Aux États-Unis, Elon Musk poursuit le démantèlement des agences gouvernementales. Après USAID, il pourrait s'attaquer à la Fema, l'Agence fédérale de gestion des urgences. Ce week-end, la secrétaire à la sécurité intérieure, Kristi Noem, a déclaré qu'elle recommanderait à Donald Trump de « se débarrasser de la Fema telle qu'elle existe aujourd'hui ». Le président américain, lui-même avait annoncé vouloir « réformer fondamentalement », voire « peut-être supprimer » cette agence.

Rien qu'en 2024, les États-Unis ont été frappés par trois ouragans majeurs. Et chacun a encore en tête les terribles images des incendies à Los Angeles d'il y a quelques semaines. Et à chaque fois, la Fema était là. Face aux catastrophes climatiques qui se multiplient sur le territoire américain, l’Agence fédérale de gestion des urgences est en première ligne.

La Fema, une agence aux multiples missions

Les missions de la Fema sont multiples, puisque cette institution intervient avant, pendant et après une crise majeure. L’agence fédérale est en charge de la prévention de catastrophes. Elle identifie les menaces, organise des campagnes de formation auprès des populations concernées pour qu'en cas d'urgence elles aient les bons réflexes. La Fema aide à protéger les personnes, les biens et les infrastructures critiques comme les hôpitaux, les écoles et les routes.

Pendant une situation de crise, l'agence assure les opérations de secours, les approvisionnements en eau et en nourriture, les abris pour les déplacés, les services sanitaires, le rétablissement des télécommunications, elle mobilise des moyens humains et logistiques pour éteindre des feux. Après une catastrophe, c’est encore la Fema qui fournit une aide financière aux sinistrés pour qu’ils puissent se relever.

Un budget de 33 milliards de dollars pour 2025

L’enveloppe allouée par le Congrès à la Fema pour 2025 s'élève à 33 milliards de dollars. L'an dernier, l'agence a dû demander une rallonge budgétaire en raison de la multiplication des catastrophes climatiques.

La Fema a été fondée en 1979 par le président Jimmy Carter « après une prise de conscience que certaines catastrophes ne peuvent pas être gérées par les États seuls mais nécessitent la mobilisation de toutes les forces vives », explique Erin Sikorsky, qui dirige le Centre climat et sécurité, un institut de recherche basé à Washington. Pour l'ancien président américain, il s'agissait de garantir un accès égalitaire à l'aide de l'État fédéral pour tous les Américains en cas d'urgence.

« Il ne faut pas oublier que les États fédérés aux États-Unis n'ont pas tous les mêmes moyens. Or, il faut veiller à ce que tous, qu'il s'agisse d'un État riche comme la Californie ou d'un État comme le Dakota du Nord, dont la population est moins importante et donc l'assiette fiscale aussi, puissent bénéficier de la même protection. Mais Elon Musk agit très rapidement pour démanteler différentes agences ; et la Fema est dans sa ligne de mire. Cela expose les Américains à un risque plus élevé. Car certains d'entre eux n'auront pas immédiatement accès aux ressources nécessaires pour être pris en charge efficacement en cas de catastrophe. J'estime donc que c'est très dangereux. »

Or, c’est justement ce que propose Donald Trump qui a évoqué l'idée de laisser les États fédérés gérer seuls des situations d'urgence sur leurs territoires et de rembourser ensuite leurs dépenses par l'argent fédéral.

Après l’ouragan Katrina, qui avait fait plus de 1 800 morts en 2005, la réputation de la Fema avait été entachée. Elle est depuis régulièrement critiquée pour ses lourdeurs administratives et ses difficultés à se coordonner avec d’autres organisations de secours. En cas de crise majeure, le savoir-faire de l’agence reste pourtant inégalé aux États-Unis.

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