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Alors que la COP16 contre l’appauvrissement des sols doit se terminer en fin de semaine en Arabie saoudite, Questions d'environnement s’arrête ce jeudi sur le rôle essentiel que jouent les arbres et arbustes en fin de vie dans la bonne santé des sols et dans le bon fonctionnement des écosystèmes forestiers
Il y a du bois mort en forêt après les aléas climatiques que sont les tempêtes, la neige ou les incendies. Il y en a après les attaques de parasites ou encore lorsque l’être humain a décidé d'éclaircir la forêt. Enfin, là où il y en a le plus, c'est dans les forêts « en libre évolution ». Le cycle de la nature s’y fait spontanément, sans intervention humaine. Il y a donc des arbres de tous les âges, certains très vieux, et on ne retire pas le bois mort. Ces forêts en libre évolution nous montrent à quel point la vie grouille lorsqu'on laisse les arbres vieillir.
C’est le cas notamment dans la Réserve de la Massane, une forêt très ancienne située dans le sud-ouest de la France et dont la hêtraie est classée par l'UNESCO. À la Massane, le résultat est spectaculaire : près de 50 % de la biodiversité est liée à la présence de ces très vieux arbres et de ce bois mort.
« C'est un foisonnement de vie, ce sont des immeubles de biodiversité, se réjouit Joseph Garrigue, l'ancien conservateur de la réserve, assis à l'abri d'un gros tronc couché au sol. Autour de nous, de grands hêtres verts frémissent avec le vent. Au sol, énormément de branches, de troncs, de reste d’arbres. Vous allez avoir des communautés d'espèces complètement différentes dans les arbres qui se décomposent sur pied et dans ceux qui sont au sol où il y a plus d'humidité. Énormément d'espèces vont profiter de cette matière que sont les arbres pour reminéraliser la matière et la redonner à la forêt », explique le scientifique.
Larves d'insectes, oiseaux, amphibiensLes arbres morts sont d’abord des refuges pour de nombreux êtres vivants. Les larves d’insectes se nourrissent du bois mort, elles y vivent plusieurs années, ce qui attire les oiseaux et les chauves-souris. Les souches et morceaux d’arbres tombés servent d’abris aux amphibiens près des points d’eau – les grenouilles, les crapauds, les salamandres.
Les chandelles, c’est-à-dire les arbres morts restés debout, servent de support aux mousses et aux champignons. Il y notamment une infinité de champignons invisibles, sous terre et dans le corps des arbres, qui servent au bon fonctionnement de la forêt.
D'autre part, le bois mort est bénéfique pour les sols car c'est un fertilisant naturel. Sa décomposition, qui peut prendre des années, voire des décennies, par la microfaune du sol (c’est-à-dire les vers de terre, les mille-pattes, les crustacés, etc.) puis par les bactéries entraîne la libération des éléments minéraux contenus dans le bois, ce qui, avec la chute des feuilles, participe à la qualité chimique des sols forestiers.
La grande diversité génétique des vieux arbresEn laissant le bois mort au sol, ne risque-t-on pas d’accélérer les incendies ? Non, car le bois mort se gorge d’eau en général, il conserve donc l’humidité sur les sols. Au contraire, conserver ces réservoirs de biodiversité, c'est une assurance-vie pour la forêt.
Dans les arbres morts, il y a plus de prédateurs capables de manger les parasites qui pourraient attaquer. D’autre part, laisser les arbres vieillir, c’est bénéficier de leur expérience à travers les âges.
Un arbre qui a plusieurs centaines d’années a vécu des périodes de sécheresse, de pluies abondantes, des maladies et à chaque fois son organisme a réussi à s’adapter. Ces branches sont pleines d’une grande diversité génétique qui s’exprime ensuite dans ses graines. Il y a donc beaucoup plus de chance que parmi ses descendants, certains aient le matériel génétique nécessaire pour résister au changement climatique.
Alors que la COP16 contre l’appauvrissement des sols doit se terminer en fin de semaine en Arabie saoudite, Questions d'environnement s’arrête ce jeudi sur le rôle essentiel que jouent les arbres et arbustes en fin de vie dans la bonne santé des sols et dans le bon fonctionnement des écosystèmes forestiers
Il y a du bois mort en forêt après les aléas climatiques que sont les tempêtes, la neige ou les incendies. Il y en a après les attaques de parasites ou encore lorsque l’être humain a décidé d'éclaircir la forêt. Enfin, là où il y en a le plus, c'est dans les forêts « en libre évolution ». Le cycle de la nature s’y fait spontanément, sans intervention humaine. Il y a donc des arbres de tous les âges, certains très vieux, et on ne retire pas le bois mort. Ces forêts en libre évolution nous montrent à quel point la vie grouille lorsqu'on laisse les arbres vieillir.
C’est le cas notamment dans la Réserve de la Massane, une forêt très ancienne située dans le sud-ouest de la France et dont la hêtraie est classée par l'UNESCO. À la Massane, le résultat est spectaculaire : près de 50 % de la biodiversité est liée à la présence de ces très vieux arbres et de ce bois mort.
« C'est un foisonnement de vie, ce sont des immeubles de biodiversité, se réjouit Joseph Garrigue, l'ancien conservateur de la réserve, assis à l'abri d'un gros tronc couché au sol. Autour de nous, de grands hêtres verts frémissent avec le vent. Au sol, énormément de branches, de troncs, de reste d’arbres. Vous allez avoir des communautés d'espèces complètement différentes dans les arbres qui se décomposent sur pied et dans ceux qui sont au sol où il y a plus d'humidité. Énormément d'espèces vont profiter de cette matière que sont les arbres pour reminéraliser la matière et la redonner à la forêt », explique le scientifique.
Larves d'insectes, oiseaux, amphibiensLes arbres morts sont d’abord des refuges pour de nombreux êtres vivants. Les larves d’insectes se nourrissent du bois mort, elles y vivent plusieurs années, ce qui attire les oiseaux et les chauves-souris. Les souches et morceaux d’arbres tombés servent d’abris aux amphibiens près des points d’eau – les grenouilles, les crapauds, les salamandres.
Les chandelles, c’est-à-dire les arbres morts restés debout, servent de support aux mousses et aux champignons. Il y notamment une infinité de champignons invisibles, sous terre et dans le corps des arbres, qui servent au bon fonctionnement de la forêt.
D'autre part, le bois mort est bénéfique pour les sols car c'est un fertilisant naturel. Sa décomposition, qui peut prendre des années, voire des décennies, par la microfaune du sol (c’est-à-dire les vers de terre, les mille-pattes, les crustacés, etc.) puis par les bactéries entraîne la libération des éléments minéraux contenus dans le bois, ce qui, avec la chute des feuilles, participe à la qualité chimique des sols forestiers.
La grande diversité génétique des vieux arbresEn laissant le bois mort au sol, ne risque-t-on pas d’accélérer les incendies ? Non, car le bois mort se gorge d’eau en général, il conserve donc l’humidité sur les sols. Au contraire, conserver ces réservoirs de biodiversité, c'est une assurance-vie pour la forêt.
Dans les arbres morts, il y a plus de prédateurs capables de manger les parasites qui pourraient attaquer. D’autre part, laisser les arbres vieillir, c’est bénéficier de leur expérience à travers les âges.
Un arbre qui a plusieurs centaines d’années a vécu des périodes de sécheresse, de pluies abondantes, des maladies et à chaque fois son organisme a réussi à s’adapter. Ces branches sont pleines d’une grande diversité génétique qui s’exprime ensuite dans ses graines. Il y a donc beaucoup plus de chance que parmi ses descendants, certains aient le matériel génétique nécessaire pour résister au changement climatique.
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