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Or
Plus de 1,5 million de signatures ont déjà été recueillies contre le texte voté par le Parlement début juillet qui autorise le retour, en agriculture, d'un pesticide interdit. Cette mobilisation citoyenne au succès exceptionnel s'affirme comme un contre-pouvoir, aux débouchés incertains.
Jusqu’où s’arrêtera-t-elle, la pétition lancée contre la loi Duplomb, ce texte de loi en soutien aux agriculteurs, marqué par plusieurs reculs écologiques, et notamment la réintroduction d'un pesticide qui avait été interdit ? Avec plus d’un million et demi de signataires, c’est le succès de l’été français, totalement inattendu en ces temps de backlash écologique, de retour de bâton, symbolisé précisément par cette loi Duplomb. Le texte législatif, qui porte le nom d’un sénateur de droite, a été définitivement adopté le 8 juillet à l’Assemblée nationale, sous les applaudissements et les huées des députés divisés.
Mais l’image qu’on retient alors est celle d’une femme, dans le public, qui se lève. Elle s'appelle Fleur Breteau, elle est chauve à cause du traitement qu’elle reçoit contre le cancer, et elle pointe un doigt accusateur sur la représentation nationale. La colère de Fleur Breteau devient alors celle de centaines de milliers de Français, grâce à une pétition déposée deux jours plus tard par rune étudiante inconnue sur le site de l’Assemblée nationale. Le texte engrange un tel nombre de signatures qu'il fait la une de l’actualité française depuis quelques jours et suscite de très nombreux commentaires politiques.
À lire aussiAgriculture: la controversée loi Duplomb définitivement adoptée en France
Pesticide interditUn succès fulgurant qui rappelle l'engouement autour de l'Affaire du siècle, en 2018, une pétition contre l'inaction climatique de l'État. Elle avait recueilli plus de 2 millions de signatures en trois semaines, un record inégalé jusqu'ici. « Quand on a lancé l'affaire du siècle, se souvient son initiatrice Marie Toussaint, aujourd'hui députée européenne d'Europe Écologie-Les Verts, c'était le fruit d'un travail au long cours, l'alliance d'ONG avec des stars, des Influenceurs. Et là, on est face à une pétition tout à fait spontanée d'une étudiante en droit qui met le feu aux poudres, avec tout un tas de gens qui se réveillent, qui se lèvent. »
Face à ce succès, la loi Duplomb a-t-elle du plomb dans l'aile ? C'est la grande inconnue de l'été. En ayant dépassé les 500 000 signatures, la pétition ouvre la voie à un débat à l'Assemblée nationale. Mais ce serait un débat sans vote. Le gouvernement va-t-il en tenir compte ? Une contre-loi Duplomb va-t-elle être déposée ? En tout cas, le succès de cette pétition souligne une nouvelle fois le décalage entre les Français et leur classe politique. « Il y a un fossé énorme entre les citoyens et leurs représentants, estime l’eurodéputée Marie Toussaint. Surtout, ce que montre cette pétition, c'est que la société civile est toujours en avance par rapport aux partis, aux représentants dans les parlements. On le voit bien dans les études d'opinion : plus de 80 % des Français sont contre le retour des pesticides interdits. Cette pétition, c'est plus une forme de révolte, mais une révolte institutionnelle qui dit qu’on peut faire autrement dans le respect de la démocratie, mais cette fois de la vraie démocratie, celle qui se met au service de l'intérêt général et qui écoute la voix de sa population. »
Pressions politiques et médiatiquesLes citoyens peuvent ainsi peser dans le débat politique hors période électorale, dans une forme de contrôle des politiques environnementales. Cette pétition provoque une pression médiatique et politique. Depuis quelques jours, on n'a jamais autant débattu des liens entre pesticides et cancer. Comme s'il fallait d'ailleurs parler santé pour défendre l'environnement – la question des cancers est certainement plus mobilisatrice que l’avenir du grand tétras dans le Jura.
Mais le fossé entre politiques et citoyens se creuserait un peu plus encore si le succès de cette pétition ne débouchait sur rien. Or, il y a parfois quelques victoires. « C'est une initiative citoyenne en Espagne, signée par plus de 500 000 citoyens, qui a donné lieu à la reconnaissance des droits de la nature, rappelle l’écologiste Marie Toussaint. C'est grâce à la mobilisation citoyenne qu'on a réussi à interdire l'extraction minière en eau profonde. Et donc en fait, on ne gagne rien sans mobilisation. » Mais il y a aussi des contre-exemples. En France, après la Convention citoyenne sur le climat, en 2019, Emmanuel Macron n’avait repris intégralement que 15 des 149 propositions citoyennes, contrairement à son engagement. Ce n'était pas l'Affaire du siècle, mais l'arnaque du siècle.
À lire aussiFrance: le Parti socialiste demande au président Macron de «ne pas promulguer la loi Duplomb»
Plus de 1,5 million de signatures ont déjà été recueillies contre le texte voté par le Parlement début juillet qui autorise le retour, en agriculture, d'un pesticide interdit. Cette mobilisation citoyenne au succès exceptionnel s'affirme comme un contre-pouvoir, aux débouchés incertains.
Jusqu’où s’arrêtera-t-elle, la pétition lancée contre la loi Duplomb, ce texte de loi en soutien aux agriculteurs, marqué par plusieurs reculs écologiques, et notamment la réintroduction d'un pesticide qui avait été interdit ? Avec plus d’un million et demi de signataires, c’est le succès de l’été français, totalement inattendu en ces temps de backlash écologique, de retour de bâton, symbolisé précisément par cette loi Duplomb. Le texte législatif, qui porte le nom d’un sénateur de droite, a été définitivement adopté le 8 juillet à l’Assemblée nationale, sous les applaudissements et les huées des députés divisés.
Mais l’image qu’on retient alors est celle d’une femme, dans le public, qui se lève. Elle s'appelle Fleur Breteau, elle est chauve à cause du traitement qu’elle reçoit contre le cancer, et elle pointe un doigt accusateur sur la représentation nationale. La colère de Fleur Breteau devient alors celle de centaines de milliers de Français, grâce à une pétition déposée deux jours plus tard par rune étudiante inconnue sur le site de l’Assemblée nationale. Le texte engrange un tel nombre de signatures qu'il fait la une de l’actualité française depuis quelques jours et suscite de très nombreux commentaires politiques.
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Face à ce succès, la loi Duplomb a-t-elle du plomb dans l'aile ? C'est la grande inconnue de l'été. En ayant dépassé les 500 000 signatures, la pétition ouvre la voie à un débat à l'Assemblée nationale. Mais ce serait un débat sans vote. Le gouvernement va-t-il en tenir compte ? Une contre-loi Duplomb va-t-elle être déposée ? En tout cas, le succès de cette pétition souligne une nouvelle fois le décalage entre les Français et leur classe politique. « Il y a un fossé énorme entre les citoyens et leurs représentants, estime l’eurodéputée Marie Toussaint. Surtout, ce que montre cette pétition, c'est que la société civile est toujours en avance par rapport aux partis, aux représentants dans les parlements. On le voit bien dans les études d'opinion : plus de 80 % des Français sont contre le retour des pesticides interdits. Cette pétition, c'est plus une forme de révolte, mais une révolte institutionnelle qui dit qu’on peut faire autrement dans le respect de la démocratie, mais cette fois de la vraie démocratie, celle qui se met au service de l'intérêt général et qui écoute la voix de sa population. »
Pressions politiques et médiatiquesLes citoyens peuvent ainsi peser dans le débat politique hors période électorale, dans une forme de contrôle des politiques environnementales. Cette pétition provoque une pression médiatique et politique. Depuis quelques jours, on n'a jamais autant débattu des liens entre pesticides et cancer. Comme s'il fallait d'ailleurs parler santé pour défendre l'environnement – la question des cancers est certainement plus mobilisatrice que l’avenir du grand tétras dans le Jura.
Mais le fossé entre politiques et citoyens se creuserait un peu plus encore si le succès de cette pétition ne débouchait sur rien. Or, il y a parfois quelques victoires. « C'est une initiative citoyenne en Espagne, signée par plus de 500 000 citoyens, qui a donné lieu à la reconnaissance des droits de la nature, rappelle l’écologiste Marie Toussaint. C'est grâce à la mobilisation citoyenne qu'on a réussi à interdire l'extraction minière en eau profonde. Et donc en fait, on ne gagne rien sans mobilisation. » Mais il y a aussi des contre-exemples. En France, après la Convention citoyenne sur le climat, en 2019, Emmanuel Macron n’avait repris intégralement que 15 des 149 propositions citoyennes, contrairement à son engagement. Ce n'était pas l'Affaire du siècle, mais l'arnaque du siècle.
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