantie américaine, la réassurance de Washington. Donc ça tombe à l'eau ».
Une force européenne qui pourrait être dans le collimateur de MoscouIl faudra au moins six mois disent les militaires, pour déployer des hommes au sol. Il faudra aussi mesurer tous les risques, souligne Vincent Tourret de l’Université de Montréal : « En termes de matérialisation d'un engagement, il n'y a pas mieux que la présence au sol. Par contre, après vient tout de suite la question de la crédibilité, du format et de la mission. Si c'est pour créer une FINUL 2.0 (Finul, Force intérimaire des Nations unies au Liban) sous menace d’Iskander (système russe de missile balistique à courte portée ou moyenne portée de nouvelle génération), je trouve que c'est une très mauvaise idée. Parce que nos brigades même mises sur trois directions différentes à 50 km de la zone du front, ou même plus loin, elles n’auront pas la capacité de peser sur l'escalade avec la Russie. Donc pourquoi, avant d’aller à l'étape du sol, ne pas d’abord passer par l’étape aérienne, le contrôle du ciel, ce qui me paraît être un prérequis ».
L'utilisation d'avions de chasse le long de la frontière ukrainienne serait plus rapide et tout aussi dissuasif font d’ailleurs entendre d'autres voix. Les questions ne manquent pas, mandat a été donné aux militaires français et britannique de se rendre en Ukraine pour étudier toutes les options.
À lire aussiUkraine: un consensus européen se dessine pour soutenir l'armée ukrainienne, selon Sébastien Lecornu
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Premier axe d'effort : un soutien accru à l'armée ukrainienne, car a insisté Emmanuel Macron la meilleure garantie de sécurité pour l'Ukraine, c'est l'armée ukrainienne elle-même. Il faut désormais déterminer le format d'aide pour cette armée : un format finlandais avec une population en armes, plus précisément composée de plusieurs centaines de milliers de réservistes. Un modèle d'armée qui tient le front ou une armée prête à repartir à l’offensive. Et si cela ne suffit pas, en deuxième ligne, la plus discutée, les pays européens volontaires envisagent de déployer des troupes au sol.
Et tout a commencé le 17 février dernier rembobine le diplomate Jean de Gliniasty : « le 17 février, Emmanuel Macron réunit ses collègues européens pour essayer de répondre à un questionnaire de six questions présentées par l'administration Trump qui tournait autour de qu'est-ce que l'Europe est prête à faire en matière de garanties de sécurité pour l'Ukraine et quel soutien elle attend des États-Unis dans ce domaine. L'Europe a essayé d'avancer sur deux fronts, si j'ose dire. D'une part, renforcer son potentiel militaire, ce sur quoi tout le monde est d'accord, et d'autre part, essayer de travailler sur les garanties de sécurité que l'Europe peut fournir. Et là, évidemment, c'est beaucoup plus difficile parce que une partie des Européens seulement est d'accord pour le faire. La présence de troupes européennes, sur le territoire ukrainien sera s'il y a un accord réglé par l'accord. Et là c'est très peu probable parce que les Russes n'en veulent pas et les Américains deviennent réticents puisqu'ils considèrent de plus en plus que les Européens sont plutôt un obstacle pour le progrès de la négociation ».
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Un déploiement qui ne sera pas une force d'interposition ont précisé Français et Britanniques, mais qui pour être dissuasif devra être composé de grandes unités soit près de 30 000 hommes. Mais faut-il placer cette force en Ukraine, ou se limiter à des missions de protection sur le flanc est européen ? Envoyer nos meilleures troupes c’est un pari risqué analyse Philippe Gros de la Fondation pour la recherche stratégique : « La guerre en Ukraine, c’est un champ de tir avec des milliers de drones par jour qui frappent sur tout ce qui bouge. Toutes les manœuvres sont tuées dans l'œuf. Vous ne pouvez pas dissuader sans avoir d’importantes réserves. Cette histoire de troupes, elle est dans les limbes depuis plusieurs mois. Tout ça ne reposait que si derrière vous aviez la garantie américaine, la réassurance de Washington. Donc ça tombe à l'eau ».
Une force européenne qui pourrait être dans le collimateur de MoscouIl faudra au moins six mois disent les militaires, pour déployer des hommes au sol. Il faudra aussi mesurer tous les risques, souligne Vincent Tourret de l’Université de Montréal : « En termes de matérialisation d'un engagement, il n'y a pas mieux que la présence au sol. Par contre, après vient tout de suite la question de la crédibilité, du format et de la mission. Si c'est pour créer une FINUL 2.0 (Finul, Force intérimaire des Nations unies au Liban) sous menace d’Iskander (système russe de missile balistique à courte portée ou moyenne portée de nouvelle génération), je trouve que c'est une très mauvaise idée. Parce que nos brigades même mises sur trois directions différentes à 50 km de la zone du front, ou même plus loin, elles n’auront pas la capacité de peser sur l'escalade avec la Russie. Donc pourquoi, avant d’aller à l'étape du sol, ne pas d’abord passer par l’étape aérienne, le contrôle du ciel, ce qui me paraît être un prérequis ».
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