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Faut-il abattre les cormorans ? Posée ainsi, la question est brutale mais belle et bien réelle, comme le révèle le site d’information environnemental Mongabay. Mais que reproche-t-on à ce grand palmipède au plumage noir avec des reflets verts et bronzés ? Pourquoi vouloir abattre une espèce protégée en France et en Europe depuis les années 1970 ?
L'offensive contre les cormorans est menée par l’industrie piscicole qui reproche au volatile de prélever une partie du poisson d’élevage pour se nourrir. Pire encore, les industriels accusent le palmipède de décimer le poisson d’eau douce. Rien que ça. Ainsi, comme le révèle le site d’information Mongabay, la Commission européenne envisagerait un plan d’abattage du volatile alors qu’il fait partie de la faune partiellement protégée par la convention de Berne. Pour mémoire, les cormorans étaient proches de l’extinction en Europe dans les années 1970. 5 300 couples seulement avaient alors été recensés.
La population de cormorans en pleine augmentationSauvé d'une extinction annoncée, le cormoran est aujourd'hui une espèce en pleine expansion en Europe, grâce au programme de sauvegarde de l'animal et en raison du réchauffement climatique. Revers de la médaille, les fédérations de pêche se retrouvent vent debout contre le prédateur. Et pas seulement en France, loin de là. En 2024, les pays frontaliers de la mer Baltique, emmenés par la Suède, ont demandé à la commission européenne de revoir le statut du grand cormoran. Depuis 1979 et la directive Oiseaux, sa chasse est interdite, sauf en cas de dérogations. Les gouvernements baltes et scandinaves estiment donc qu'on ne parvient pas à limiter sa population. Début mai, une note a été transmise à l’exécutif européen par l’EIFAAC, une commission de l'agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation composée de représentants de la filière piscicole. Selon ce document, le Cormoran coûterait plus d’un milliard d’euros chaque année à cette filière.
Des estimations peu fiablesL’EIFAAC n’a fait aucun recensement des cormorans. Le dernier effectué officiellement en Europe date de 2012. Les chiffres avancés par l’EIFAAC ne sont donc que des suppositions, qui n’ont aucune valeur scientifique. Selon le Conseil national de protection de la nature, les cormorans prélèvent environ 3% du stock de poisson. Il leur arrive certes de se nourrir dans certains élevages piscicoles, mais cela ne représente pas grand-chose par rapport aux menaces qui fragilisent les milieux aquatiques comme les sécheresses, les barrages ou la pollution des rivières. Enfin, notent les spécialistes de l’oiseau, les cormorans se nourrissent essentiellement de cyprinidés, des poissons comme la carpe, qui sont très peu consommés par les humains. Plutôt que d’abattre les cormorans, ils suggèrent donc d’installer des filets sur les bassins piscicoles ou d’adopter des mesures d’effarouchement pour permettre une coexistence de ces différentes espèces, poissons-oiseaux.
Un plan d’abattage du cormoranMardi 3 juin, l'EIFAAC a présenté à Bruxelles, un plan d'abattage des cormorans. Dans la première version de ce plan, les auteurs réclamaient l’abattage de 150 000 oiseaux adultes par an. Cet objectif ne figure plus dans la nouvelle version du texte mais certaines mesures y figurant, relèvent plus de la barbarie que de la régulation d’une espèce. Le texte suggère par exemple, de détruire les nids et d’utiliser des drones pour pulvériser de l’huile sur les œufs ou les percer. Ou quand la technologie se met au service de notre inhumanité.
Faut-il abattre les cormorans ? Posée ainsi, la question est brutale mais belle et bien réelle, comme le révèle le site d’information environnemental Mongabay. Mais que reproche-t-on à ce grand palmipède au plumage noir avec des reflets verts et bronzés ? Pourquoi vouloir abattre une espèce protégée en France et en Europe depuis les années 1970 ?
L'offensive contre les cormorans est menée par l’industrie piscicole qui reproche au volatile de prélever une partie du poisson d’élevage pour se nourrir. Pire encore, les industriels accusent le palmipède de décimer le poisson d’eau douce. Rien que ça. Ainsi, comme le révèle le site d’information Mongabay, la Commission européenne envisagerait un plan d’abattage du volatile alors qu’il fait partie de la faune partiellement protégée par la convention de Berne. Pour mémoire, les cormorans étaient proches de l’extinction en Europe dans les années 1970. 5 300 couples seulement avaient alors été recensés.
La population de cormorans en pleine augmentationSauvé d'une extinction annoncée, le cormoran est aujourd'hui une espèce en pleine expansion en Europe, grâce au programme de sauvegarde de l'animal et en raison du réchauffement climatique. Revers de la médaille, les fédérations de pêche se retrouvent vent debout contre le prédateur. Et pas seulement en France, loin de là. En 2024, les pays frontaliers de la mer Baltique, emmenés par la Suède, ont demandé à la commission européenne de revoir le statut du grand cormoran. Depuis 1979 et la directive Oiseaux, sa chasse est interdite, sauf en cas de dérogations. Les gouvernements baltes et scandinaves estiment donc qu'on ne parvient pas à limiter sa population. Début mai, une note a été transmise à l’exécutif européen par l’EIFAAC, une commission de l'agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation composée de représentants de la filière piscicole. Selon ce document, le Cormoran coûterait plus d’un milliard d’euros chaque année à cette filière.
Des estimations peu fiablesL’EIFAAC n’a fait aucun recensement des cormorans. Le dernier effectué officiellement en Europe date de 2012. Les chiffres avancés par l’EIFAAC ne sont donc que des suppositions, qui n’ont aucune valeur scientifique. Selon le Conseil national de protection de la nature, les cormorans prélèvent environ 3% du stock de poisson. Il leur arrive certes de se nourrir dans certains élevages piscicoles, mais cela ne représente pas grand-chose par rapport aux menaces qui fragilisent les milieux aquatiques comme les sécheresses, les barrages ou la pollution des rivières. Enfin, notent les spécialistes de l’oiseau, les cormorans se nourrissent essentiellement de cyprinidés, des poissons comme la carpe, qui sont très peu consommés par les humains. Plutôt que d’abattre les cormorans, ils suggèrent donc d’installer des filets sur les bassins piscicoles ou d’adopter des mesures d’effarouchement pour permettre une coexistence de ces différentes espèces, poissons-oiseaux.
Un plan d’abattage du cormoranMardi 3 juin, l'EIFAAC a présenté à Bruxelles, un plan d'abattage des cormorans. Dans la première version de ce plan, les auteurs réclamaient l’abattage de 150 000 oiseaux adultes par an. Cet objectif ne figure plus dans la nouvelle version du texte mais certaines mesures y figurant, relèvent plus de la barbarie que de la régulation d’une espèce. Le texte suggère par exemple, de détruire les nids et d’utiliser des drones pour pulvériser de l’huile sur les œufs ou les percer. Ou quand la technologie se met au service de notre inhumanité.
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