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Depuis dix ans, des dizaines de milliers de membres volontaires ou forcés de Boko Haram et du groupe État islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) se sont rendus aux autorités du Nigeria : soit 120 000 ex-membres, selon l'armée. Le ministère de la Justice est impliqué dans le profilage de chaque cas, avec des poursuites engagées contre les auteurs de crime de masse. En parallèle, le Nigeria s'appuie des mécanismes de justice transitionnelle pour encourager ce retour des repentis dans des communautés où souvent vivent leurs victimes. Des tentatives de réconciliation collective qui se déroulent alors que les deux groupes armés islamistes attaquent toujours des localités du nord-est du Nigeria et dans les pays du bassin du lac Tchad. Rencontre avec des ex-combattants.
De notre correspondant au Nigeria,
Après 15 ans de clandestinité, Umar réapprend à revivre dans Maiduguri, sa ville d'origine. Il y a deux ans, ce jeune homme au visage scarifié quittait les rangs de l'Iswap. Umar rejoint alors la capitale de l'État de Borno, pour y retrouver deux amis, Ibrahim et Aliyu, qui depuis l'hébergent dans un camp informel de déplacés internes.
« Au début, quand je suis arrivé ici, je préférais le lac Tchad, parce que j'étais habitué à cette vie-là, alors quand je suis revenu ici, j'ai eu du mal à vivre, parce que je me sentais tout le temps coupable, comme si les gens m'observaient et me regardaient comme un animal et non comme un être humain », explique Umar.
Umar reconnait avoir participé à de nombreux raids meurtriers de l'Iswap ces dix dernières années, sur le pourtour du lac Tchad. Umar affirme qu'il a renoncé à l'ultra-violence. Pourtant, rien ne l'atteste : « Quand j'ai tourné le dos à l'Iswap, je n'ai suivi aucune formation professionnelle, ni aucune déradicalisation, car je suis un homme d'affaires et j'ai l'habitude de travailler. J'ai donc continué à m'occuper d'achat et de vente. Je suis habitué à faire des affaires », confie Umar.
À lire aussiNigeria: le long processus de réinsertion des repentis de Boko Haram
Les deux amis d'Umar sont aussi des anciens membres de l'Iswap. Ils ont, eux aussi, déposé leurs armes via le programme « Safe Corridor » encadré par l'armée nigériane. Et rapidement, Aliyu et Ibrahim ont intégré un groupe de miliciens volontaires, dont la majorité vit dans ce camp informel.
« Les programmes de réconciliation sont utiles, car parmi tous ces gens qui se repentent, désormais certains d'entre eux viennent travailler avec nous, explique Muhammad Samaila, le commandant de ce groupe. Nous patrouillons ensemble dans la brousse. Ils guident par exemple vers tout endroit où la présence de membres de Boko Haram nous est signalée. Nous avons ainsi pu attaquer ces terroristes avec plus d'efficacité à plusieurs reprises. »
Et comme ses amis Ibrahim et Aliyu, Umar a aussi rejoint ce groupe de miliciens. Ensemble, ils effectuent ces missions d'éclaireurs pour l'armée nigériane.
À lire aussiNigeria: comment j'ai basculé dans Boko Haram [1/5]
By RFI5
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Depuis dix ans, des dizaines de milliers de membres volontaires ou forcés de Boko Haram et du groupe État islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) se sont rendus aux autorités du Nigeria : soit 120 000 ex-membres, selon l'armée. Le ministère de la Justice est impliqué dans le profilage de chaque cas, avec des poursuites engagées contre les auteurs de crime de masse. En parallèle, le Nigeria s'appuie des mécanismes de justice transitionnelle pour encourager ce retour des repentis dans des communautés où souvent vivent leurs victimes. Des tentatives de réconciliation collective qui se déroulent alors que les deux groupes armés islamistes attaquent toujours des localités du nord-est du Nigeria et dans les pays du bassin du lac Tchad. Rencontre avec des ex-combattants.
De notre correspondant au Nigeria,
Après 15 ans de clandestinité, Umar réapprend à revivre dans Maiduguri, sa ville d'origine. Il y a deux ans, ce jeune homme au visage scarifié quittait les rangs de l'Iswap. Umar rejoint alors la capitale de l'État de Borno, pour y retrouver deux amis, Ibrahim et Aliyu, qui depuis l'hébergent dans un camp informel de déplacés internes.
« Au début, quand je suis arrivé ici, je préférais le lac Tchad, parce que j'étais habitué à cette vie-là, alors quand je suis revenu ici, j'ai eu du mal à vivre, parce que je me sentais tout le temps coupable, comme si les gens m'observaient et me regardaient comme un animal et non comme un être humain », explique Umar.
Umar reconnait avoir participé à de nombreux raids meurtriers de l'Iswap ces dix dernières années, sur le pourtour du lac Tchad. Umar affirme qu'il a renoncé à l'ultra-violence. Pourtant, rien ne l'atteste : « Quand j'ai tourné le dos à l'Iswap, je n'ai suivi aucune formation professionnelle, ni aucune déradicalisation, car je suis un homme d'affaires et j'ai l'habitude de travailler. J'ai donc continué à m'occuper d'achat et de vente. Je suis habitué à faire des affaires », confie Umar.
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Les deux amis d'Umar sont aussi des anciens membres de l'Iswap. Ils ont, eux aussi, déposé leurs armes via le programme « Safe Corridor » encadré par l'armée nigériane. Et rapidement, Aliyu et Ibrahim ont intégré un groupe de miliciens volontaires, dont la majorité vit dans ce camp informel.
« Les programmes de réconciliation sont utiles, car parmi tous ces gens qui se repentent, désormais certains d'entre eux viennent travailler avec nous, explique Muhammad Samaila, le commandant de ce groupe. Nous patrouillons ensemble dans la brousse. Ils guident par exemple vers tout endroit où la présence de membres de Boko Haram nous est signalée. Nous avons ainsi pu attaquer ces terroristes avec plus d'efficacité à plusieurs reprises. »
Et comme ses amis Ibrahim et Aliyu, Umar a aussi rejoint ce groupe de miliciens. Ensemble, ils effectuent ces missions d'éclaireurs pour l'armée nigériane.
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