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Le plus grand festival de cinéma au monde démarre ce soir sur la Riviera française, jusqu'au 24 mai. Des dizaines de milliers de personnes venues du monde entier sont attendues. La grosse machine cannoise est-elle compatible avec la crise climatique ?
« Vous l'ignorez peut-être, mais vous vous apprêtez à entrer dans un monde parallèle qu'on appelle le vortex cannois… » C’est ainsi que l’actrice française Camille Cottin accueillait les festivaliers lors de la cérémonie d’ouverture du 77e Festival de Cannes, l’an dernier, se moquant gentiment de l’effet « bulle hors du temps » que représente la plus importante manifestation cinématographique au monde. Un tel festival, qui rassemble des dizaines de milliers de personnes venues du monde entier, peut-il être écologique ? « Ici, on ne sait plus du tout évaluer les distances, on prend des berlines pour faire vingt mètres », souriait Camille Cottin.
Oui, mais ces berlines, noires de préférence, sont désormais électriques, en tout cas hybrides. C’est l’un des quelques petits gestes écologiques que le Festival a adopté depuis quelques années, bien conscient qu’on peut être glamour et paillettes sans totalement vivre hors du monde. On ne change plus le tapis rouge trois fois par jour, ce qui n'en fait pas pour autant un tapis vert – les talons aiguilles continuent de s’enfoncer dans de la moquette synthétique. On recycle les décors. On a aussi renoncé à la viande bovine, et on ne distribue plus non plus des bouteilles d'eau en plastique – on ne savait pas d'ailleurs qu'on buvait de l'eau pendant le festival.
Un bilan carbone plombé par le transportCannes a décidé de vivre avec son temps. « C'était quelque chose qui semblait effectivement impératif que chaque acteur de l'économie, de la culture, participe à son échelle à cette démarche de réduction globale des émissions, explique Clara Bonzon, en charge de la politique RSE (responsabilité sociale et écologique) du festival. Après, effectivement, le but est de conserver le caractère international du festival, donc avec des accrédités venus du monde entier ». Et c'est là que le bât blesse.
Peut-on encore organiser des manifestations aussi gigantesques à l'heure de la crise climatique ? Cannes a rassemblé l'an dernier 38 000 personnes accréditées, avec un bilan carbone total de 48 600 tonnes de CO2 émises en 12 jours. Comme si on rasait 400 hectares de forêt tropicale. Et même si chaque festivalier doit payer 24 euros pour financer une compensation carbone (environ 800 000 euros sont ainsi investis chaque année dans des projets environnementaux), même si le festival de Cannes a établi une trajectoire de réduction de ses émissions, calquée sur les recommandations du Giec, les experts internationaux du climat, comment réduire cette empreinte carbone quand on sait qu'elle est plombée à 91% par le transport de festivaliers ? « Il y a de plus en plus de pays, notamment du nord de l'Europe, qui viennent en train plutôt qu'en avion, assure Clara Bonzon. C’est quelque chose qui était impensable il y a quelques années. On ne se posait même pas la question. Mais effectivement, on a des accrédités qui sont bien obligés de venir en avion puisqu’ils viennent de très loin ».
Jets et yachtsIl y en a même qui viennent en jets privés (alors que rien ne les y oblige), avant de retrouver un yacht dans la baie de Cannes, ces énormes bateaux dont les moteurs ne s'arrêtent jamais pour illuminer tout ce beau monde lors de soirées très privées. « On vit à Cannes toute l'année, donc un peu habitués, sourit Maxime Giordano, le président du Fifes, le Festival international du film écologique et social, qui se tient juste après le Festival de Cannes, à parti du 27 mai, un festival à visage humain. Mais on pense que justement tout le monde doit évoluer dans un sens, et on montre un chemin à suivre qui peut être intéressant. Cela étant, tout le monde est en avancement perpétuel… ». En tout cas à RFI, pas de jets ni de yachts. Trente-et-un journalistes et techniciens font le déplacement et, on nous l'assure, tout le monde prend le train.
À écouter aussiComment réduire l’impact environnemental de la production d’un film ?
By RFILe plus grand festival de cinéma au monde démarre ce soir sur la Riviera française, jusqu'au 24 mai. Des dizaines de milliers de personnes venues du monde entier sont attendues. La grosse machine cannoise est-elle compatible avec la crise climatique ?
« Vous l'ignorez peut-être, mais vous vous apprêtez à entrer dans un monde parallèle qu'on appelle le vortex cannois… » C’est ainsi que l’actrice française Camille Cottin accueillait les festivaliers lors de la cérémonie d’ouverture du 77e Festival de Cannes, l’an dernier, se moquant gentiment de l’effet « bulle hors du temps » que représente la plus importante manifestation cinématographique au monde. Un tel festival, qui rassemble des dizaines de milliers de personnes venues du monde entier, peut-il être écologique ? « Ici, on ne sait plus du tout évaluer les distances, on prend des berlines pour faire vingt mètres », souriait Camille Cottin.
Oui, mais ces berlines, noires de préférence, sont désormais électriques, en tout cas hybrides. C’est l’un des quelques petits gestes écologiques que le Festival a adopté depuis quelques années, bien conscient qu’on peut être glamour et paillettes sans totalement vivre hors du monde. On ne change plus le tapis rouge trois fois par jour, ce qui n'en fait pas pour autant un tapis vert – les talons aiguilles continuent de s’enfoncer dans de la moquette synthétique. On recycle les décors. On a aussi renoncé à la viande bovine, et on ne distribue plus non plus des bouteilles d'eau en plastique – on ne savait pas d'ailleurs qu'on buvait de l'eau pendant le festival.
Un bilan carbone plombé par le transportCannes a décidé de vivre avec son temps. « C'était quelque chose qui semblait effectivement impératif que chaque acteur de l'économie, de la culture, participe à son échelle à cette démarche de réduction globale des émissions, explique Clara Bonzon, en charge de la politique RSE (responsabilité sociale et écologique) du festival. Après, effectivement, le but est de conserver le caractère international du festival, donc avec des accrédités venus du monde entier ». Et c'est là que le bât blesse.
Peut-on encore organiser des manifestations aussi gigantesques à l'heure de la crise climatique ? Cannes a rassemblé l'an dernier 38 000 personnes accréditées, avec un bilan carbone total de 48 600 tonnes de CO2 émises en 12 jours. Comme si on rasait 400 hectares de forêt tropicale. Et même si chaque festivalier doit payer 24 euros pour financer une compensation carbone (environ 800 000 euros sont ainsi investis chaque année dans des projets environnementaux), même si le festival de Cannes a établi une trajectoire de réduction de ses émissions, calquée sur les recommandations du Giec, les experts internationaux du climat, comment réduire cette empreinte carbone quand on sait qu'elle est plombée à 91% par le transport de festivaliers ? « Il y a de plus en plus de pays, notamment du nord de l'Europe, qui viennent en train plutôt qu'en avion, assure Clara Bonzon. C’est quelque chose qui était impensable il y a quelques années. On ne se posait même pas la question. Mais effectivement, on a des accrédités qui sont bien obligés de venir en avion puisqu’ils viennent de très loin ».
Jets et yachtsIl y en a même qui viennent en jets privés (alors que rien ne les y oblige), avant de retrouver un yacht dans la baie de Cannes, ces énormes bateaux dont les moteurs ne s'arrêtent jamais pour illuminer tout ce beau monde lors de soirées très privées. « On vit à Cannes toute l'année, donc un peu habitués, sourit Maxime Giordano, le président du Fifes, le Festival international du film écologique et social, qui se tient juste après le Festival de Cannes, à parti du 27 mai, un festival à visage humain. Mais on pense que justement tout le monde doit évoluer dans un sens, et on montre un chemin à suivre qui peut être intéressant. Cela étant, tout le monde est en avancement perpétuel… ». En tout cas à RFI, pas de jets ni de yachts. Trente-et-un journalistes et techniciens font le déplacement et, on nous l'assure, tout le monde prend le train.
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