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Ce 1ᵉʳ octobre 2024 marque le début d'une nouvelle ère au Royaume-Uni : une journée sans électricité produite au charbon, l'énergie fossile la plus émettrice de gaz à effet de serre. Le pays vient de fermer sa dernière centrale. Histoire d’un succès qui pourrait inspirer d’autres pays dans le monde.
Le Royaume-Uni est le pays qui a exploité la première centrale à charbon du monde, en 1882, et qui a traversé la révolution industrielle du XIXᵉ siècle avec le charbon, quasiment sa seule source d’énergie à l’époque. Le Royaume-Uni est désormais la première grande économie à abandonner cette énergie polluante. Tout un symbole. Mais aussi une nécessité – parmi d’autres – pour tous les États du monde afin de limiter le réchauffement climatique et « garantir un avenir durable » selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).
Le début de la fin du charbon remonte aux années 1950, avec les premières mesures pour un air plus propre et contre le smog, ce brouillard de pollution au charbon verdâtre qui recouvrait régulièrement Londres et qui a fait plus de 4 000 morts rien que durant l'hiver 1952.
La conscience, de plus en plus grande, de l'impact du charbon sur la santé et l’environnement, mais aussi la désindustrialisation au XXe siècle, et l’arrivée d’autres énergies avec les forages de gaz en mer du Nord, le début de l'âge d'or du pétrole, le nucléaire... : toutes ces raisons expliquent aussi que le charbon ait peu à peu reculé dans le mix énergétique du pays, relate en détail un article de Carbon Brief, sans toutefois se traduire par une baisse drastique des émissions de CO2.
Encore 9 000 centrales à charbon dans le mondeC'est bien à partir de 2012 que le pays a véritablement tourné la page du charbon, explique Dave Jones, du groupe de réflexion sur la transition énergétique britannique Ember qui vient de publier une étude sur le sujet. « Le déclin a été remarquable à partir de ce moment-là puisque le charbon représentait encore 40 % de l'électricité du Royaume-Uni » jusqu’à chuter à zéro aujourd’hui. « Depuis, il a été principalement remplacé par l'énergie solaire et éolienne. Et cela a permis de réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de 75 % ! ».
D’après l’Agence internationale de l’énergie, il reste 9 000 centrales à charbon dans le monde, « elles représentent à elles seules un tiers du total des émissions de CO2. Donc, la plupart des États devraient se concentrer en priorité sur une sortie du charbon », explique Dave Jones à RFI.
La recette britannique pour sortir du charbon, dont pourrait s’inspirer les autres pays du globe, pourrait se résumer ainsi :
Les énergies renouvelables sont en effet devenues abordables et elles ont dépassé pour la première fois 50 % du mix énergétique Royaume-Uni cette année, selon Ember, alors que les énergies fossiles polluantes sont à 30 % environ. Donc le pays n'a pas remplacé une énergie fossile, le charbon, par une autre : gaz ou pétrole, comme cela a été en grande partie le cas au siècle dernier. La prochaine étape pour atteindre son objectif d'atteindre une énergie totalement décarbonée d'ici 2030 sera de sortir du gaz, et pour cela le pays devra aller deux fois plus vite que ce qu’il n’a fait pour le charbon.
La Chine et l'Inde restent champions du charbonLe Royaume-Uni n’est pas le seul pays développé à s’engager dans cette voie. 27 des 38 pays de l'OCDE ont annoncé la fermeture de leurs centrales à charbon d’ici 2030 selon une autre étude du groupe de réflexion Ember. Au sein de l’organisation, le pic de production d’électricité à partir de charbon a été atteint en 2007 et depuis cette production a chuté de moitié. Mais pour d'autres États, il reste du chemin.
Quinze pays représentent à eux seuls 98 % de la capacité mondiale de production d'électricité à partir de charbon à l’heure actuelle, rapporte Carbon Brief. Loin devant se trouvent la Chine et l'Inde (86 % à eux seuls), devant l’Indonésie, le Bangladesh, le Zimbabwe, le Vietnam, le Laos, la Russie, le Kazakhstan, la Turquie, l’Afrique du Sud, le Pakistan, les Philippines, le Kirghizistan et la Mongolie.
Et même si les énergies renouvelables sont également en forte progression dans le monde, même si en Chine au moins, la transition est amorcée, aucun de ces 15 pays ne s'est fixé d'objectif de sortie du charbon. Et tous prévoient de construire de nouvelles centrales à charbon à l'avenir.
À lire aussiLa prolongation de l'exploitation de mines de charbon en Australie, «une trahison» selon les ONG
Ce 1ᵉʳ octobre 2024 marque le début d'une nouvelle ère au Royaume-Uni : une journée sans électricité produite au charbon, l'énergie fossile la plus émettrice de gaz à effet de serre. Le pays vient de fermer sa dernière centrale. Histoire d’un succès qui pourrait inspirer d’autres pays dans le monde.
Le Royaume-Uni est le pays qui a exploité la première centrale à charbon du monde, en 1882, et qui a traversé la révolution industrielle du XIXᵉ siècle avec le charbon, quasiment sa seule source d’énergie à l’époque. Le Royaume-Uni est désormais la première grande économie à abandonner cette énergie polluante. Tout un symbole. Mais aussi une nécessité – parmi d’autres – pour tous les États du monde afin de limiter le réchauffement climatique et « garantir un avenir durable » selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).
Le début de la fin du charbon remonte aux années 1950, avec les premières mesures pour un air plus propre et contre le smog, ce brouillard de pollution au charbon verdâtre qui recouvrait régulièrement Londres et qui a fait plus de 4 000 morts rien que durant l'hiver 1952.
La conscience, de plus en plus grande, de l'impact du charbon sur la santé et l’environnement, mais aussi la désindustrialisation au XXe siècle, et l’arrivée d’autres énergies avec les forages de gaz en mer du Nord, le début de l'âge d'or du pétrole, le nucléaire... : toutes ces raisons expliquent aussi que le charbon ait peu à peu reculé dans le mix énergétique du pays, relate en détail un article de Carbon Brief, sans toutefois se traduire par une baisse drastique des émissions de CO2.
Encore 9 000 centrales à charbon dans le mondeC'est bien à partir de 2012 que le pays a véritablement tourné la page du charbon, explique Dave Jones, du groupe de réflexion sur la transition énergétique britannique Ember qui vient de publier une étude sur le sujet. « Le déclin a été remarquable à partir de ce moment-là puisque le charbon représentait encore 40 % de l'électricité du Royaume-Uni » jusqu’à chuter à zéro aujourd’hui. « Depuis, il a été principalement remplacé par l'énergie solaire et éolienne. Et cela a permis de réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de 75 % ! ».
D’après l’Agence internationale de l’énergie, il reste 9 000 centrales à charbon dans le monde, « elles représentent à elles seules un tiers du total des émissions de CO2. Donc, la plupart des États devraient se concentrer en priorité sur une sortie du charbon », explique Dave Jones à RFI.
La recette britannique pour sortir du charbon, dont pourrait s’inspirer les autres pays du globe, pourrait se résumer ainsi :
Les énergies renouvelables sont en effet devenues abordables et elles ont dépassé pour la première fois 50 % du mix énergétique Royaume-Uni cette année, selon Ember, alors que les énergies fossiles polluantes sont à 30 % environ. Donc le pays n'a pas remplacé une énergie fossile, le charbon, par une autre : gaz ou pétrole, comme cela a été en grande partie le cas au siècle dernier. La prochaine étape pour atteindre son objectif d'atteindre une énergie totalement décarbonée d'ici 2030 sera de sortir du gaz, et pour cela le pays devra aller deux fois plus vite que ce qu’il n’a fait pour le charbon.
La Chine et l'Inde restent champions du charbonLe Royaume-Uni n’est pas le seul pays développé à s’engager dans cette voie. 27 des 38 pays de l'OCDE ont annoncé la fermeture de leurs centrales à charbon d’ici 2030 selon une autre étude du groupe de réflexion Ember. Au sein de l’organisation, le pic de production d’électricité à partir de charbon a été atteint en 2007 et depuis cette production a chuté de moitié. Mais pour d'autres États, il reste du chemin.
Quinze pays représentent à eux seuls 98 % de la capacité mondiale de production d'électricité à partir de charbon à l’heure actuelle, rapporte Carbon Brief. Loin devant se trouvent la Chine et l'Inde (86 % à eux seuls), devant l’Indonésie, le Bangladesh, le Zimbabwe, le Vietnam, le Laos, la Russie, le Kazakhstan, la Turquie, l’Afrique du Sud, le Pakistan, les Philippines, le Kirghizistan et la Mongolie.
Et même si les énergies renouvelables sont également en forte progression dans le monde, même si en Chine au moins, la transition est amorcée, aucun de ces 15 pays ne s'est fixé d'objectif de sortie du charbon. Et tous prévoient de construire de nouvelles centrales à charbon à l'avenir.
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