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En interdisant l'exportation du minerai, la République démocratique (RDC), premier producteur mondial, a fait immédiatement grimper son cours, qui avait perdu les trois-quarts de sa valeur depuis mi-2022.
La décision de Kinshasa d'interdire l'exportation de cobalt à partir du 27 février a enrayé de manière radicale la chute du prix du minerai. Entre mai 2022 et janvier 2025, il avait perdu les trois-quarts de sa valeur. Mais depuis l'entrée en vigueur de cette mesure, son cours a déjà grimpé de plus de 60%. Et cela va naturellement continuer tant qu'elle sera en vigueur.
Ce n'est pas étonnant, car la RDC fournit 75% du cobalt vendu dans le monde. Et les stocks disponibles, notamment en Chine et en Malaisie, devraient être épuisés ou presque quand l'interdiction prendra fin.
En revanche, pour les industriels, c'est la douche froide. Le minerai est principalement utilisé dans la fabrication des batteries de véhicules électriques et des téléphones portables. Et ils ont déjà commencé à répercuter cette hausse sur leurs prix de vente, selon le site spécialisé dans le suivi des matières premières Argus Media.
Des besoins pourtant en augmentationEntre 2023 et 2024, la demande, pour ces usages, a augmenté respectivement de 8% et 13%. Et cette tendance devrait se poursuivre, selon les analystes de l'Institut du cobalt. Mais la production de ce minerai a néanmoins dépassé la demande ces dernières années, notamment parce que le cobalt est un sous-produit de l'exploitation du cuivre. Et quand le Chinois CMOC, leader du secteur, augmente sa production de cuivre en RDC, dont le cours est haut, il augmente sa production de cobalt, poussant le prix du minerai un peu plus vers le bas.
Ainsi, il est peu probable que le prix du cobalt se maintienne une fois que la commercialisation de la production congolaise aura repris. Interrogé, Thomas Kavanagh, spécialiste du secteur des batteries au sein d'Argus Media, prévoit même un effondrement des prix. Pour Kinshasa qui, via la société Gécamines détient entre autres des parts du capital des deux grosses mines exploitées par CMOC, l'enjeu est de taille. Afin de contrer cette tendance, les autorités congolaises envisagent de mettre en place une politique de quotas et se disent favorables à une entente avec l'Indonésie, deuxième producteur mondial du minerai.
Une interdiction risquéeSelon Thomas Kavanagh, la RDC a néanmoins pris des risques en prononçant cette interdiction de manière totalement inattendue. Le premier : celui d'effrayer de potentiels investisseurs au-delà du secteur minier. Rien de tel que la stabilité pour attirer les capitaux, c'est une règle d'or. Le second : pousser les constructeurs de véhicules électriques vers des solutions technologiques qui n'utilisent pas de cobalt. Une tendance observée ces dernières années. Les batteries lfp (lithium-fer-phosphate) sont certes moins performantes, mais beaucoup moins chères à produire. Un argument de poids pour les constructeurs de véhicules électriques.
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En interdisant l'exportation du minerai, la République démocratique (RDC), premier producteur mondial, a fait immédiatement grimper son cours, qui avait perdu les trois-quarts de sa valeur depuis mi-2022.
La décision de Kinshasa d'interdire l'exportation de cobalt à partir du 27 février a enrayé de manière radicale la chute du prix du minerai. Entre mai 2022 et janvier 2025, il avait perdu les trois-quarts de sa valeur. Mais depuis l'entrée en vigueur de cette mesure, son cours a déjà grimpé de plus de 60%. Et cela va naturellement continuer tant qu'elle sera en vigueur.
Ce n'est pas étonnant, car la RDC fournit 75% du cobalt vendu dans le monde. Et les stocks disponibles, notamment en Chine et en Malaisie, devraient être épuisés ou presque quand l'interdiction prendra fin.
En revanche, pour les industriels, c'est la douche froide. Le minerai est principalement utilisé dans la fabrication des batteries de véhicules électriques et des téléphones portables. Et ils ont déjà commencé à répercuter cette hausse sur leurs prix de vente, selon le site spécialisé dans le suivi des matières premières Argus Media.
Des besoins pourtant en augmentationEntre 2023 et 2024, la demande, pour ces usages, a augmenté respectivement de 8% et 13%. Et cette tendance devrait se poursuivre, selon les analystes de l'Institut du cobalt. Mais la production de ce minerai a néanmoins dépassé la demande ces dernières années, notamment parce que le cobalt est un sous-produit de l'exploitation du cuivre. Et quand le Chinois CMOC, leader du secteur, augmente sa production de cuivre en RDC, dont le cours est haut, il augmente sa production de cobalt, poussant le prix du minerai un peu plus vers le bas.
Ainsi, il est peu probable que le prix du cobalt se maintienne une fois que la commercialisation de la production congolaise aura repris. Interrogé, Thomas Kavanagh, spécialiste du secteur des batteries au sein d'Argus Media, prévoit même un effondrement des prix. Pour Kinshasa qui, via la société Gécamines détient entre autres des parts du capital des deux grosses mines exploitées par CMOC, l'enjeu est de taille. Afin de contrer cette tendance, les autorités congolaises envisagent de mettre en place une politique de quotas et se disent favorables à une entente avec l'Indonésie, deuxième producteur mondial du minerai.
Une interdiction risquéeSelon Thomas Kavanagh, la RDC a néanmoins pris des risques en prononçant cette interdiction de manière totalement inattendue. Le premier : celui d'effrayer de potentiels investisseurs au-delà du secteur minier. Rien de tel que la stabilité pour attirer les capitaux, c'est une règle d'or. Le second : pousser les constructeurs de véhicules électriques vers des solutions technologiques qui n'utilisent pas de cobalt. Une tendance observée ces dernières années. Les batteries lfp (lithium-fer-phosphate) sont certes moins performantes, mais beaucoup moins chères à produire. Un argument de poids pour les constructeurs de véhicules électriques.
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