Dans Very Good Trip, deuxième volet de notre série, où l’on va découvrir les premiers sommets de Bob Marley. Parfois des chefs-d’œuvre méconnus, enregistrés au temps où personne ou presque ne le connaissait hors de la Jamaïque. Au temps où, pour ainsi dire, Bob Marley n’était pas encore Bob Marley.
Pour beaucoup d’entre nous, l’histoire de Bob Marley n’a commencé que quelques années plus tard, dans la première moitié des années soixante-dix, à Londres, en Angleterre. Quand le fondateur d’une compagnie de disques très réputée, à la pointe de l’avant-garde musicale -elle avait fait connaître notamment les groupes King Crimson et Jethro Tull-, et qui s’appelait Island, comme une île, a décidé de lancer les Wailers.
Il s’appelait Chris Blackwell, il était blanc et il les a présentés comme, je cite, des Rolling Stones noirs. C’était dans le but avoué de séduire le public blanc, occidental. Blackwell venait d’une famille très aisée établie à Kingston, la capitale de l’île, où il avait grandi, d’où le nom de sa compagnie.
Il cherchait depuis longtemps un moyen de faire connaître au monde entier cette musique jamaïcaine qu’il adorait. Et qui se caractérisait alors par un rythme nouveau, comme déséquilibré, accentuant les contretemps, et qui pouvait dérouter à la première écoute : le reggae. Et il cherchait, il cherchait, sans trouver.
Jusqu’au jour où Bob Marley est entré dans son bureau. Et là, pour le citer, il a eu : comme une vision.
Pas de doute, c’était lui, Bob Marley, qui allait devenir une star mondiale et ouvrir la porte aux autres. Et Blackwell a eu raison. Mieux, il a été un visionnaire. Parce que, il faut dire les choses comme elles sont, très peu de professionnels y croyaient. Et encore moins les intéressés.
Marley et ses camarades en étaient arrivés à un point où ils n’espéraient plus : trop d’échecs, trop de galères, trop d’espoirs déçus.
Bob Marley, son cousin Bunny Livingston et Peter Tosh, le trio vocal des Wailers, chantaient ensemble depuis l’adolescence. Ils avaient été le groupe le plus populaire de Jamaïque dans les années soixante. Ils avaient repris, adapté, puis composé et enregistré des dizaines, que dis-je, des centaines de chansons sorties en 45 tours. Nombre de leurs disques avaient été des tubes, leurs concerts avaient attiré les foules, et ils n’en avaient retiré aucun bénéfice.
On les avait exploités, escroqués, rançonnés, même, tout s’était mal passé pour eux et ils n’y croyaient plus. Oui, pendant deux ans, les Wailers avaient enchaîné tube sur tube en Jamaïque et ils n’avaient, selon leur témoignage, pas recueilli un centime.
Playlist
The Wailers :
« Simmer Down » extrait de l’album Artistes divers « Studio One Classics »
« Mellow Mood » extrait de l’album « All the Hits 1 »
Bob Marley & the Wailers :
« Rock to the Rock » album « The Complete Wailers 1967 to 1972 - Part 1 »
« Bend Down Low (alternate) » extrait de l’album « The Complete Wailers 1967 to 1972 - Part 1 »
« Chances Are (alternate) » extrait de l’album « The Complete Wailers 1967 to 1972 - Part 1 »
« My Cup » extrait de l’album « Small Axe - The UK Upsetter Recordings, 1970 to 1972 »
« Corner Stone » extrait de l’album « Small Axe - The UK Upsetter Recordings, 1970 to 1972 »
« Duppy Conqueror » extrait de l’album « Small Axe - The UK Upsetter Recordings, 1970 to 1972 »
« Sun Is Shining » extrait de l’album « African Herbsman »
« Put It On (alternate) » extrait de l’album « The Complete Wailers 1967 to 1972 - Part 1 »
« Black Progress (Medley) » extrait de l’album « The Complete Wailers 1967 to 1972 - Part 1 »
« Selassie Is the Chapel » extrait de l’album « The Complete Wailers 1967 to 1972 - Part 1 »