La cuisine serait-elle la main de l’esprit ? Elle transforme les mondes en une nourriture pour le corps et l’esprit, et devient la meilleure manière de relier les mondes. La cuisine est une médiatrice hors pairs ! Concrète, universelle, sensuelle et sensorielle, les sens en éveils, elle instaure un lien entre l’homme et la nature, entre les vivants et les morts, entre hier et demain, entre l’intérieur et l’extérieur de soi. En réalité, les ancêtres ne guident-ils pas nos mains pour les gestes d’une recette ? Ne nous soufflent-ils pas à l’oreille les plantes à adopter, les rituels à observer, les parfums qu’ils aiment, l’humilité, l’amitié et la gratitude des mondes, les uns envers les autres.

La vraie nature d'une cuisine se niche dans les petits riens, les frichtis du quotidien, des plats préparés à la hâte ou à plusieurs mains avec ce que l’on a dans les placards, une cuisine faite maison. Les recettes des anciens deviennent nos propres recettes, s’y ajoutent les épices des amis, les saveurs de ceux que l'on aime. La cuisine maison, c'est à la fois celle du quotidien et celle des savoir-faire transmis. Une jolie plongée dans la culture de l’autre, et parfois de l’ailleurs, dans son expression la plus simple et essentielle.

Confiné à Paris, le couturier indien Manish Arora a ressenti le besoin viscéral de se rapprocher des siens, de retrouver sa famille isolée à des milliers de km de lui, de retrouver les saveurs et les goûts de son enfance. Manish Arora a ainsi collecté les recettes de sa famille, et de ses amies, des femmes qui l’ont nourri depuis toujours. Des recettes envoyées par la poste, écrites à la main ou dessinées, filmées, échangées. Dans sa cuisine, les souvenirs et les liens se sont ainsi recréés, bouchées d’amour dont il a fait un pop-up restaurant et un livre haut en couleurs, en célébrations et en émotions : We are family, au rythme de la chanson de Sister Sledge.

La recette est déroutante de simplicité : 3 ingrédients, toujours les mêmes – la farine, l’eau, le sel – et voici le pain tel qu’il est préparé depuis des millénaires. Quelles que soient les cultures, ou les endroits du monde, des levains prennent vie, des pains sont pétris, façonnés de formes différentes, cuits, mangés différemment, et finalement partagés.

Tout à la fois, médecin, cuisinier, animateur radio, bon vivant et amoureux de la vie, Édouard de Pomiane a allié toute sa vie ses deux passions : la gastronomie et la science au point, d’ailleurs, de jouer de ce double visage se faisant appeler pour le médecin Édouard Pozerski et Édouard de Pomiane pour le gastronome.

C'est l'histoire de deux frères, nés à Paris de parents maliens, qui réalisent en grandissant combien leurs racines africaines, leur culture sont une richesse et une force. Généreux, et optimistes, avec une foi sans faille en la vie, les deux frères ont donné le meilleur d'eux-mêmes, et cela n’a pas raté - la recette est infaillible- le bonheur est contagieux.

Des histoires de cuisine en héritage, de restaurant refuge, la quête d’un cuisinier errant dans la nature, des paludiers les coudes serrés pour sauver des marais salants, une ode à l’huître : autant d’histoires vraies qui composent le menu de « Goût du Doc », la première sélection de documentaires de goûts du Fipadoc. Le festival international de la production audiovisuelle documentaire s’ouvre, le lundi 17 janvier 2022, à Biarritz pour une semaine, et promet un voyage savoureux dans l’intimité, les combats, les rencontres et les témoignages de vie, de sincérité et de partage vrai. Avec la conviction « qu’à partir du documentaire, on peut faire changer les choses ».

Notre alimentation est notre meilleur médicament disait Hippocrate, et dans notre assiette se trouve le pouvoir ajoute Guillaume Gomez, l’ambassadeur de France pour la gastronomie : le pouvoir de choisir le monde dans lequel nous souhaitons vivre demain, pour nous, pour nos enfants. De ce choix découle d’autres choix : quelle agriculture ? quelle planète, quelle alimentation voulons-nous?

« Le couscous, c’est le foot de la cuisine : un plat partagé avec amitié et amour ! Sur toutes les places du monde, envoyez un ballon et c’est une équipe qui s’improvise, le couscous c’est pareil », et l’on acquiesce forcément en écoutant Nordine Labiadh, le chef du restaurant À Mi-Chemin à Paris partager sa philosophie du couscous : un plat qui rassemble et finalement aussi, nous ressemble au fil des ans.

Terre d’amandes, de fruits confits, dans le sud-est de la France, la Provence a imaginé un petit gâteau réunissant bien des savoirs faire régionaux : le calisson. Il aurait été créé à Aix-en-Provence au seizième siècle à l’occasion du mariage du Roy René avec Jeanne de Laval, une future reine qui, selon la légende, ne souriait jamais. Ce qu’elle fit pourtant en goûtant cette gourmandise. « Qu’est-ce donc ? » s’était exclamé l’assistance ! « Calin soun, ce sont des câlins, des calissons » avait-on répondu.