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Anaïs Lefèvre est une maroquinière tournée vers l’éco-responsabilité. En utilisant des chutes de cuir, elle donne vie à des sacs uniques et des bijoux en cuir et argent. Elle fabrique ces objets à la main en petites séries ou en pièces uniques. Avec son passé dans la restauration d'œuvres d'art, cette maroquinière, en utilisant des matériaux récupérés et revalorisés, concilie savoir-faire artisanal et respect de l'environnement.
Être un exécutant, ce serait très réducteur. J'ai besoin de ne pas faire les mêmes tâches répétitives, quoique je le fasse quand je fais des séries, ce qui est parfois très reposant. Mais je ne pourrais pas du tout faire tout le temps la même chose ou faire ce qu'on me demande de faire, sans avoir ma part de créativité.
Anaïs Lefèvre, maroquinière
« Cela a commencé avec les surnoms de mes enfants, Maloute et Zazouille, et j'ai eu envie de garder l'histoire de ces deux surnoms. Et donc MZ création reprend les initiales des surnoms, qui ne sont pas les noms de mes enfants. »
Née dans les Yvelines, en Île-de-France, Anaïs Lefèvre a grandi dans un environnement artistique, avec un père architecte et un grand-père artiste peintre. Elle s’oriente vers un baccalauréat littéraire option arts, puis des études de graphisme avant d'intégrer les Beaux-Arts. Après son diplôme, elle travaille dans la restauration d'œuvres d'art, pour des musées, galeries ainsi qu’une grande maison de luxe. Touche-à-tout, elle développe un savoir-faire pointu en restauration cuir, textile, bois. En 2011, sa passion pour le cuir l'amène à fonder sa propre marque, MZ création, une marque d’accessoires à la démarche éthique.
« J’ai travaillé dans le luxe avant, et cela m'a donné envie de réutiliser ses chutes, avant même que cela soit dans l’air du temps. Mais aujourd'hui, les gens y sont de plus en plus sensibles, mais pour moi, cela a toujours été très important. Le cuir, c'est un matériau polluant dans sa transformation, je n'avais pas envie d'être un maillon de la chaîne de la fabrication. Je préférais être dans la récupération et non pas dans la commande. Cela crée des contraintes parce que des fois, je ne vais pas trouver de cuir, des contraintes de couleur, mais qui me plaisent finalement parce que c'est avec la contrainte que je suis obligée d'être plus réactive et plus créative. »
La créatrice a su transformer ses études artistiques et son expérience professionnelle en une reconversion heureuse dans la maroquinerie. « Pour moi, cela avait du sens de retourner à la création. Dans la restauration, il y a un côté très limitant, très répétitif aussi. L’envie de créer est revenue. Ayant déjà travaillé dans le luxe, je me rendais bien compte de cette surconsommation et surproduction. Donc très vite, je me suis démarquée en travaillant avec des chutes de maisons de maroquinerie de luxe. Je trouvais intéressant de devoir se réinventer tout le temps. J'ai l'impression d'être tout le temps dans la création, même si j'ai créé des modèles et que je travaille sur différents formats. Je fais des collections en fonction d'un modèle. Mais comme je suis obligée à chaque fois de coordonner mes cuirs et mes doublures intérieures, j'ai l'impression d'être dans la création tout le temps ! Le parcours que j'ai suivi, mes études, aujourd'hui, dans les assemblages de couleurs que je vais faire, je retrouve les cours de couleurs que je faisais, ce que j'ai pu apprendre en graphisme, en design, sur les assemblages et après ce que j'ai pu apprendre aux Beaux-Arts, m'a aussi servi. J’ai l'impression d'avoir une culture générale plus assise que si je m'étais contentée d'être juste ouvrière maroquinière. J'ai l'impression que cela fait sens. »
Anaïs Lefèvre utilise des matériaux provenant d’une association qui récupère et valorise les rebuts ou chutes des maisons de maroquinerie de luxe afin de soutenir une approche durable. « Je travaille avec un groupe qui s'appelle la Réserve des Arts, c’est une association qui collecte les chutes de plein d'entreprises différentes et notamment dans le cuir. Je travaille avec eux depuis très longtemps puisque j'ai même travaillé chez eux en tant que "valoriste", j'allais collecter. Je travaillais aussi avec des mégisseries, ce sont des endroits qui récupèrent eux-mêmes des fins de séries de tannerie qui n'ont pas été vendus et qui ont donc une grande diversité de peaux. C'est compliqué de se faire un carnet d’adresses de fournisseurs, donc cela m'a demandé un peu de temps, car j'attache beaucoup d'importance à avoir du cuir de France ou d'Italie. »
Inspirée par la nature, les formes géométriques et les couleurs, Anaïs Lefèvre rejette les tendances éphémères dans ses créations. « J'essaye de ne pas du tout m'inspirer des tendances parce que ça ne m'intéresse pas. Il y a plein de gens qui font du sac à main, je n’ai pas envie de faire la même chose que les autres, donc j'essaye d'être très intemporelle et d'être juste guidée par mes envies et ce que j'aime. Cela va être les couleurs qui me plaisent du moment, beaucoup la nature et les formes géométriques, qui étaient déjà très présentes dans mes créations en tant qu’artiste aux Beaux-Arts, j'avais un côté végétal et géométrie. »
Dans un souci de respect des matières et au-delà de ses créations, la maroquinière propose des restaurations/réparations. « Je me sers de ce que j'ai fait avant, donc je répare aussi beaucoup. Cela me plaît beaucoup parce que cela a du sens pour moi. Le fait de restaurer, de réparer, je trouve cela intéressant parce que les gens ont des pièces auxquelles ils tiennent beaucoup et moi, je vais leur redonner une seconde vie. Dans la société dans laquelle nous vivons, cela me plaît d'être là-dedans. Je répare beaucoup, je restaure, cela me demande une gymnastique intellectuelle complètement différente par rapport à la création, cela me stimule ! Quand je fais de la fabrication, j’optimise au maximum ma matière première. Je vais utiliser la moindre chute pour faire un bijou, une ceinture, un accessoire. Je fais de la formation, les gens viennent fabriquer leur propre sac, mais aussi de la formation professionnelle où les gens viennent se former chez moi. Ces trois grandes lignes me plaisent et font que je suis accomplie. Peut-être qu'un jour, il y en a une des trois qui prendra le pas sur le reste. »
Aujourd'hui, Anaïs Lefèvre aspire à transmettre sa passion et son approche éco-responsable dans la maroquinerie à travers des ateliers afin de sensibiliser et inspirer la prochaine génération d’artisans. « J'aimerais beaucoup pouvoir faire des interventions dans des écoles avec des étudiants. Je fais déjà des interventions auprès de jeunes publics pour sensibiliser aux métiers d'art avec des centres de loisirs ou des écoles primaires. Je trouve que c'est très important de montrer aux enfants que ces métiers-là existent encore ! Mais j'aimerais beaucoup travailler avec des étudiants. J’ai reçu une étudiante des Beaux-Arts qui est venue pendant deux mois à l'atelier, je trouve que c'est intéressant pour eux de voir qu'il n'y a pas de limites et de leur montrer que ces métiers-là existent. J'aimerais faire des ateliers de groupe dans des écoles, sur une semaine, travailler sur des projets avec les étudiants. J'aimerais réussir à développer ce concept. Je prends des stagiaires chaque année, je fais beaucoup de salons de métiers d'art en tant qu’artisan d'art. Parfois, j'ai des stagiaires aussi parce que je réponds sur les réseaux sociaux sur des groupes de maroquiniers et je réponds en disant que je prends des stagiaires. Cela m'a toujours apporté. »
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Anaïs Lefèvre est une maroquinière tournée vers l’éco-responsabilité. En utilisant des chutes de cuir, elle donne vie à des sacs uniques et des bijoux en cuir et argent. Elle fabrique ces objets à la main en petites séries ou en pièces uniques. Avec son passé dans la restauration d'œuvres d'art, cette maroquinière, en utilisant des matériaux récupérés et revalorisés, concilie savoir-faire artisanal et respect de l'environnement.
Être un exécutant, ce serait très réducteur. J'ai besoin de ne pas faire les mêmes tâches répétitives, quoique je le fasse quand je fais des séries, ce qui est parfois très reposant. Mais je ne pourrais pas du tout faire tout le temps la même chose ou faire ce qu'on me demande de faire, sans avoir ma part de créativité.
Anaïs Lefèvre, maroquinière
« Cela a commencé avec les surnoms de mes enfants, Maloute et Zazouille, et j'ai eu envie de garder l'histoire de ces deux surnoms. Et donc MZ création reprend les initiales des surnoms, qui ne sont pas les noms de mes enfants. »
Née dans les Yvelines, en Île-de-France, Anaïs Lefèvre a grandi dans un environnement artistique, avec un père architecte et un grand-père artiste peintre. Elle s’oriente vers un baccalauréat littéraire option arts, puis des études de graphisme avant d'intégrer les Beaux-Arts. Après son diplôme, elle travaille dans la restauration d'œuvres d'art, pour des musées, galeries ainsi qu’une grande maison de luxe. Touche-à-tout, elle développe un savoir-faire pointu en restauration cuir, textile, bois. En 2011, sa passion pour le cuir l'amène à fonder sa propre marque, MZ création, une marque d’accessoires à la démarche éthique.
« J’ai travaillé dans le luxe avant, et cela m'a donné envie de réutiliser ses chutes, avant même que cela soit dans l’air du temps. Mais aujourd'hui, les gens y sont de plus en plus sensibles, mais pour moi, cela a toujours été très important. Le cuir, c'est un matériau polluant dans sa transformation, je n'avais pas envie d'être un maillon de la chaîne de la fabrication. Je préférais être dans la récupération et non pas dans la commande. Cela crée des contraintes parce que des fois, je ne vais pas trouver de cuir, des contraintes de couleur, mais qui me plaisent finalement parce que c'est avec la contrainte que je suis obligée d'être plus réactive et plus créative. »
La créatrice a su transformer ses études artistiques et son expérience professionnelle en une reconversion heureuse dans la maroquinerie. « Pour moi, cela avait du sens de retourner à la création. Dans la restauration, il y a un côté très limitant, très répétitif aussi. L’envie de créer est revenue. Ayant déjà travaillé dans le luxe, je me rendais bien compte de cette surconsommation et surproduction. Donc très vite, je me suis démarquée en travaillant avec des chutes de maisons de maroquinerie de luxe. Je trouvais intéressant de devoir se réinventer tout le temps. J'ai l'impression d'être tout le temps dans la création, même si j'ai créé des modèles et que je travaille sur différents formats. Je fais des collections en fonction d'un modèle. Mais comme je suis obligée à chaque fois de coordonner mes cuirs et mes doublures intérieures, j'ai l'impression d'être dans la création tout le temps ! Le parcours que j'ai suivi, mes études, aujourd'hui, dans les assemblages de couleurs que je vais faire, je retrouve les cours de couleurs que je faisais, ce que j'ai pu apprendre en graphisme, en design, sur les assemblages et après ce que j'ai pu apprendre aux Beaux-Arts, m'a aussi servi. J’ai l'impression d'avoir une culture générale plus assise que si je m'étais contentée d'être juste ouvrière maroquinière. J'ai l'impression que cela fait sens. »
Anaïs Lefèvre utilise des matériaux provenant d’une association qui récupère et valorise les rebuts ou chutes des maisons de maroquinerie de luxe afin de soutenir une approche durable. « Je travaille avec un groupe qui s'appelle la Réserve des Arts, c’est une association qui collecte les chutes de plein d'entreprises différentes et notamment dans le cuir. Je travaille avec eux depuis très longtemps puisque j'ai même travaillé chez eux en tant que "valoriste", j'allais collecter. Je travaillais aussi avec des mégisseries, ce sont des endroits qui récupèrent eux-mêmes des fins de séries de tannerie qui n'ont pas été vendus et qui ont donc une grande diversité de peaux. C'est compliqué de se faire un carnet d’adresses de fournisseurs, donc cela m'a demandé un peu de temps, car j'attache beaucoup d'importance à avoir du cuir de France ou d'Italie. »
Inspirée par la nature, les formes géométriques et les couleurs, Anaïs Lefèvre rejette les tendances éphémères dans ses créations. « J'essaye de ne pas du tout m'inspirer des tendances parce que ça ne m'intéresse pas. Il y a plein de gens qui font du sac à main, je n’ai pas envie de faire la même chose que les autres, donc j'essaye d'être très intemporelle et d'être juste guidée par mes envies et ce que j'aime. Cela va être les couleurs qui me plaisent du moment, beaucoup la nature et les formes géométriques, qui étaient déjà très présentes dans mes créations en tant qu’artiste aux Beaux-Arts, j'avais un côté végétal et géométrie. »
Dans un souci de respect des matières et au-delà de ses créations, la maroquinière propose des restaurations/réparations. « Je me sers de ce que j'ai fait avant, donc je répare aussi beaucoup. Cela me plaît beaucoup parce que cela a du sens pour moi. Le fait de restaurer, de réparer, je trouve cela intéressant parce que les gens ont des pièces auxquelles ils tiennent beaucoup et moi, je vais leur redonner une seconde vie. Dans la société dans laquelle nous vivons, cela me plaît d'être là-dedans. Je répare beaucoup, je restaure, cela me demande une gymnastique intellectuelle complètement différente par rapport à la création, cela me stimule ! Quand je fais de la fabrication, j’optimise au maximum ma matière première. Je vais utiliser la moindre chute pour faire un bijou, une ceinture, un accessoire. Je fais de la formation, les gens viennent fabriquer leur propre sac, mais aussi de la formation professionnelle où les gens viennent se former chez moi. Ces trois grandes lignes me plaisent et font que je suis accomplie. Peut-être qu'un jour, il y en a une des trois qui prendra le pas sur le reste. »
Aujourd'hui, Anaïs Lefèvre aspire à transmettre sa passion et son approche éco-responsable dans la maroquinerie à travers des ateliers afin de sensibiliser et inspirer la prochaine génération d’artisans. « J'aimerais beaucoup pouvoir faire des interventions dans des écoles avec des étudiants. Je fais déjà des interventions auprès de jeunes publics pour sensibiliser aux métiers d'art avec des centres de loisirs ou des écoles primaires. Je trouve que c'est très important de montrer aux enfants que ces métiers-là existent encore ! Mais j'aimerais beaucoup travailler avec des étudiants. J’ai reçu une étudiante des Beaux-Arts qui est venue pendant deux mois à l'atelier, je trouve que c'est intéressant pour eux de voir qu'il n'y a pas de limites et de leur montrer que ces métiers-là existent. J'aimerais faire des ateliers de groupe dans des écoles, sur une semaine, travailler sur des projets avec les étudiants. J'aimerais réussir à développer ce concept. Je prends des stagiaires chaque année, je fais beaucoup de salons de métiers d'art en tant qu’artisan d'art. Parfois, j'ai des stagiaires aussi parce que je réponds sur les réseaux sociaux sur des groupes de maroquiniers et je réponds en disant que je prends des stagiaires. Cela m'a toujours apporté. »
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