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Le tourisme est la locomotive de l'économie espagnole, avec un nouveau record de visiteurs étrangers attendus cette année, proche des 100 millions. Mais ce surtourisme a entrainé la bétonisation des côtes méditerranéennes et ses conséquences sur l'environnement sont nombreuses.
C’est le miracle espagnol. Dans une Europe vieillissante, l’Espagne affiche des taux de croissance économique exceptionnels : 3,2% l'an passé, 2,6 % attendu cette année, quand la France peinera à atteindre 0,7%... Beaucoup de facteurs expliquent cette santé économique insolente, et d’abord une politique de revalorisation salariale (l’Espagne partant, c’est vrai, de très bas). Il y aurait beaucoup à dire ici sur l'agriculture et ses conséquences sur l’environnement. Mais on va juste s'arrêter sur l'industrie touristique – parce qu'à ce niveau, on peut parler d'industrie. Le tourisme représente à lui seul 13% du PIB et 13% des emplois, peu qualifiés et peu rémunérés. L'Espagne devrait frôler cette année les 100 millions de visiteurs. Ce sera un nouveau record. Cette vocation touristique ne date pas d'hier, comme le rappellent des archives télévisées françaises où on célébrait en 1964 le 11 millionième passage à la frontière franco-espagnole. À cette époque, l'Espagne vit sous la dictature franquiste. Et c'est Franco qui a développé ce tourisme de masse, amplifié ensuite dans les années 80 et 90, et même 2000.
Un tourisme de masse synonyme de bétonisation extrême des côtes méditerranéennes, avec des taux d'urbanisation du littoral qui montent par exemple à 26% en Catalogne, et même à 90% dans certaines zones. En 30 ans, les constructions ont doublé sur le littoral espagnol. Une ville symbolise cette démesure : Benidorm, et ses dizaines de gratte-ciel. Certains frôlent les 200 mètres de haut, avec héliport sur le toit… Partout, même dans les endroits les plus sauvages, on a construit à tout-va. « Dans des espaces qui étaient de très belles criques, les paysages sont vraiment défigurés. Aux mois de juillet et d’août, ça devient vraiment impossible. La pression sur le milieu est atroce », se désole Josep Ferres, architecte et conseiller municipal, de l'association SOS Costa Brava qui se bat contre ce qu'elle appelle « le tsunami urbanistique ».
L'eau est rareLe surtourisme espagnol est synonyme de paysages abimés, de sols dénaturés. Ce n'est pas bon pour la biodiversité. Ce n'est pas bon non plus pour les humains. Les habitants de la région de Valence en savent quelque chose : les terribles inondations de l'automne dernier, provoquées par la bétonisation, ont tué 240 personnes. Par ailleurs, les ressources en eau sont limitées, disputées même, alors que l'Espagne a vécu deux ans de sécheresse extrême, sans pluie. Quand la population d'une petite ville est multipliée par dix en été, cela pose forcément des problèmes d'accès à l'eau potable. « On a développé des plans urbanistiques dans chaque ville et on a sous-estimé l'impact que ça pouvait représenter du point de vue des ressources naturelles, pointe Josep Ferres. Maintenant, nous sommes sur une période avec beaucoup de pluie, de remplissage des barrages, et peut-être qu’on va oublier pendant quelques temps tous les problèmes vécus les dernières années. Mais c'est un fait évident : la faiblesse des ressources naturelles liée à l’eau et l’usage de l’eau ».
Le surtourisme entraîne aussi un gros problème d'accès aux logements pour les Espagnols, concurrencés par les touristes mais aussi par un afflux massif de retraités immigrés de toute l'Europe. Alors au sein des mouvements anti-touristes qui se développent en Espagne depuis quelques années, certains osent miser sur le réchauffement climatique. Dit comme ça, c'est un peu bizarre… Mais l'Espagne est le pays d'Europe qui va le plus subir le changement climatique, et certains espèrent que la multiplication des canicules fera fuir les touristes. La montée des eaux grignote déjà les plages. L'eau de mer qui se réchauffe, c'est aussi la prolifération assurée des méduses. Ça va un peu piquer.
À lire aussiEspagne: Barcelone dit «basta» au tourisme de masse
Le tourisme est la locomotive de l'économie espagnole, avec un nouveau record de visiteurs étrangers attendus cette année, proche des 100 millions. Mais ce surtourisme a entrainé la bétonisation des côtes méditerranéennes et ses conséquences sur l'environnement sont nombreuses.
C’est le miracle espagnol. Dans une Europe vieillissante, l’Espagne affiche des taux de croissance économique exceptionnels : 3,2% l'an passé, 2,6 % attendu cette année, quand la France peinera à atteindre 0,7%... Beaucoup de facteurs expliquent cette santé économique insolente, et d’abord une politique de revalorisation salariale (l’Espagne partant, c’est vrai, de très bas). Il y aurait beaucoup à dire ici sur l'agriculture et ses conséquences sur l’environnement. Mais on va juste s'arrêter sur l'industrie touristique – parce qu'à ce niveau, on peut parler d'industrie. Le tourisme représente à lui seul 13% du PIB et 13% des emplois, peu qualifiés et peu rémunérés. L'Espagne devrait frôler cette année les 100 millions de visiteurs. Ce sera un nouveau record. Cette vocation touristique ne date pas d'hier, comme le rappellent des archives télévisées françaises où on célébrait en 1964 le 11 millionième passage à la frontière franco-espagnole. À cette époque, l'Espagne vit sous la dictature franquiste. Et c'est Franco qui a développé ce tourisme de masse, amplifié ensuite dans les années 80 et 90, et même 2000.
Un tourisme de masse synonyme de bétonisation extrême des côtes méditerranéennes, avec des taux d'urbanisation du littoral qui montent par exemple à 26% en Catalogne, et même à 90% dans certaines zones. En 30 ans, les constructions ont doublé sur le littoral espagnol. Une ville symbolise cette démesure : Benidorm, et ses dizaines de gratte-ciel. Certains frôlent les 200 mètres de haut, avec héliport sur le toit… Partout, même dans les endroits les plus sauvages, on a construit à tout-va. « Dans des espaces qui étaient de très belles criques, les paysages sont vraiment défigurés. Aux mois de juillet et d’août, ça devient vraiment impossible. La pression sur le milieu est atroce », se désole Josep Ferres, architecte et conseiller municipal, de l'association SOS Costa Brava qui se bat contre ce qu'elle appelle « le tsunami urbanistique ».
L'eau est rareLe surtourisme espagnol est synonyme de paysages abimés, de sols dénaturés. Ce n'est pas bon pour la biodiversité. Ce n'est pas bon non plus pour les humains. Les habitants de la région de Valence en savent quelque chose : les terribles inondations de l'automne dernier, provoquées par la bétonisation, ont tué 240 personnes. Par ailleurs, les ressources en eau sont limitées, disputées même, alors que l'Espagne a vécu deux ans de sécheresse extrême, sans pluie. Quand la population d'une petite ville est multipliée par dix en été, cela pose forcément des problèmes d'accès à l'eau potable. « On a développé des plans urbanistiques dans chaque ville et on a sous-estimé l'impact que ça pouvait représenter du point de vue des ressources naturelles, pointe Josep Ferres. Maintenant, nous sommes sur une période avec beaucoup de pluie, de remplissage des barrages, et peut-être qu’on va oublier pendant quelques temps tous les problèmes vécus les dernières années. Mais c'est un fait évident : la faiblesse des ressources naturelles liée à l’eau et l’usage de l’eau ».
Le surtourisme entraîne aussi un gros problème d'accès aux logements pour les Espagnols, concurrencés par les touristes mais aussi par un afflux massif de retraités immigrés de toute l'Europe. Alors au sein des mouvements anti-touristes qui se développent en Espagne depuis quelques années, certains osent miser sur le réchauffement climatique. Dit comme ça, c'est un peu bizarre… Mais l'Espagne est le pays d'Europe qui va le plus subir le changement climatique, et certains espèrent que la multiplication des canicules fera fuir les touristes. La montée des eaux grignote déjà les plages. L'eau de mer qui se réchauffe, c'est aussi la prolifération assurée des méduses. Ça va un peu piquer.
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