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L’armée de terre française a reçu pour mission de se préparer à la guerre de haute intensité. Le conflit ukrainien a changé la donne pour les soldats français et les ordres se modifient et c’est toute une stratégie qui se durcit, avec l’ambition du commandement par l’intention. Entretien avec Pierre Schill, chef d’état-major de l’Armée de Terre.
Le commandement par l’intention n’a rien d’une formule creuse, dit le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre. Le commandement par l’intention est au cœur de la réforme à l’œuvre pour le modèle d’armée de terre de combat 2025 : « Mon ordre principal, c'est, penser opération, penser effets opérationnels. D'où cette injonction vers l'armée de terre d'ajuster son style de commandement, ses méthodes de commandement, vers ce commandement par l'intention. C'est-à-dire donner le sens, laisser le pari de l'intelligence et puis être au rendez-vous sur l'objectif. »
Le commandement par l’intention à tous les niveauxL’intention est de dire les choses de manière claire et courte pour donner le cadre de l’action, mais chaque subordonné conserve une prise d’initiative possible pour atteindre l’effet majeur de son chef.
« C'est clair que c'est une méthode qui doit s'appliquer à tous les niveaux. Cette notion de sens à donner, la façon dont on attend que tout soldat, quel que soit son niveau, puisse inscrire son action dans une action plus large, plus ample, qui est l'atteinte de l'intention de son niveau supérieur. Cela me semble primordial. C'est clairement une façon de gagner de la vitesse. C'est surtout une façon de gagner de l'adaptabilité, de prendre acte du fait que dans la complexité de la bataille, le plan peut difficilement être posé définitivement d'emblée et qu’il sera important que chaque niveau puisse exercer son intelligence, son initiative. De façon à contribuer à l'atteinte de l'objectif collectif en ayant compris l'intention, le pourquoi de l'action et de la mission qu'il a reçu. »
À lire aussiL'arrivée rapide des drones de combat au sein de l'armée de terre française
Un état-major ne sera jamais omniscientLes ruptures technologiques, la multiplication des capteurs ne permettront jamais aux Etats-Majors d’être omniscient, estime Pierre Schill. Face au déluge de feu d’un conflit moderne, les troupes auront toujours l’absolue nécessité de se disperser : « Il pourrait y avoir une illusion qu’un jour, on aura des systèmes de commandement tellement puissants qu'on saura en permanence où se trouve chacun, et qu’un commandement tout à fait central pourrait donner des ordres à chacun des soldats sur le champ de bataille, un peu comme on le ferait dans une équipe cycliste. Je pense que c'est une illusion fondamentale. C'est une illusion parce que les unités militaires, et surtout dans les guerres qui sont potentiellement celles auxquelles nous aurons à faire face, appellent des unités de plus en plus nombreuses. Ce paradoxe va plus loin, le brouillard de la guerre, la rugosité du terrain, de l'adversité, de la peur, de la pluie, des tranchées font qu’on ne pourra jamais diriger et avoir la totalité de la perception des sentiments de chacun. Et donc des échelons de responsabilité de commandement intermédiaire devront continuer à exister : le régiment, la compagnie, la section, les brigades et cetera. »
Pour emporter la victoire : le dernier des soldats, comme le premier des généraux, doit avoir la compréhension de la mission de l’échelon supérieur, l’initiative individuelle, insiste le général Pierre Schill, passe donc par le commandement par l’intention.
À lire aussiLa révolution robotique de l'armée de Terre
L’armée de terre française a reçu pour mission de se préparer à la guerre de haute intensité. Le conflit ukrainien a changé la donne pour les soldats français et les ordres se modifient et c’est toute une stratégie qui se durcit, avec l’ambition du commandement par l’intention. Entretien avec Pierre Schill, chef d’état-major de l’Armée de Terre.
Le commandement par l’intention n’a rien d’une formule creuse, dit le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre. Le commandement par l’intention est au cœur de la réforme à l’œuvre pour le modèle d’armée de terre de combat 2025 : « Mon ordre principal, c'est, penser opération, penser effets opérationnels. D'où cette injonction vers l'armée de terre d'ajuster son style de commandement, ses méthodes de commandement, vers ce commandement par l'intention. C'est-à-dire donner le sens, laisser le pari de l'intelligence et puis être au rendez-vous sur l'objectif. »
Le commandement par l’intention à tous les niveauxL’intention est de dire les choses de manière claire et courte pour donner le cadre de l’action, mais chaque subordonné conserve une prise d’initiative possible pour atteindre l’effet majeur de son chef.
« C'est clair que c'est une méthode qui doit s'appliquer à tous les niveaux. Cette notion de sens à donner, la façon dont on attend que tout soldat, quel que soit son niveau, puisse inscrire son action dans une action plus large, plus ample, qui est l'atteinte de l'intention de son niveau supérieur. Cela me semble primordial. C'est clairement une façon de gagner de la vitesse. C'est surtout une façon de gagner de l'adaptabilité, de prendre acte du fait que dans la complexité de la bataille, le plan peut difficilement être posé définitivement d'emblée et qu’il sera important que chaque niveau puisse exercer son intelligence, son initiative. De façon à contribuer à l'atteinte de l'objectif collectif en ayant compris l'intention, le pourquoi de l'action et de la mission qu'il a reçu. »
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