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100% création clôt sa série d’été, autour de l’esprit créatif de Paris 2024, avec les vases trophées qui seront remis aux médaillés d’or français à la fin de la 33e olympiade. La manufacture de Sèvres et les Beaux-Arts de Paris ont réuni leur savoir-faire et leur créativité afin de concevoir 60 vases trophées dont les décors ont été imaginés par 6 étudiants-artistes.
Des pièces uniques qui allient le savoir-faire, plusieurs fois centenaires, de la manufacture de Sèvres et l’imagination d’une nouvelle génération d’artistes. Michel Roué, chef du service de la décoration à la Manufacture de Sèvres, est celui qui a accompagné les six artistes dans la réalisation des vases trophées :
Il faut vraiment toujours prendre les choses comme elles viennent et surtout ne pas dire ‘je sais faire’, parce que le ‘je sais faire’ est très dangereux. L’approche c’est de savoir comment nous allons faire. Puis à l’ouverture de four, nous verrons le résultat après l'épreuve du feu.
« Une pièce peut cuire 12, 15 fois, explique Michel Roué, chef du service de la décoration à la manufacture de Sèvres. À chaque ouverture de four, nous pouvons avoir le grand ‘waouh’ ou ‘ha’. Un surplus d'épaisseur de jaune sur un décor fait écailler la couleur. Il n’y a pas de repentir, nous ne pouvons pas restaurer. Sèvres ne restaure pas. Il faut, donc, recommencer. Ce n'est pas un drame. Souvent, nous devons répondre à la question ‘mais qui fait le tri qualité à Sèvres ?’ Le tri qualité se fait dans chaque atelier. Chaque personne ayant en main une pièce est responsable. Il la donne au chef de service pour la cuire. Mais quand je reçois la pièce, moi, je peux constater quelque chose avant cuisson. Mais ce qui va se passer pendant la cuisson, je ne le sais pas. Nous constaterons ensemble, après l'ouverture du four, si un défaut apparaît sur une pièce. Avec l'expérience, tous les chefs d'atelier savent quand il y a eu une erreur technique, de cuisson, de météo. Nous pouvons arriver à définir ce qu’il s'est passé, mais pas tout le temps. »
Michel Roué est né à Paris. Très tôt, avec son père, il apprivoise les techniques de maquette. Son attrait pour le dessin et la 3D, le volume sur maquette, l’ont conduit vers une école de décoration sur porcelaine. Dans son parcours scolaire, il fait une visite à la Manufacture De Sèvres. Fasciné par l’atelier d’émaillage, il entre à Sèvres à 17 ans et demi. Michel Roué, n’a pas vu le temps passé. Quarante-cinq ans plus tard, l’enthousiasme est toujours là grâce au travail éclectique, la haute technicité et mise à disposition d’un savoir-faire unique auprès d’artistes contemporains et de leur vision artistique. « J'avais perdu mon papa très jeune et j'ai retrouvé une maman du travail et un papa du travail, explique-t-il avec émotion. Monsieur Dédé Lecot, chef des fours, c'était mon père spirituel et ma maman spirituelle, c'était madame Gisèle Bouguerfa, cheffe de l'atelier d'émaillage. Des personnes déjà âgées qui nous accompagnaient et qui nous transmettaient des techniques, mais tout un univers, cela m'a vraiment beaucoup aidé à Sèvres. J'ai tout de suite beaucoup bougé dans l'atelier d’émaillage, c'est-à-dire, il y a beaucoup de techniques : le trempage dans la cuve, tremper les pièces dans un bain d'émail, c'est un peu comme une chorégraphie, le travail au pinceau, à l'éponge, par insufflation au pistolet. Ce qui m'a fait rester, c'est l'environnement, les rencontres, l'accompagnement des artistes. Très jeune, j’ai rencontré des artistes à qui j’ai apporté l'assistance technique. Ce sont des rencontres incroyables. Cette vision de l'artiste vous emmène dans une autre dimension, mais il faut toujours rester du bon côté de la barrière. »
En 1924, la manufacture de Sèvres, a réalisé des vases trophées destinés aux champions olympiques français. C’est la même forme de vase, qui en 2024, a fait l’objet d’un travail par 6 jeunes artistes issus des Beaux-Arts. Pour Michel Roué, ce projet l’a légèrement préoccupé. " 60 vases commandés par la présidence de la République qui partiront et seront remis par le président de la République aux médaillés d'or français. Vous voyez la pression ? Cela a été quelques nuits de cogitation pour tout le monde et moi particulièrement. Je suis d'une nature assez anxieuse, il faut que je sois rassuré tout le temps. J'ai beaucoup de chance à Sèvres parce que j'ai beaucoup de fours d'essai, ils sont au nombre de 11. Nous pouvons les utiliser à foison pour faire un essai rapide. Le lendemain matin, nous regardons ce qui s'est passé et nous corrigeons. Travailler, corriger, travailler."
Les lauréats ont proposé un travail hétérogène. Michel Roué a dû s’adapter à chaque proposition. Celle qui célèbre les pigments bleus de Sèvres, ou qui fait écho au corps et à l’appareil respiratoire, celle dont le trait symbolise la rigueur et la discipline du sport, ou encore, celle inspirée par l’univers de la Bande dessinée, soit un dessin figuratif dynamique qui met à l’honneur les sportives et sportifs en compétition, et pour finir une autre réalisation où des créatures animales, parfois chimères incarnent les disciplines sportives de façon poétique. « Certains se sont lancés très rapidement sur les pièces bonnes et certains sont restés sur des essais, explique-t-il. Ils sont issus d'écoles différentes et je peux les appeler des artistes, puisqu'ils sont diplômés des Beaux-arts, ces jeunes artistes, certains, par exemple, avaient des appétences pour la bande dessinée, comme Samia, d'autres comme Thomas, artiste que j'ai qualifié conceptuel comme pourrait l'être Fabrice Hybert. Et j'ai eu Domitille avec qui j'ai beaucoup échangé, qui m'a demandé très rapidement "est-ce qu'il y a de la place pour moi à la Manufacture, à la décoration, pour peindre ?" Elle voulait rentrer à Sèvres. »
Chaque vase trophée présente une composition graphique, nette et maîtrisée, bien que différente. Mais avant de lancer la production des vases trophée, des essais ont été indispensables. « Au moment du coulage de la barbotine dans le moule, nous avons un excédent de pâte qui se trouve en haut du vase, couper ces "nourrices". Ils ont commencé sur ces petites nourrices, à faire des traits, des poses à l'éponge, au pinceau à gratter bien sûr, en notant le nombre de passages, de pinceaux, dans quel pot ils ont pris aussi, parce que pour éviter les mélanges, pour passe ensuite à des essais plus grand. Nous avons la chance ou la malchance d'avoir des problèmes techniques sur une coulée sur dix vases, on peut avoir trois vases qui n'arrivent pas au bout du système et du principe de production. Ils sont démarqués parce que soit ils ont un petit problème de collage, soit ils n'ont pas la bonne hauteur. On peut les recouper et c'est des vases qu'on peut proposer pour faire des essais. Ensuite, quand ils ont eu vraiment l'idée de ce que ça pouvait donner au niveau couleur et au niveau matière. Sur les nourrices, on saute directement sur un vase fendu endommagé pour avoir quand même une idée de ce que peut représenter leur décor en volume sur la bonne taille de pièce. »
La cuisson de grand feu dans l’un des six fours à bois du 19e siècle de la Manufacture de Sèvres est toujours un événement exceptionnel. Ce moment collectif fait battre le cœur de la Manufacture. Il réunit les talents des artistes invités, des techniciens d’art. Cet événement plein d’émotions se produit seulement tous les 4 ou 5 ans. " À Sèvres, nous avons six fours. Nous avons pris le plus petit four. Pourquoi ? Parce que 60 vases de 30 cm, c'étaient à peu près la jauge de ce four. Pour faire un four à bois, il faut une grosse équipe. Nous faisons des appels au volontariat au sein de toute la manufacture. C'est un événement où tout le monde s'inscrit. Nous prenons les plus jeunes, ceux qui n'ont jamais vu, qui n'ont jamais fait, et un peu par famille de métier, technicien et autres. C'est ouvert aux fonctions support. Tout le personnel a pu participer à cette fête puisqu'il faut imaginer quand même une cuisson de 33 heures au minimum. Il faut une présence tout le temps devant chaque alandier (le foyer placé à la base du four). Il y avait deux alandiers, donc quatre personnes devant l’alandier en permanence pour amener le bois, pour charger, pour ouvrir, il faut être plusieurs. Cela fait partie de la vie de la manufacture. C'est un ensemble de facteurs qui font qu'à Sèvres, comme dans beaucoup d'autres endroits, l'émotion n’est pas journalière, mais elle est présente tout le temps."
Ces trophées seront remis aux athlètes olympiques et paralympiques français médaillés d’or, lors d’une cérémonie officielle à la fin des Jeux. Plusieurs exemplaires rentreront dans les collections des Beaux-Arts de Paris et dans les collections du musée national de Céramique à Sèvres.
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100% création clôt sa série d’été, autour de l’esprit créatif de Paris 2024, avec les vases trophées qui seront remis aux médaillés d’or français à la fin de la 33e olympiade. La manufacture de Sèvres et les Beaux-Arts de Paris ont réuni leur savoir-faire et leur créativité afin de concevoir 60 vases trophées dont les décors ont été imaginés par 6 étudiants-artistes.
Des pièces uniques qui allient le savoir-faire, plusieurs fois centenaires, de la manufacture de Sèvres et l’imagination d’une nouvelle génération d’artistes. Michel Roué, chef du service de la décoration à la Manufacture de Sèvres, est celui qui a accompagné les six artistes dans la réalisation des vases trophées :
Il faut vraiment toujours prendre les choses comme elles viennent et surtout ne pas dire ‘je sais faire’, parce que le ‘je sais faire’ est très dangereux. L’approche c’est de savoir comment nous allons faire. Puis à l’ouverture de four, nous verrons le résultat après l'épreuve du feu.
« Une pièce peut cuire 12, 15 fois, explique Michel Roué, chef du service de la décoration à la manufacture de Sèvres. À chaque ouverture de four, nous pouvons avoir le grand ‘waouh’ ou ‘ha’. Un surplus d'épaisseur de jaune sur un décor fait écailler la couleur. Il n’y a pas de repentir, nous ne pouvons pas restaurer. Sèvres ne restaure pas. Il faut, donc, recommencer. Ce n'est pas un drame. Souvent, nous devons répondre à la question ‘mais qui fait le tri qualité à Sèvres ?’ Le tri qualité se fait dans chaque atelier. Chaque personne ayant en main une pièce est responsable. Il la donne au chef de service pour la cuire. Mais quand je reçois la pièce, moi, je peux constater quelque chose avant cuisson. Mais ce qui va se passer pendant la cuisson, je ne le sais pas. Nous constaterons ensemble, après l'ouverture du four, si un défaut apparaît sur une pièce. Avec l'expérience, tous les chefs d'atelier savent quand il y a eu une erreur technique, de cuisson, de météo. Nous pouvons arriver à définir ce qu’il s'est passé, mais pas tout le temps. »
Michel Roué est né à Paris. Très tôt, avec son père, il apprivoise les techniques de maquette. Son attrait pour le dessin et la 3D, le volume sur maquette, l’ont conduit vers une école de décoration sur porcelaine. Dans son parcours scolaire, il fait une visite à la Manufacture De Sèvres. Fasciné par l’atelier d’émaillage, il entre à Sèvres à 17 ans et demi. Michel Roué, n’a pas vu le temps passé. Quarante-cinq ans plus tard, l’enthousiasme est toujours là grâce au travail éclectique, la haute technicité et mise à disposition d’un savoir-faire unique auprès d’artistes contemporains et de leur vision artistique. « J'avais perdu mon papa très jeune et j'ai retrouvé une maman du travail et un papa du travail, explique-t-il avec émotion. Monsieur Dédé Lecot, chef des fours, c'était mon père spirituel et ma maman spirituelle, c'était madame Gisèle Bouguerfa, cheffe de l'atelier d'émaillage. Des personnes déjà âgées qui nous accompagnaient et qui nous transmettaient des techniques, mais tout un univers, cela m'a vraiment beaucoup aidé à Sèvres. J'ai tout de suite beaucoup bougé dans l'atelier d’émaillage, c'est-à-dire, il y a beaucoup de techniques : le trempage dans la cuve, tremper les pièces dans un bain d'émail, c'est un peu comme une chorégraphie, le travail au pinceau, à l'éponge, par insufflation au pistolet. Ce qui m'a fait rester, c'est l'environnement, les rencontres, l'accompagnement des artistes. Très jeune, j’ai rencontré des artistes à qui j’ai apporté l'assistance technique. Ce sont des rencontres incroyables. Cette vision de l'artiste vous emmène dans une autre dimension, mais il faut toujours rester du bon côté de la barrière. »
En 1924, la manufacture de Sèvres, a réalisé des vases trophées destinés aux champions olympiques français. C’est la même forme de vase, qui en 2024, a fait l’objet d’un travail par 6 jeunes artistes issus des Beaux-Arts. Pour Michel Roué, ce projet l’a légèrement préoccupé. " 60 vases commandés par la présidence de la République qui partiront et seront remis par le président de la République aux médaillés d'or français. Vous voyez la pression ? Cela a été quelques nuits de cogitation pour tout le monde et moi particulièrement. Je suis d'une nature assez anxieuse, il faut que je sois rassuré tout le temps. J'ai beaucoup de chance à Sèvres parce que j'ai beaucoup de fours d'essai, ils sont au nombre de 11. Nous pouvons les utiliser à foison pour faire un essai rapide. Le lendemain matin, nous regardons ce qui s'est passé et nous corrigeons. Travailler, corriger, travailler."
Les lauréats ont proposé un travail hétérogène. Michel Roué a dû s’adapter à chaque proposition. Celle qui célèbre les pigments bleus de Sèvres, ou qui fait écho au corps et à l’appareil respiratoire, celle dont le trait symbolise la rigueur et la discipline du sport, ou encore, celle inspirée par l’univers de la Bande dessinée, soit un dessin figuratif dynamique qui met à l’honneur les sportives et sportifs en compétition, et pour finir une autre réalisation où des créatures animales, parfois chimères incarnent les disciplines sportives de façon poétique. « Certains se sont lancés très rapidement sur les pièces bonnes et certains sont restés sur des essais, explique-t-il. Ils sont issus d'écoles différentes et je peux les appeler des artistes, puisqu'ils sont diplômés des Beaux-arts, ces jeunes artistes, certains, par exemple, avaient des appétences pour la bande dessinée, comme Samia, d'autres comme Thomas, artiste que j'ai qualifié conceptuel comme pourrait l'être Fabrice Hybert. Et j'ai eu Domitille avec qui j'ai beaucoup échangé, qui m'a demandé très rapidement "est-ce qu'il y a de la place pour moi à la Manufacture, à la décoration, pour peindre ?" Elle voulait rentrer à Sèvres. »
Chaque vase trophée présente une composition graphique, nette et maîtrisée, bien que différente. Mais avant de lancer la production des vases trophée, des essais ont été indispensables. « Au moment du coulage de la barbotine dans le moule, nous avons un excédent de pâte qui se trouve en haut du vase, couper ces "nourrices". Ils ont commencé sur ces petites nourrices, à faire des traits, des poses à l'éponge, au pinceau à gratter bien sûr, en notant le nombre de passages, de pinceaux, dans quel pot ils ont pris aussi, parce que pour éviter les mélanges, pour passe ensuite à des essais plus grand. Nous avons la chance ou la malchance d'avoir des problèmes techniques sur une coulée sur dix vases, on peut avoir trois vases qui n'arrivent pas au bout du système et du principe de production. Ils sont démarqués parce que soit ils ont un petit problème de collage, soit ils n'ont pas la bonne hauteur. On peut les recouper et c'est des vases qu'on peut proposer pour faire des essais. Ensuite, quand ils ont eu vraiment l'idée de ce que ça pouvait donner au niveau couleur et au niveau matière. Sur les nourrices, on saute directement sur un vase fendu endommagé pour avoir quand même une idée de ce que peut représenter leur décor en volume sur la bonne taille de pièce. »
La cuisson de grand feu dans l’un des six fours à bois du 19e siècle de la Manufacture de Sèvres est toujours un événement exceptionnel. Ce moment collectif fait battre le cœur de la Manufacture. Il réunit les talents des artistes invités, des techniciens d’art. Cet événement plein d’émotions se produit seulement tous les 4 ou 5 ans. " À Sèvres, nous avons six fours. Nous avons pris le plus petit four. Pourquoi ? Parce que 60 vases de 30 cm, c'étaient à peu près la jauge de ce four. Pour faire un four à bois, il faut une grosse équipe. Nous faisons des appels au volontariat au sein de toute la manufacture. C'est un événement où tout le monde s'inscrit. Nous prenons les plus jeunes, ceux qui n'ont jamais vu, qui n'ont jamais fait, et un peu par famille de métier, technicien et autres. C'est ouvert aux fonctions support. Tout le personnel a pu participer à cette fête puisqu'il faut imaginer quand même une cuisson de 33 heures au minimum. Il faut une présence tout le temps devant chaque alandier (le foyer placé à la base du four). Il y avait deux alandiers, donc quatre personnes devant l’alandier en permanence pour amener le bois, pour charger, pour ouvrir, il faut être plusieurs. Cela fait partie de la vie de la manufacture. C'est un ensemble de facteurs qui font qu'à Sèvres, comme dans beaucoup d'autres endroits, l'émotion n’est pas journalière, mais elle est présente tout le temps."
Ces trophées seront remis aux athlètes olympiques et paralympiques français médaillés d’or, lors d’une cérémonie officielle à la fin des Jeux. Plusieurs exemplaires rentreront dans les collections des Beaux-Arts de Paris et dans les collections du musée national de Céramique à Sèvres.
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