Au Cameroun, alors que les candidats sont en campagne dans les principales villes du pays, les conversations autour de la surveillance des votes reviennent souvent dans les meetings. Dans ce paysage électoral souvent fracturé, des jeunes Camerounais refusent d'être spectateurs Ils sont des milliers d’artistes, ingénieurs, étudiants, à se lever pour dire : « Protège ton vote ». Plusieurs plateformes dédiées à la surveillance électorale ont vu le jour.

Le rappeur Xzafrane a troqué son micro contre un plan de mobilisation. Ce matin, il se rend au QG de l'un des candidats à la présidence du Cameroun pour lui présenter sa plateforme « Protège ton vote ». La plateforme comptabilise près de 15 000 volontaires :

« L'objectif est de faire de chaque électeur un agent engagé dans le processus de surveillance électorale, à devenir un scrutateur indépendant. Pour ce faire, nous avons rédigé un pacte social que l'on fait signer à chaque candidat engagé à cette élection. L'objectif de ce pacte social, c'est de restaurer un lien de confiance entre les citoyens et les personnes qui aspirent à les représenter. »

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Pour centraliser les remontées d'information, les bénévoles utiliseront des plateformes numériques. Princewill Kohtem, enseignant d'université, a dirigé le développement de la plateforme Vote Cameroun : « Le 12 octobre, les Camerounais auront cette occasion de filmer les résultats à la fin de la journée dans différents bureaux de vote et de les télécharger dans l'application. L'application fonctionne même là où il n'y a pas internet. »

Mutualiser les initiatives citoyennes

Plusieurs initiatives citoyennes de ce type ont vu le jour dans le pays. Me Michelle Ndoki, avocate et figure politique, initiatrice de la plateforme Diso, sentinelle en duala, plaide pour leur mutualisation : « La prochaine étape, et ce qui serait souhaitable, c'est sans doute que les différentes initiatives, donc Diso, Protège ton vote – on dit "la VAR", mais c'est "le VAR", [vérificateurs et vérificatrices actifs des résultats, NDLR] – mutualisent leurs forces. Parce que chacun d'entre nous est bien implanté dans une certaine partie du territoire. On aurait, comme ça, un échantillon encore plus représentatif ou une couverture maximale des bureaux de vote, pour éviter toute discussion lorsque nous annoncerons les résultats. Mais c'est déjà une très bonne chose que nous soyons tous là. »

Par leur engagement dans le numérique et sur le terrain, ces citoyens veillent non seulement sur le scrutin, mais veulent poser les fondations d'une démocratie plus participative et transparente.

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