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Le changement climatique et les catastrophes naturelles occupent une place croissante dans les médias. Mais avons-nous réellement pris la mesure des dangers qu’ils représentent ? Nos comportements ont-ils suffisamment évolué pour y faire face ? À Valence, les inondations de fin octobre ont coûté la vie d'au moins 223 personnes, trois autres étant toujours portés disparues : le drame en Espagne a eu l'effet d'un retour brutal à la réalité.
« L’ignorance tue », le message porté par Bernat Guerola sur sa pancarte accrochée à un balai terreux lors d’une manifestation fin novembre. « Tout cela vient de la négation du changement climatique. Et il y a beaucoup de gens, surtout de droite et d'extrême droite, qui nient que cela va arriver régulièrement et comme ils le nient, ils refusent d'agir pour éviter cela », poursuit-il
En combinaison de protection, après sa journée de bénévolat, Mario Ugarte, qui vient d’achever des études de politiques de l'environnement, abonde : « Là, on a vu un clair exemple des conséquences d'un gouvernement de droite qui décide de supprimer les institutions qui essaient de protéger le peuple avant que les catastrophes arrivent », dit-il en français.
À son arrivée, la coalition du Parti populaire et Vox a supprimé l’Unité valencienne d'urgence, une instance née quelques mois plus tôt. L’une des porte-paroles des organismes s'insurge : « L’unité valencienne d’urgence devait coordonner les différents moyens disponibles en cas d’urgence. Le climatoscepticisme tue aussi parce qu'il y a eu 198 avertissements de la Confédération Hydrographique du Júcar expliquant que le Barranco del Poyo débordait et personne ne les a pris au sérieux. »
L'alerte sur les téléphones n'a sonné qu'à 20h11, quand les inondations étaient déjà en cours. L'agence de météorologie espagnole avait pourtant placé la région en alerte rouge dès le matin. Si les intempéries ont été plus intenses et deux fois plus probables à cause du réchauffement climatique, à ses yeux, la nature, même déréglée, n'est pas la seule responsable : « C’est multicausal, dans ce cas, les pluies torrentielles et le manque de culture du risque », explique José Angel Nuñezest, chef de la climatologie de l'Aemet pour Valence.
À lire aussiEspagne: la région de Valence, un mois après la crue, les séquelles et la colère
Garde baisséeValence avait connu des inondations meurtrières en 1957, mais avec le temps, les gens ont baissé la garde. Et le fait qu'il ne pleuve pas ce jour-là dans la périphérie de Valence n'a pas contribué à la vigilance. « Je crois que dans les pays occidentaux, surtout les pays méditerranéens, nous pensons toujours que l’État va nous protéger, poursuit José Angel Nuñezest. Mais je ne veux pas non plus rejeter la faute sur les gens. Il est évident que dans tous les organismes qui sont impliqués dans la gestion de crise ; en partant de nous qui avertissons à ceux qui déclenchent l'alerte, quelque chose a dû échouer ou alors les protocoles n’étaient peut-être pas suffisants pour une catastrophe de ce genre. »
Une culture du risque à développer à tous les niveaux, y compris individuel. Nuria Chisbert l'a acquise à ses dépens : « La police municipale a annoncé au mégaphone que le "Barranco del Poyo" débordait. Et nous avons commis l’erreur de sortir la voiture du garage pour essayer de la mettre en hauteur. Quand nous sommes revenus, on a eu de l'eau à la cheville, puis au genou, puis à la poitrine. Les voitures flottaient. Tout cela en dix minutes. On a risqué notre vie pour une voiture qu'on a perdue. C'est une erreur, pourvu qu'on ne la répète pas. »
La Fédération d'éducation du syndicat Comisiones obreras (« commissions ouvrières ») appelle à enseigner aux enfants comment réagir en cas de catastrophes naturelles.
À lire aussiInondations de Valence en Espagne : un torrent de boue et de désolation
Le changement climatique et les catastrophes naturelles occupent une place croissante dans les médias. Mais avons-nous réellement pris la mesure des dangers qu’ils représentent ? Nos comportements ont-ils suffisamment évolué pour y faire face ? À Valence, les inondations de fin octobre ont coûté la vie d'au moins 223 personnes, trois autres étant toujours portés disparues : le drame en Espagne a eu l'effet d'un retour brutal à la réalité.
« L’ignorance tue », le message porté par Bernat Guerola sur sa pancarte accrochée à un balai terreux lors d’une manifestation fin novembre. « Tout cela vient de la négation du changement climatique. Et il y a beaucoup de gens, surtout de droite et d'extrême droite, qui nient que cela va arriver régulièrement et comme ils le nient, ils refusent d'agir pour éviter cela », poursuit-il
En combinaison de protection, après sa journée de bénévolat, Mario Ugarte, qui vient d’achever des études de politiques de l'environnement, abonde : « Là, on a vu un clair exemple des conséquences d'un gouvernement de droite qui décide de supprimer les institutions qui essaient de protéger le peuple avant que les catastrophes arrivent », dit-il en français.
À son arrivée, la coalition du Parti populaire et Vox a supprimé l’Unité valencienne d'urgence, une instance née quelques mois plus tôt. L’une des porte-paroles des organismes s'insurge : « L’unité valencienne d’urgence devait coordonner les différents moyens disponibles en cas d’urgence. Le climatoscepticisme tue aussi parce qu'il y a eu 198 avertissements de la Confédération Hydrographique du Júcar expliquant que le Barranco del Poyo débordait et personne ne les a pris au sérieux. »
L'alerte sur les téléphones n'a sonné qu'à 20h11, quand les inondations étaient déjà en cours. L'agence de météorologie espagnole avait pourtant placé la région en alerte rouge dès le matin. Si les intempéries ont été plus intenses et deux fois plus probables à cause du réchauffement climatique, à ses yeux, la nature, même déréglée, n'est pas la seule responsable : « C’est multicausal, dans ce cas, les pluies torrentielles et le manque de culture du risque », explique José Angel Nuñezest, chef de la climatologie de l'Aemet pour Valence.
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Une culture du risque à développer à tous les niveaux, y compris individuel. Nuria Chisbert l'a acquise à ses dépens : « La police municipale a annoncé au mégaphone que le "Barranco del Poyo" débordait. Et nous avons commis l’erreur de sortir la voiture du garage pour essayer de la mettre en hauteur. Quand nous sommes revenus, on a eu de l'eau à la cheville, puis au genou, puis à la poitrine. Les voitures flottaient. Tout cela en dix minutes. On a risqué notre vie pour une voiture qu'on a perdue. C'est une erreur, pourvu qu'on ne la répète pas. »
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