
Sign up to save your podcasts
Or
Avant la chute de Bachar el-Assad, la Syrie comptait environ un million de fonctionnaires. Parmi eux, 300 000 étaient des employés fictifs, rémunérés sans exercer de véritables fonctions, en raison de relations familiales ou d'autre type de favoritisme. Le nouveau gouvernement a décidé de mettre fin à ces pratiques, laissant ces 300 000 personnes sans emploi et sans perspectives de réintégration dans la fonction publique.
De notre correspondant à Damas,
Comme des dizaines de fonctionnaires venus manifester ce jour-là devant le ministère de la Santé à Damas, Samir et Alia ne décolèrent pas. Cela fait 20 ans qu'ils y travaillent, avec un statut autrefois envié, aujourd'hui menacé par le nouveau pouvoir. Leur emploi, unique source de revenus pour leurs familles, est désormais sous la menace d'une décision qui met en péril leur avenir.
« C'est inacceptable. Nous sommes des employés selon la loi et les règlements, et nous n'avons pas enfreint la loi, explique Samir. Nous respectons notre travail, et l'évaluation selon laquelle nous ne serions pas engagés n'est pas fondée. Il n'est pas logique de renvoyer 8 000 travailleurs des institutions du ministère de la Santé, et il n'est pas acceptable de fermer les centres de santé, au nombre de 25. La révolution est venue pour mettre fin à l'injustice et à la souffrance du peuple. Nous avons beaucoup souffert. »
« Après toutes ces années de service, il est tout simplement injuste de nous expulser de nos fonctions au lieu de nous honorer et nous remercier, estime Alia. Il aurait été préférable de prendre une décision de retraite pour les employés plutôt que de les licencier, afin de garantir leurs droits après toutes ces années de travail. Nous devrions être informés de notre départ après 30 ans de service, de sorte à quitter notre fonction avec dignité et de manière appropriée. »
Un salaire sans travaillerSelon le nouveau ministre des Finances, Mohammad Abazid, la chute du régime de Bachar el-Assad et l'arrivée d'un gouvernement intérimaire ont mis au jour une bureaucratie excessive et des irrégularités financières dans les ministères. Un système dont auraient profité des centaines de milliers d'employés fictifs :
« Beaucoup recevaient leurs salaires tout en restant chez eux. Sur cette base, nous avons décidé de revoir les décisions de recrutement de tous les employés et d'étudier les listes nominatives pour pouvoir identifier les employés engagés et ceux qui ne méritent pas les salaires. Nous avons demandé au ministère des Finances de fournir aux institutions publiques les listes des employés réels et fictifs. Nous avons reçu 90% de ces listes et nous procéderons dans les jours à venir au versement des salaires aux employés et aux retraités. »
Des fonctionnaires à qui le nouveau gouvernement promet une augmentation de salaires de 400% qui n'est, à ce jour, pas encore effective. Ils passeraient ainsi de 20-25 dollars par mois à 80 voire 100 dollars par mois. Cette situation illustre les défis auxquels le gouvernement intérimaire est confronté pour réformer l'administration publique tout en répondant aux préoccupations des employés quant à leur sécurité d'emploi et à leur bien-être économique.
À lire aussiSyrie: à Alep, les chrétiens alternent entre signaux rassurants et inquiétude persistante
5
22 ratings
Avant la chute de Bachar el-Assad, la Syrie comptait environ un million de fonctionnaires. Parmi eux, 300 000 étaient des employés fictifs, rémunérés sans exercer de véritables fonctions, en raison de relations familiales ou d'autre type de favoritisme. Le nouveau gouvernement a décidé de mettre fin à ces pratiques, laissant ces 300 000 personnes sans emploi et sans perspectives de réintégration dans la fonction publique.
De notre correspondant à Damas,
Comme des dizaines de fonctionnaires venus manifester ce jour-là devant le ministère de la Santé à Damas, Samir et Alia ne décolèrent pas. Cela fait 20 ans qu'ils y travaillent, avec un statut autrefois envié, aujourd'hui menacé par le nouveau pouvoir. Leur emploi, unique source de revenus pour leurs familles, est désormais sous la menace d'une décision qui met en péril leur avenir.
« C'est inacceptable. Nous sommes des employés selon la loi et les règlements, et nous n'avons pas enfreint la loi, explique Samir. Nous respectons notre travail, et l'évaluation selon laquelle nous ne serions pas engagés n'est pas fondée. Il n'est pas logique de renvoyer 8 000 travailleurs des institutions du ministère de la Santé, et il n'est pas acceptable de fermer les centres de santé, au nombre de 25. La révolution est venue pour mettre fin à l'injustice et à la souffrance du peuple. Nous avons beaucoup souffert. »
« Après toutes ces années de service, il est tout simplement injuste de nous expulser de nos fonctions au lieu de nous honorer et nous remercier, estime Alia. Il aurait été préférable de prendre une décision de retraite pour les employés plutôt que de les licencier, afin de garantir leurs droits après toutes ces années de travail. Nous devrions être informés de notre départ après 30 ans de service, de sorte à quitter notre fonction avec dignité et de manière appropriée. »
Un salaire sans travaillerSelon le nouveau ministre des Finances, Mohammad Abazid, la chute du régime de Bachar el-Assad et l'arrivée d'un gouvernement intérimaire ont mis au jour une bureaucratie excessive et des irrégularités financières dans les ministères. Un système dont auraient profité des centaines de milliers d'employés fictifs :
« Beaucoup recevaient leurs salaires tout en restant chez eux. Sur cette base, nous avons décidé de revoir les décisions de recrutement de tous les employés et d'étudier les listes nominatives pour pouvoir identifier les employés engagés et ceux qui ne méritent pas les salaires. Nous avons demandé au ministère des Finances de fournir aux institutions publiques les listes des employés réels et fictifs. Nous avons reçu 90% de ces listes et nous procéderons dans les jours à venir au versement des salaires aux employés et aux retraités. »
Des fonctionnaires à qui le nouveau gouvernement promet une augmentation de salaires de 400% qui n'est, à ce jour, pas encore effective. Ils passeraient ainsi de 20-25 dollars par mois à 80 voire 100 dollars par mois. Cette situation illustre les défis auxquels le gouvernement intérimaire est confronté pour réformer l'administration publique tout en répondant aux préoccupations des employés quant à leur sécurité d'emploi et à leur bien-être économique.
À lire aussiSyrie: à Alep, les chrétiens alternent entre signaux rassurants et inquiétude persistante
195 Listeners
9 Listeners
13 Listeners
42 Listeners
40 Listeners
49 Listeners
12 Listeners
33 Listeners
5 Listeners
7 Listeners
138 Listeners
3 Listeners
12 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
28 Listeners
1 Listeners
16 Listeners
4 Listeners
1 Listeners
4 Listeners
3 Listeners
3 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
1 Listeners
6 Listeners
0 Listeners
24 Listeners
152 Listeners
1 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
28 Listeners