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Le parc national de Lopé-Okanda, le plus ancien du Gabon, abrite des preuves de fréquentation humaine vieille de plus de 400 000 ans, dans ce qui semblait être une voie de passage importante à la préhistoire. De l'âge de pierre aux peuples bantous, l'éco-musée de la Lopé, permet de suivre l'évolution des traditions et des modes de vie dans cette partie du pays.
De notre envoyé spécial de retour du parc Lopé-Okanda,
Le bâtiment est modeste, mais les fresques colorées des façades attirent l'œil, au départ du chemin pour le mont Brazza qui surplombe la vallée de l'Ogooué. Chargé de l'éco-musée, Wilfried Madidango détaille les objets et l'évolution du travail de la pierre dans la région depuis 400 000 ans. « Quand vous regardez les formes, elles sont un peu pâteuses. Vous avez besoin d'une partie pour trancher, découper et peut-être dépecer. » Des silex coupés assez grossièrement. « À la pierre moyenne. Les formes commencent à changer. On a quand même des semblants de tranchant. »
Au fil des millénaires, les tranches s'effilent, les outils prennent différentes formes. « Les formes sont un peu plus affinées. On a les pierres à rayures. Vous voyez que cette tête de hache, elle est bien polie. Ici aussi, on utilise déjà les baguettes en ivoire. Les ossements », décrit Wilfried Madidango. Pointes de flèches, affutoir, lames de hache, l'ère de la spécialisation débute. « Nous tendons vers la miniaturisation parce que ce sont des chasseurs-cueilleurs », observe Prosper Prost Ntoutoume Mba, conservateur adjoint du parc, en charge du patrimoine. « Dans leurs déplacements, ils laissent du macro, en se disant qu'au prochain site, ils pourront fabriquer d'autres outils. »
Au néolithique, les poteries apparaissent pour la conservation de l'eau, et de meilleures cuissons des aliments. « Les fabricants laissent une signature sur leurs réalisations. Ce ne sont pas des œuvres anonymes. Donc cette façon de décorer, a été vue pour la première fois au Gabon sur le site qu'on appelait Épona et qui laisse donc une sorte de signature », indique encore Prosper Prost Ntoutoume Mba. L’âge du fer débute dans la région vers 400 avant Jésus-Christ. Les forgerons occupent une place sociale centrale. C'est aussi le début de pratiques mystiques.
L'éco-musée propose enfin de découvrir les traditions plus récentes des peuples okandais. Gourdins, sagaies, gibecières, pièges à poissons et instruments de musique ou encore les attributs du juge coutumier. « C'est la queue du buffle qui est symbole de pouvoir, parce que le buffle, c'est un animal fort, explique Wilfried Madidango. Ici, on a le okendo. Il y en a 400. Donc chacun peut représenter une situation ici. Celui-là annonce la chasse, le mariage, les naissances, ça peut être la mort, la pêche, la cueillette. »
Les équipes des parcs nationaux aimeraient un agrandissement de l'éco-musée, construit en 1996. Pour attirer davantage de visiteurs que les 700 de l'an dernier et relancer les programmes éducatifs et les visites des écoliers de la région.
À lire aussiSur les traces des premiers Gabonais de la préhistoire [1/3]
By RFI5
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Le parc national de Lopé-Okanda, le plus ancien du Gabon, abrite des preuves de fréquentation humaine vieille de plus de 400 000 ans, dans ce qui semblait être une voie de passage importante à la préhistoire. De l'âge de pierre aux peuples bantous, l'éco-musée de la Lopé, permet de suivre l'évolution des traditions et des modes de vie dans cette partie du pays.
De notre envoyé spécial de retour du parc Lopé-Okanda,
Le bâtiment est modeste, mais les fresques colorées des façades attirent l'œil, au départ du chemin pour le mont Brazza qui surplombe la vallée de l'Ogooué. Chargé de l'éco-musée, Wilfried Madidango détaille les objets et l'évolution du travail de la pierre dans la région depuis 400 000 ans. « Quand vous regardez les formes, elles sont un peu pâteuses. Vous avez besoin d'une partie pour trancher, découper et peut-être dépecer. » Des silex coupés assez grossièrement. « À la pierre moyenne. Les formes commencent à changer. On a quand même des semblants de tranchant. »
Au fil des millénaires, les tranches s'effilent, les outils prennent différentes formes. « Les formes sont un peu plus affinées. On a les pierres à rayures. Vous voyez que cette tête de hache, elle est bien polie. Ici aussi, on utilise déjà les baguettes en ivoire. Les ossements », décrit Wilfried Madidango. Pointes de flèches, affutoir, lames de hache, l'ère de la spécialisation débute. « Nous tendons vers la miniaturisation parce que ce sont des chasseurs-cueilleurs », observe Prosper Prost Ntoutoume Mba, conservateur adjoint du parc, en charge du patrimoine. « Dans leurs déplacements, ils laissent du macro, en se disant qu'au prochain site, ils pourront fabriquer d'autres outils. »
Au néolithique, les poteries apparaissent pour la conservation de l'eau, et de meilleures cuissons des aliments. « Les fabricants laissent une signature sur leurs réalisations. Ce ne sont pas des œuvres anonymes. Donc cette façon de décorer, a été vue pour la première fois au Gabon sur le site qu'on appelait Épona et qui laisse donc une sorte de signature », indique encore Prosper Prost Ntoutoume Mba. L’âge du fer débute dans la région vers 400 avant Jésus-Christ. Les forgerons occupent une place sociale centrale. C'est aussi le début de pratiques mystiques.
L'éco-musée propose enfin de découvrir les traditions plus récentes des peuples okandais. Gourdins, sagaies, gibecières, pièges à poissons et instruments de musique ou encore les attributs du juge coutumier. « C'est la queue du buffle qui est symbole de pouvoir, parce que le buffle, c'est un animal fort, explique Wilfried Madidango. Ici, on a le okendo. Il y en a 400. Donc chacun peut représenter une situation ici. Celui-là annonce la chasse, le mariage, les naissances, ça peut être la mort, la pêche, la cueillette. »
Les équipes des parcs nationaux aimeraient un agrandissement de l'éco-musée, construit en 1996. Pour attirer davantage de visiteurs que les 700 de l'an dernier et relancer les programmes éducatifs et les visites des écoliers de la région.
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