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Cet été, tous les regards se tournent vers Paris. Pour la troisième fois de son histoire, la ville lumière accueille les Jeux olympiques, après ceux de 1900 et 1924. 100% création aborde l’esprit créatif de ces Jeux. Les JO, ce ne sont pas seulement des sportifs et des compétitions, ce sont aussi les métiers de la création qui s’activent dans le plus grand secret.
Aujourd’hui, nous vous parlons de la tapisserie olympique avec Hervé Lemoine, président du Mobilier national. Nous avons rencontré Alexane Jouve, lissière à la manufacture des Gobelins qui a tissé avec une autre artisane d’art la partie centrale de la tapisserie olympique.
Lors d’un événement tels que les Jeux olympiques, cela nous paraissait essentiel que la dimension culturelle s'incarne aussi au travers des créations singulières des créations faites spécialement pour ce moment dans nos manufactures nationales qui perpétuent la tradition de savoir-faire et de création française d'excellence.
Hervé Lemoine, président du Mobilier national
Créer, être artiste lissière, c'est tout ce que j'ai voulu être tout le temps. Faire un métier manuel, un métier de création, c'est très enrichissant. Le travail de la main, c'est fou, c'est avec nos mains que nous créons des œuvres monumentales. Moi, c'est ma passion, je n’ai pas l'impression de travailler. Je vis de ma passion. Je me lève le matin en me disant je vais tisser. C'est comme si j'allais faire de la poterie après mon travail, sauf que c'est mon travail.
Alexane Jouve, lissière
La tapisserie olympique est l’œuvre originale de l’artiste Marjane Satrapi. Il s’agit d'un triptyque mesurant 9 mètres de long et 3,30 mètres de haut. Tissée par les manufactures des Gobelins et de Beauvais, la tapisserie olympique a nécessité un travail entre les ateliers des manufactures. Alexane Jouve, lissière à la manufacture des Gobelins, a réalisé la partie centrale.
« Nous avons commencé en 2021, confie-t-elle. Nous avons mis tout juste deux ans pour tisser la partie centrale. Moi, je suis une lisière de la partie du milieu parce qu'il y a trois ateliers pour les trois tapisseries. C'était pour que cela soit bien fait en temps et en heure, parce que dans un seul atelier, ce n'était pas possible. Il n'y avait pas assez d'équipes pour trois tapisseries. Et en plus, cela montre les différents ateliers que nous avons au mobilier national et aux manufactures. »
Cet ensemble monumental de 60 kg de laine aux 19 couleurs est un projet qui a commencé dès que Paris a eu la certitude d’organiser les Jeux olympiques.
« Nous avons pensé au mobilier national et dans nos manufactures des Gobelins, de Beauvais, de la savonnerie. Bref, nous avons pensé que ce serait intéressant d’avoir aussi des créations artistiques qui s'inscrivent à la fois dans une longue tradition des arts décoratifs ou des arts textiles français, mais aussi qui correspondent et qui portent les valeurs de l'olympisme culturel, en 2024, explique Hervé Lemoine, président du Mobilier national. Un mariage entre, si j'ose dire, le patrimoine et la création contemporaine, qui est d'ailleurs notre ADN en quelque sorte. Nous avons fait la proposition à Tony Estanguet de la création d'un grand triptyque, d'une grande tapisserie olympique. »
« Nous avons choisi ensemble Marjane Satrapi parce qu'il nous semblait que, par son parcours personnel, mais aussi par ses qualités artistiques et notamment son sens de la figuration que nous voyons beaucoup dans ses œuvres maintenant peintes, elle pouvait nous proposer quelque chose qui corresponde aussi à l'art de la tapisserie, qui est un art aussi du grand format, de la couleur et un art, nous semble-t-il, très expressif. »
Le dessin imaginé par Marjane Satrapi puis reproduit à la main par les lissières s’inspire de l’histoire de l’olympisme. La partie gauche du triptyque fait écho aux Jeux de Paris de 1924 avec l’iconographie du lanceur de javelot.
La partie centrale qui représente une femme et un homme portant le flambeau sous la tour Eiffel, fait référence à la parité homme-femme. La partie droite est en lien avec les nouvelles épreuves urbaines de breakdance et de skateboard qui sont introduites pour cette édition.
« Ce qui m'a le plus marqué à titre personnel, c'est surtout de travailler pour Marjane Satrapi, pour une artiste. Depuis que je suis petite, j'ai suivi ce que fait Marjane Satrapi, c'était encore plus émouvant de travailler pour elle que pour les JO, même si les Jeux olympiques, c'est un événement très important, cela m'a impactée un peu moins à titre personnel, mais c'est surtout cette artiste qui est une femme forte, emblématique, qui se bat pour des droits et dont je partage les valeurs. De pouvoir la rencontrer. C'est un échange où nous nous apercevons que les artistes nous donnent énormément de confiance en nous. Nous, nous sommes admiratifs de leur travail, mais en fait, ils sont encore plus admiratifs du nôtre. C'est gratifiant de voir des artistes reconnus, bien sûr. Notre métier est reconnu, mais des fois, nous ne nous en rendons pas forcément compte. Nous faisons un métier incroyable et c'est en rencontrant des artistes qui, pour nous, sont incroyables et qui nous disent non, c'est notre travail qui est encore plus fou que le leur. Cela met du baume au cœur », explique Alexane Jouve.
Cette tapisserie se veut l'expression de l'excellence des métiers d'art en France qui ont façonné chaque centimètre de cette pièce emblématique. Cette œuvre qui exprime les valeurs de l’olympisme et des Jeux de Paris 2024, selon Hervé Lemoine, c’est un avantage quand les ateliers ont 400 ans de création d’œuvres textiles en héritage.
« Cela a été un échange très nourri entre les lissières ou les lissiers, c'est le nom par lequel sont désignés les techniciens d'art qui font de la tapisserie, également ceux qui créent la couleur dans nos ateliers », explique-t-il.
« Un échange très nourri entre Marjane Satrapi, ces techniciens d'art. C'est pour cela que nous avons été heureux qu'elle passe tant de temps dans nos ateliers. Nous lui avons apporté ces 400 ans de savoir-faire et nous lui avons expliqué la différence entre la haute lice et la basse lice, les principes qui commandaient, je dirais, la création de la couleur, sachant que nous avons cet extrême avantage d'avoir depuis près de 400 ans notre atelier de teinture qui permet de créer des couleurs. C'est quand même quelque chose de magnifique, il y a 19 couleurs dans la tapisserie que nous avons réalisée avec elle, 19 couleurs et on espère que cela soit réussi », confie-t-il.
La tapisserie a déjà une postérité post-olympique. « Elle va être exposée au musée des sports de Nice. Elle continue sa vie, c'est bien de voir que des tapisseries justement continuent après que ce n’est pas que pour un événement, il y a une suite », conclut Alexane Jouve.
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Cet été, tous les regards se tournent vers Paris. Pour la troisième fois de son histoire, la ville lumière accueille les Jeux olympiques, après ceux de 1900 et 1924. 100% création aborde l’esprit créatif de ces Jeux. Les JO, ce ne sont pas seulement des sportifs et des compétitions, ce sont aussi les métiers de la création qui s’activent dans le plus grand secret.
Aujourd’hui, nous vous parlons de la tapisserie olympique avec Hervé Lemoine, président du Mobilier national. Nous avons rencontré Alexane Jouve, lissière à la manufacture des Gobelins qui a tissé avec une autre artisane d’art la partie centrale de la tapisserie olympique.
Lors d’un événement tels que les Jeux olympiques, cela nous paraissait essentiel que la dimension culturelle s'incarne aussi au travers des créations singulières des créations faites spécialement pour ce moment dans nos manufactures nationales qui perpétuent la tradition de savoir-faire et de création française d'excellence.
Hervé Lemoine, président du Mobilier national
Créer, être artiste lissière, c'est tout ce que j'ai voulu être tout le temps. Faire un métier manuel, un métier de création, c'est très enrichissant. Le travail de la main, c'est fou, c'est avec nos mains que nous créons des œuvres monumentales. Moi, c'est ma passion, je n’ai pas l'impression de travailler. Je vis de ma passion. Je me lève le matin en me disant je vais tisser. C'est comme si j'allais faire de la poterie après mon travail, sauf que c'est mon travail.
Alexane Jouve, lissière
La tapisserie olympique est l’œuvre originale de l’artiste Marjane Satrapi. Il s’agit d'un triptyque mesurant 9 mètres de long et 3,30 mètres de haut. Tissée par les manufactures des Gobelins et de Beauvais, la tapisserie olympique a nécessité un travail entre les ateliers des manufactures. Alexane Jouve, lissière à la manufacture des Gobelins, a réalisé la partie centrale.
« Nous avons commencé en 2021, confie-t-elle. Nous avons mis tout juste deux ans pour tisser la partie centrale. Moi, je suis une lisière de la partie du milieu parce qu'il y a trois ateliers pour les trois tapisseries. C'était pour que cela soit bien fait en temps et en heure, parce que dans un seul atelier, ce n'était pas possible. Il n'y avait pas assez d'équipes pour trois tapisseries. Et en plus, cela montre les différents ateliers que nous avons au mobilier national et aux manufactures. »
Cet ensemble monumental de 60 kg de laine aux 19 couleurs est un projet qui a commencé dès que Paris a eu la certitude d’organiser les Jeux olympiques.
« Nous avons pensé au mobilier national et dans nos manufactures des Gobelins, de Beauvais, de la savonnerie. Bref, nous avons pensé que ce serait intéressant d’avoir aussi des créations artistiques qui s'inscrivent à la fois dans une longue tradition des arts décoratifs ou des arts textiles français, mais aussi qui correspondent et qui portent les valeurs de l'olympisme culturel, en 2024, explique Hervé Lemoine, président du Mobilier national. Un mariage entre, si j'ose dire, le patrimoine et la création contemporaine, qui est d'ailleurs notre ADN en quelque sorte. Nous avons fait la proposition à Tony Estanguet de la création d'un grand triptyque, d'une grande tapisserie olympique. »
« Nous avons choisi ensemble Marjane Satrapi parce qu'il nous semblait que, par son parcours personnel, mais aussi par ses qualités artistiques et notamment son sens de la figuration que nous voyons beaucoup dans ses œuvres maintenant peintes, elle pouvait nous proposer quelque chose qui corresponde aussi à l'art de la tapisserie, qui est un art aussi du grand format, de la couleur et un art, nous semble-t-il, très expressif. »
Le dessin imaginé par Marjane Satrapi puis reproduit à la main par les lissières s’inspire de l’histoire de l’olympisme. La partie gauche du triptyque fait écho aux Jeux de Paris de 1924 avec l’iconographie du lanceur de javelot.
La partie centrale qui représente une femme et un homme portant le flambeau sous la tour Eiffel, fait référence à la parité homme-femme. La partie droite est en lien avec les nouvelles épreuves urbaines de breakdance et de skateboard qui sont introduites pour cette édition.
« Ce qui m'a le plus marqué à titre personnel, c'est surtout de travailler pour Marjane Satrapi, pour une artiste. Depuis que je suis petite, j'ai suivi ce que fait Marjane Satrapi, c'était encore plus émouvant de travailler pour elle que pour les JO, même si les Jeux olympiques, c'est un événement très important, cela m'a impactée un peu moins à titre personnel, mais c'est surtout cette artiste qui est une femme forte, emblématique, qui se bat pour des droits et dont je partage les valeurs. De pouvoir la rencontrer. C'est un échange où nous nous apercevons que les artistes nous donnent énormément de confiance en nous. Nous, nous sommes admiratifs de leur travail, mais en fait, ils sont encore plus admiratifs du nôtre. C'est gratifiant de voir des artistes reconnus, bien sûr. Notre métier est reconnu, mais des fois, nous ne nous en rendons pas forcément compte. Nous faisons un métier incroyable et c'est en rencontrant des artistes qui, pour nous, sont incroyables et qui nous disent non, c'est notre travail qui est encore plus fou que le leur. Cela met du baume au cœur », explique Alexane Jouve.
Cette tapisserie se veut l'expression de l'excellence des métiers d'art en France qui ont façonné chaque centimètre de cette pièce emblématique. Cette œuvre qui exprime les valeurs de l’olympisme et des Jeux de Paris 2024, selon Hervé Lemoine, c’est un avantage quand les ateliers ont 400 ans de création d’œuvres textiles en héritage.
« Cela a été un échange très nourri entre les lissières ou les lissiers, c'est le nom par lequel sont désignés les techniciens d'art qui font de la tapisserie, également ceux qui créent la couleur dans nos ateliers », explique-t-il.
« Un échange très nourri entre Marjane Satrapi, ces techniciens d'art. C'est pour cela que nous avons été heureux qu'elle passe tant de temps dans nos ateliers. Nous lui avons apporté ces 400 ans de savoir-faire et nous lui avons expliqué la différence entre la haute lice et la basse lice, les principes qui commandaient, je dirais, la création de la couleur, sachant que nous avons cet extrême avantage d'avoir depuis près de 400 ans notre atelier de teinture qui permet de créer des couleurs. C'est quand même quelque chose de magnifique, il y a 19 couleurs dans la tapisserie que nous avons réalisée avec elle, 19 couleurs et on espère que cela soit réussi », confie-t-il.
La tapisserie a déjà une postérité post-olympique. « Elle va être exposée au musée des sports de Nice. Elle continue sa vie, c'est bien de voir que des tapisseries justement continuent après que ce n’est pas que pour un événement, il y a une suite », conclut Alexane Jouve.
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