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Or
Ils sont les acteurs méconnus et pourtant indispensables du quai de pêche de Kayar. Les porteurs de caisses de poissons transportent plusieurs fois dans la journée des dizaines de kilos pour une paie dérisoire.
De notre envoyée spéciale de retour de Kayar,
Dans le tumulte du quai de pêche, pas pressants, ils font des allers et retours, des caisses remplies de poissons sur la tête. « Quand les pêcheurs reviennent de la mer, nous sommes chargés de sortir le poisson des pirogues pour les emmener soit dans les usines, soit dans les camions frigorifiques ou auprès du propriétaire de la pirogue », explique Modou Poye, tout en guettant l'arrivée d'une pirogue pour offrir ses services.
« On se bouscule. Près de 200 personnes effectuent ce travail ici. Donc, il faut être prudent et être respectueux pour ne pas créer des problèmes. Quand on se rue et qu’une autre personne est choisie, je ne fais pas d’histoire, j’attends mon tour. Les caisses peuvent peser 40, 50 jusqu’à 60 kilos, c’est très lourd. »
À écouter aussiSénégal : sur le quai de Kayar, des candidats à l'immigration prêts à tout
Tous ne sont pas patients comme Modou Poye. Il arrive que des bagarres éclatent entre porteurs, surtout quand la pêche n’a pas été fructueuse. Demba Ba erre également sur le quai, sa caisse sous le bras, en attendant de la remplir. « Quand il n’y a pas de poisson, il n'y a pas de travail pour nous et rien pour les dépenses quotidiennes. Chacun veut gagner quelque chose, donc il arrive qu’on se batte entre nous jusqu’à l’intervention des gendarmes. C’est pour ça qu’il faut qu’on soit mieux organisé », estime-t-il.
Les porteurs sont payés 500 FCFA la course et pour gagner plus, il faut en faire une dizaine par jour. Le visage dégoulinant de sueur, Saliou Thiaw 52 ans, père de six enfants, vient de déposer une caisse. Il a quitté une autre région pour venir travailler sur ce quai de pêche : « Je fais ce travail depuis 30 ans, c’est très fatigant. Parfois, je gagne 3 000 FCFA, 4 000 ou 5 000 FCFA, ça dépend des jours. Quand on doit nourrir une famille, c’est compliqué. Tout ce que je gagne, c'est pour les besoins quotidiens de ma famille. Chez moi, personne d’autre ne fait ça, parce que c’est très dur. Mais c’est mieux que de voler ou de vendre de la drogue. »
Ils aimeraient voir une augmentation du prix de la course, mais les propriétaires des pirogues et les autres acteurs de la pêche restent alignés sur le même montant. En plus de leur paie dérisoire, les porteurs de caisses sont aussi touchés par la diminution des quantités de poissons, car s’il n’y a pas de pêche, ils ne peuvent pas travailler.
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Ils sont les acteurs méconnus et pourtant indispensables du quai de pêche de Kayar. Les porteurs de caisses de poissons transportent plusieurs fois dans la journée des dizaines de kilos pour une paie dérisoire.
De notre envoyée spéciale de retour de Kayar,
Dans le tumulte du quai de pêche, pas pressants, ils font des allers et retours, des caisses remplies de poissons sur la tête. « Quand les pêcheurs reviennent de la mer, nous sommes chargés de sortir le poisson des pirogues pour les emmener soit dans les usines, soit dans les camions frigorifiques ou auprès du propriétaire de la pirogue », explique Modou Poye, tout en guettant l'arrivée d'une pirogue pour offrir ses services.
« On se bouscule. Près de 200 personnes effectuent ce travail ici. Donc, il faut être prudent et être respectueux pour ne pas créer des problèmes. Quand on se rue et qu’une autre personne est choisie, je ne fais pas d’histoire, j’attends mon tour. Les caisses peuvent peser 40, 50 jusqu’à 60 kilos, c’est très lourd. »
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Tous ne sont pas patients comme Modou Poye. Il arrive que des bagarres éclatent entre porteurs, surtout quand la pêche n’a pas été fructueuse. Demba Ba erre également sur le quai, sa caisse sous le bras, en attendant de la remplir. « Quand il n’y a pas de poisson, il n'y a pas de travail pour nous et rien pour les dépenses quotidiennes. Chacun veut gagner quelque chose, donc il arrive qu’on se batte entre nous jusqu’à l’intervention des gendarmes. C’est pour ça qu’il faut qu’on soit mieux organisé », estime-t-il.
Les porteurs sont payés 500 FCFA la course et pour gagner plus, il faut en faire une dizaine par jour. Le visage dégoulinant de sueur, Saliou Thiaw 52 ans, père de six enfants, vient de déposer une caisse. Il a quitté une autre région pour venir travailler sur ce quai de pêche : « Je fais ce travail depuis 30 ans, c’est très fatigant. Parfois, je gagne 3 000 FCFA, 4 000 ou 5 000 FCFA, ça dépend des jours. Quand on doit nourrir une famille, c’est compliqué. Tout ce que je gagne, c'est pour les besoins quotidiens de ma famille. Chez moi, personne d’autre ne fait ça, parce que c’est très dur. Mais c’est mieux que de voler ou de vendre de la drogue. »
Ils aimeraient voir une augmentation du prix de la course, mais les propriétaires des pirogues et les autres acteurs de la pêche restent alignés sur le même montant. En plus de leur paie dérisoire, les porteurs de caisses sont aussi touchés par la diminution des quantités de poissons, car s’il n’y a pas de pêche, ils ne peuvent pas travailler.
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