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La fistule obstétricale est une lésion provoquée par un accouchement prolongé et aggravée par l’excision ou lorsque la maman est très jeune. Un fléau qui concerne 500 000 femmes dans le monde, dont 250 000 se trouvent en Afrique subsaharienne. Direction la région de Kolda, en Casamance, dans le sud du Sénégal, où une ONG fait de la prévention et accompagne jusqu'à la guérison les femmes qui en souffrent.
De notre envoyé spécial à Kolda,
À peine arrivées dans le village de Sare Kanta, les équipes de l’ONG Tostan distribuent des brochures sur la fistule obstétricale aux habitantes. Parmi elles, Hothia Mballo, qui connaît déjà le sujet. Pendant près de cinq ans, après un accouchement difficile, cette femme de 41 ans a souffert des conséquences physiques et sociales de la fistule : « Je vivais isolée des membres de ma famille, j’avais honte de ne pas pouvoir retenir mes urines et de sentir mauvais. Mais mon mari ne m'a jamais haïe à cause de la maladie et contrairement à d’autres femmes, il m’a toujours soutenue. Aujourd'hui, je peux dire que le tabou est brisé, parce que tout le monde m’a vue guérir. »
Une évolution dans le comportement au sein des communautés qu’a observées Penda Damso, une agente de mobilisation sociale qui intervient dans toute la région : « Au départ, il y a de la honte. Voilà, les femmes, des fois, quand la sensibilisation se termine, vous allez dans d'autres villages, c'est après qu'on vous interpelle pour vous dire que dans le village que vous avez quitté, il y a une femme porteuse de fistule. »
À écouter aussiFistules obstétricales : les prévenir grâce aux consultations prénatales
Finté Boiro est le coordinateur de Tostan dans la zone sud du Sénégal. Lui aussi souligne l’importance de la prévention et l’accompagnement dans les soins : « Les capacités des femmes ont été renforcées, c'est pourquoi on a eu aussi à prendre en charge ces femmes victimes de la fistule obstétricale à travers le traitement, la réparation de ces femmes-là. »
Une réparation qui prend du temps et sur laquelle le Dr Emmanuel Kazubwenge est spécialisé depuis plus de dix ans. Le chef du service de chirurgie de l’hôpital régional de Kolda évoque sa prise en charge : « Elle est complexée, elle est multidisciplinée, elle est sociale, elle est médicale, elle est économique. On nous les amène, on les consulte. S'il faut opérer, on les opère. C'est une chirurgie délicate et une chirurgie, peut-être pas urgente, mais une chirurgie parfois avec des échecs, ce n'est pas étonnant d'avoir une femme multi opérée. »
Le médecin se réjouit tout de même de voir de moins en moins de femmes venir consulter pour une fistule obstétricale. Grâce, selon lui, à la multiplication des structures sanitaires de proximité qui offrent aux femmes un suivi tout au long de la grossesse et après l’accouchement.
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La fistule obstétricale est une lésion provoquée par un accouchement prolongé et aggravée par l’excision ou lorsque la maman est très jeune. Un fléau qui concerne 500 000 femmes dans le monde, dont 250 000 se trouvent en Afrique subsaharienne. Direction la région de Kolda, en Casamance, dans le sud du Sénégal, où une ONG fait de la prévention et accompagne jusqu'à la guérison les femmes qui en souffrent.
De notre envoyé spécial à Kolda,
À peine arrivées dans le village de Sare Kanta, les équipes de l’ONG Tostan distribuent des brochures sur la fistule obstétricale aux habitantes. Parmi elles, Hothia Mballo, qui connaît déjà le sujet. Pendant près de cinq ans, après un accouchement difficile, cette femme de 41 ans a souffert des conséquences physiques et sociales de la fistule : « Je vivais isolée des membres de ma famille, j’avais honte de ne pas pouvoir retenir mes urines et de sentir mauvais. Mais mon mari ne m'a jamais haïe à cause de la maladie et contrairement à d’autres femmes, il m’a toujours soutenue. Aujourd'hui, je peux dire que le tabou est brisé, parce que tout le monde m’a vue guérir. »
Une évolution dans le comportement au sein des communautés qu’a observées Penda Damso, une agente de mobilisation sociale qui intervient dans toute la région : « Au départ, il y a de la honte. Voilà, les femmes, des fois, quand la sensibilisation se termine, vous allez dans d'autres villages, c'est après qu'on vous interpelle pour vous dire que dans le village que vous avez quitté, il y a une femme porteuse de fistule. »
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Finté Boiro est le coordinateur de Tostan dans la zone sud du Sénégal. Lui aussi souligne l’importance de la prévention et l’accompagnement dans les soins : « Les capacités des femmes ont été renforcées, c'est pourquoi on a eu aussi à prendre en charge ces femmes victimes de la fistule obstétricale à travers le traitement, la réparation de ces femmes-là. »
Une réparation qui prend du temps et sur laquelle le Dr Emmanuel Kazubwenge est spécialisé depuis plus de dix ans. Le chef du service de chirurgie de l’hôpital régional de Kolda évoque sa prise en charge : « Elle est complexée, elle est multidisciplinée, elle est sociale, elle est médicale, elle est économique. On nous les amène, on les consulte. S'il faut opérer, on les opère. C'est une chirurgie délicate et une chirurgie, peut-être pas urgente, mais une chirurgie parfois avec des échecs, ce n'est pas étonnant d'avoir une femme multi opérée. »
Le médecin se réjouit tout de même de voir de moins en moins de femmes venir consulter pour une fistule obstétricale. Grâce, selon lui, à la multiplication des structures sanitaires de proximité qui offrent aux femmes un suivi tout au long de la grossesse et après l’accouchement.
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