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La mémoire du continent vous raconte un siècle de combats de femmes africaines pour leurs droits. Nombreuses et déterminées, elles ont ferraillé dans un contexte colonial contre un double ennemi : le patriarcat et le système colonial et sa domination. Quelles formes de luttes, antérieures à la colonisation, menèrent les Africaines ?
À rebours d’un récit peuplé d’idées reçues sur un féminisme africain qui serait importé, point historique ce dimanche sur ces batailles contre la domination et l’assignation et sur nombres de figures et d’icônes qui invalident ces on-dit.
Avec la participation de :
- Madina Thiam, historienne, professeure adjointe à l’Université de New York
- Pascale Barthélémy, historienne, directrice d'études à l'EHESS (École des hautes études en sciences sociales), membre de l'Institut des mondes africains, auteure de « Sororité et colonialisme » (éd. La Sorbonne).
************************************************
Elgas : Je souhaiterais parler d'un terme, un terme qui paraît évident aujourd'hui mais dont les premières mentions dans l'histoire sont finalement assez récentes. C'est le mot féminisme. Que pourrait-on déconstruire autour de ce mot ?
Pascale Barthélémy : Alors je crois que déjà, il faut dire qu'on ne parle plus du féminisme mais des féminismes. Donc ça c'est une première chose. C'est-à-dire qu'on reconnaît aujourd'hui dans l'ensemble des sciences sociales la pluralité des formes de luttes de femmes, en fait. Alors des luttes de femmes qui peuvent prendre plusieurs dimensions, luttes pour les droits, luttes pour la visibilité, luttes pour la reconnaissance de leur existence dans les sociétés. Et donc je partage avec Madina Thiam l'idée de la nécessité de réhabiliter la place des femmes dans l'histoire des sociétés africaines. Même si le mot «matriarcat» renvoie à l'idée que les femmes auraient eu le pouvoir par rapport au patriarcat. Les deux mots sont en miroir, et ça je crois qu'on peut dire que ça n'est jamais vrai dans une société humaine. En revanche, que des femmes aient eu du pouvoir à un moment, une influence, qu'elles aient pu négocier de l'autonomie et que certaines aient pu même être des reines, des femmes économiquement très puissantes, c'est une évidence. Mais le féminisme, c'est un mot piégé parce qu'il est connoté péjorativement comme étant une importation occidentale. Mais je crois qu'en fait, derrière, ce sont les luttes des femmes à l'échelle de l'ensemble de la planète.
By RFI5
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La mémoire du continent vous raconte un siècle de combats de femmes africaines pour leurs droits. Nombreuses et déterminées, elles ont ferraillé dans un contexte colonial contre un double ennemi : le patriarcat et le système colonial et sa domination. Quelles formes de luttes, antérieures à la colonisation, menèrent les Africaines ?
À rebours d’un récit peuplé d’idées reçues sur un féminisme africain qui serait importé, point historique ce dimanche sur ces batailles contre la domination et l’assignation et sur nombres de figures et d’icônes qui invalident ces on-dit.
Avec la participation de :
- Madina Thiam, historienne, professeure adjointe à l’Université de New York
- Pascale Barthélémy, historienne, directrice d'études à l'EHESS (École des hautes études en sciences sociales), membre de l'Institut des mondes africains, auteure de « Sororité et colonialisme » (éd. La Sorbonne).
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Elgas : Je souhaiterais parler d'un terme, un terme qui paraît évident aujourd'hui mais dont les premières mentions dans l'histoire sont finalement assez récentes. C'est le mot féminisme. Que pourrait-on déconstruire autour de ce mot ?
Pascale Barthélémy : Alors je crois que déjà, il faut dire qu'on ne parle plus du féminisme mais des féminismes. Donc ça c'est une première chose. C'est-à-dire qu'on reconnaît aujourd'hui dans l'ensemble des sciences sociales la pluralité des formes de luttes de femmes, en fait. Alors des luttes de femmes qui peuvent prendre plusieurs dimensions, luttes pour les droits, luttes pour la visibilité, luttes pour la reconnaissance de leur existence dans les sociétés. Et donc je partage avec Madina Thiam l'idée de la nécessité de réhabiliter la place des femmes dans l'histoire des sociétés africaines. Même si le mot «matriarcat» renvoie à l'idée que les femmes auraient eu le pouvoir par rapport au patriarcat. Les deux mots sont en miroir, et ça je crois qu'on peut dire que ça n'est jamais vrai dans une société humaine. En revanche, que des femmes aient eu du pouvoir à un moment, une influence, qu'elles aient pu négocier de l'autonomie et que certaines aient pu même être des reines, des femmes économiquement très puissantes, c'est une évidence. Mais le féminisme, c'est un mot piégé parce qu'il est connoté péjorativement comme étant une importation occidentale. Mais je crois qu'en fait, derrière, ce sont les luttes des femmes à l'échelle de l'ensemble de la planète.

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