Pascaline Bongo est accusée d'avoir touché huit millions d'euros pour favoriser à une entreprise française l'obtention de marchés publics au Gabon. Le procureur a requis trois ans de prison dont un an ferme.
De lourdes réquisitions au procès de Pascaline Bongo. Fille de l'ancien président Omar Bongo, dont elle fut directrice de cabinet et ministre, elle est poursuivie pour corruption passive d’agents étrangers. Elle est accusée d’avoir touché 8 millions d’euros pour aider une société française à décrocher des marchés publics au Gabon.
Contrat fictif, « pacte de corruption »...
Après quatre jours de procès, le ministère public a requis trois ans de prison, dont un an ferme et 150 000 euros d’amende contre Pascaline Bongo. Le procureur a demandé également deux à trois ans avec sursis pour les autres prévenus, notamment Franck Ping, le fils de l’ancien ministre des Affaires étrangères Jean Ping avec qui Pascaline a longtemps vécu, et les cadres de la société française Egis. Des réquisitions qui ont fait l'effet d'une douche froide pour les prévenus
Me Dreyfus-Schmidt est l'avocate de Pascaline Bongo : « On ne peut pas demander des peines aussi sévères, sur la base du néant. Ils n'ont fait aucunes investigations. Ils ont interrogé les personnes et ils ont monté une espèce de construction artificielle pour essayer de faire tenir un dossier. Je ne peux pas imaginer que le tribunal puisse condamner. »
Tous les avocats de la défense ont plaidé la relaxe
Observatrice au procès, Transparency International, ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption, a estimé pour sa part que l'affaire était l’exemple caricatural de ce qui n’a cessé de se répéter pendant des années au Gabon et ailleurs, c'est-à-dire de faire en sorte qu’un marché public soit l’occasion d’ouvrir son tiroir-caisse.
Pour Me Bourdon, l'avocat de Transparency: « C’est une page, certes modeste, mais c'est une page quand même de la Françafrique qui a été relue. »
Le verdict sera annoncé le 22 avril.
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