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Les multinationales recherchent les « havres de pollution », des pays où les règles environnementales sont moins strictes.
Main d'œuvre moins chère, droits des travailleurs très théoriques, fiscalité avantageuse… Ce sont quelques-unes des raisons pour lesquelles des entreprises choisissent de délocaliser leurs activités. Mais un autre phénomène joue dans les investissements directs à l'étranger (IDE). Des entreprises vont s'implanter dans ce qu'on appelle des havres de pollution, comme on parle de havre de paix ; un endroit « protégé » où on peut polluer en toute tranquillité.
À lire aussiEnvironnement: l'ONU valide la création d'un «Giec» de la pollution chimique
Ce phénomène a par exemple été observé en Amérique du Nord, quand les États-Unis ont mis en place le Clean Air Act, pour limiter la pollution et les émissions de CO2. « Des entreprises ont délocalisé au Mexique pour bénéficier d’une rigueur environnementale plus faible », raconte l'économiste français Raphaël Chiappini, professeur à l'université de Bordeaux, et co-auteur d'une étude qui confirme ce phénomène des havres de pollution. « C’est vraiment cela qu’on montre : les investissements directs à l'étranger sortant des pays riches tendent à se localiser dans les pays émergents à faible rigueur environnementale », résume-t-il. Des pays où non seulement la réglementation est moins stricte, mais où elle pourra aussi être contournée plus facilement.
Paradis environnementauxComme il y a des paradis fiscaux, pour échapper à une imposition plus lourde, il existe donc aussi des paradis environnementaux, pour échapper à des normes environnementales plus strictes. Le respect des règles ayant un coût pour les entreprises, certaines préfèrent, pour préserver leurs profits, aller polluer ailleurs, même si ce n'est pas l'unique motivation d'une délocalisation. « Il y a effectivement toute une batterie de déterminants des décisions de délocalisation des firmes multinationales, mais les politiques environnementales entrent en compte comme un facteur significatif. Pour autant, on ne voit pas aujourd’hui que c’est aujourd’hui un facteur plus important que le coût de la main d’œuvre », nuance Raphael Chiappini.
La recherche des havres de pollution a deux conséquences pour les pays riches. Depuis les années 90, et l'essor de la mondialisation, les importations de biens polluants ont augmenté dans les pays développés. À l'inverse, une part de la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans ces pays développés pourrait s’expliquer par la délocalisation d’activités polluantes. Les entreprises ne sont d'ailleurs pas obligées de s'implanter directement en utilisant des sous-traitants sur place.
Taxe carbonePour éviter ce phénomène des havres de pollution, l'Union européenne a mis en place une taxe carbone à ses frontières, qui va commencer à s'appliquer progressivement l'année prochaine. « La taxation carbone aux frontières peut permettre de corriger ces déséquilibres entre les délocalisations dans les pays émergents et la réimportation ensuite avec un contenu important de CO2. En taxant ce CO2 inclus dans les importations, cela peut gommer cette incitation des entreprises à se délocaliser dans les pays à politique environnementale plus laxiste », relève Raphael Chiappini. On pourrait aussi imaginer une harmonisation mondiale des normes environnementales – on pourrait rêver…
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By RFILes multinationales recherchent les « havres de pollution », des pays où les règles environnementales sont moins strictes.
Main d'œuvre moins chère, droits des travailleurs très théoriques, fiscalité avantageuse… Ce sont quelques-unes des raisons pour lesquelles des entreprises choisissent de délocaliser leurs activités. Mais un autre phénomène joue dans les investissements directs à l'étranger (IDE). Des entreprises vont s'implanter dans ce qu'on appelle des havres de pollution, comme on parle de havre de paix ; un endroit « protégé » où on peut polluer en toute tranquillité.
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Ce phénomène a par exemple été observé en Amérique du Nord, quand les États-Unis ont mis en place le Clean Air Act, pour limiter la pollution et les émissions de CO2. « Des entreprises ont délocalisé au Mexique pour bénéficier d’une rigueur environnementale plus faible », raconte l'économiste français Raphaël Chiappini, professeur à l'université de Bordeaux, et co-auteur d'une étude qui confirme ce phénomène des havres de pollution. « C’est vraiment cela qu’on montre : les investissements directs à l'étranger sortant des pays riches tendent à se localiser dans les pays émergents à faible rigueur environnementale », résume-t-il. Des pays où non seulement la réglementation est moins stricte, mais où elle pourra aussi être contournée plus facilement.
Paradis environnementauxComme il y a des paradis fiscaux, pour échapper à une imposition plus lourde, il existe donc aussi des paradis environnementaux, pour échapper à des normes environnementales plus strictes. Le respect des règles ayant un coût pour les entreprises, certaines préfèrent, pour préserver leurs profits, aller polluer ailleurs, même si ce n'est pas l'unique motivation d'une délocalisation. « Il y a effectivement toute une batterie de déterminants des décisions de délocalisation des firmes multinationales, mais les politiques environnementales entrent en compte comme un facteur significatif. Pour autant, on ne voit pas aujourd’hui que c’est aujourd’hui un facteur plus important que le coût de la main d’œuvre », nuance Raphael Chiappini.
La recherche des havres de pollution a deux conséquences pour les pays riches. Depuis les années 90, et l'essor de la mondialisation, les importations de biens polluants ont augmenté dans les pays développés. À l'inverse, une part de la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans ces pays développés pourrait s’expliquer par la délocalisation d’activités polluantes. Les entreprises ne sont d'ailleurs pas obligées de s'implanter directement en utilisant des sous-traitants sur place.
Taxe carbonePour éviter ce phénomène des havres de pollution, l'Union européenne a mis en place une taxe carbone à ses frontières, qui va commencer à s'appliquer progressivement l'année prochaine. « La taxation carbone aux frontières peut permettre de corriger ces déséquilibres entre les délocalisations dans les pays émergents et la réimportation ensuite avec un contenu important de CO2. En taxant ce CO2 inclus dans les importations, cela peut gommer cette incitation des entreprises à se délocaliser dans les pays à politique environnementale plus laxiste », relève Raphael Chiappini. On pourrait aussi imaginer une harmonisation mondiale des normes environnementales – on pourrait rêver…
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