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La protection de la Mar Menor, la mer Mineure, située dans le nord-est de la région de Murcie, a franchi une nouvelle étape ce mois-ci. Le Conseil des ministres espagnols a approuvé un décret royal pour concrétiser les activités de la plus grande lagune d'eau salée d'Europe en tant que personne juridique. Tout a commencé avec une catastrophe écologique.
À la fin des années 2010, sous pression de l'urbanisation et de l'agriculture notamment, l'écosystème de la mer Mineure, s’effondre. 85% de la flore marine disparait, des milliers de poissons meurent. En cause, une eutrophisation de l'eau : elle contient trop de nutriments. Cela favorise le phytoplancton. En excès, il limite la photosynthèse des plantes sous-marines et fait chuter la teneur en oxygène de l’eau.
Eutrophisation de la laguneFace au drame vécu par cet écosystème vaste de 17 000 ha de la région de Murcie, des citoyens lancent une « Initiative législative populaire ». Plus de 600 000 signatures sont réunies, au-delà donc du minimum de 500 000 signatures requises. En 2022, le parlement et le Sénat espagnols votent une loi accordant des droits propres à la Mar Menor.
Après un recours du parti d'extrême droite Vox et la validation de la Cour constitutionnelle, un décret a donc validé les règles qui régissent les organes de représentations et de gouvernance la Mar Menor.
Ces organes forment ce qu'Eduardo Salazar Ortuño, avocat spécialiste des questions environnementales, compare à un Conseil d'administration de la lagune. Ses membres prendront des décisions en fonction de ses droits et de ses besoins. Et à la table de ce Conseil d'administration, il y aura beaucoup de monde. « La tutelle est composée de citoyens et de représentants des autorités. Pour commencer siégeront, ceux qui ont promu la loi de la Mar Menor, puis seront choisis des riverains qui se sont illustrés dans la défense de la mer Mineure, » détaille Eduardo Salazar Ortuño.« Dans un deuxième comité, le Comité des Gardiens, sont représentés tous les secteurs : pêcheurs, agriculteurs, éleveurs, écologistes, riverains, syndicats, professionnels du tourisme. Et le troisième est un comité de scientifiques ».
La lagune présente au tribunalEn attendant, des actions en justice ont déjà été intentées. Des exploitants agricoles, notamment, ont été accusés d'avoir dessalé de l'eau pour irriguer leurs cultures et d'avoir rejeté du sel et des nitrates dans la lagune ou ses affluents. Cette affaire doit son surnom « Topillo », « petite taupe », au fait que les installations étaient cachées sous terre pour ne pas être vues des autorités. Mais jusque-là, il n'y a pu y avoir que des « actions populaires ». La semaine dernière, Eduardo Salazar Ortuño a annoncé qu'un procès dans le cadre d’une « action particulière » lancée par la Mar Menor se tiendrait en mai 2026, une première en Europe. Cette subtilité juridique est importante : cette fois, la lagune agit en son nom propre.
« La Mar Menor sera assise aux côtés du procureur », souligne Eduardo Salazar Ortuño, l’un des avocats impliqués de longue date dans la défense de cet écosystème. « Elle peut demander des dommages et intérêts pour la pollution. Ça c'est totalement nouveau. Lorsqu'il s'agit d'une "accusation dite populaire", ce qui est en jeu c’est l’intérêt général, ce n’est pas l’intérêt particulier d’un écosystème. Et donc l’indemnisation ne va pas à la Mar Menor, elle va dans les caisses de l’administration qui n’a pas pris soin de la Mar Menor ».
Autre différence : en tant que victime, la Mar Menor peut s’opposer à un accord entre le bureau du procureur et le prévenu. Cela n'a pas été possible lors d'un premier procès dans l'affaire Topillo.
À écouter aussiEspagne: la mer Mineure à l'agonie
La protection de la Mar Menor, la mer Mineure, située dans le nord-est de la région de Murcie, a franchi une nouvelle étape ce mois-ci. Le Conseil des ministres espagnols a approuvé un décret royal pour concrétiser les activités de la plus grande lagune d'eau salée d'Europe en tant que personne juridique. Tout a commencé avec une catastrophe écologique.
À la fin des années 2010, sous pression de l'urbanisation et de l'agriculture notamment, l'écosystème de la mer Mineure, s’effondre. 85% de la flore marine disparait, des milliers de poissons meurent. En cause, une eutrophisation de l'eau : elle contient trop de nutriments. Cela favorise le phytoplancton. En excès, il limite la photosynthèse des plantes sous-marines et fait chuter la teneur en oxygène de l’eau.
Eutrophisation de la laguneFace au drame vécu par cet écosystème vaste de 17 000 ha de la région de Murcie, des citoyens lancent une « Initiative législative populaire ». Plus de 600 000 signatures sont réunies, au-delà donc du minimum de 500 000 signatures requises. En 2022, le parlement et le Sénat espagnols votent une loi accordant des droits propres à la Mar Menor.
Après un recours du parti d'extrême droite Vox et la validation de la Cour constitutionnelle, un décret a donc validé les règles qui régissent les organes de représentations et de gouvernance la Mar Menor.
Ces organes forment ce qu'Eduardo Salazar Ortuño, avocat spécialiste des questions environnementales, compare à un Conseil d'administration de la lagune. Ses membres prendront des décisions en fonction de ses droits et de ses besoins. Et à la table de ce Conseil d'administration, il y aura beaucoup de monde. « La tutelle est composée de citoyens et de représentants des autorités. Pour commencer siégeront, ceux qui ont promu la loi de la Mar Menor, puis seront choisis des riverains qui se sont illustrés dans la défense de la mer Mineure, » détaille Eduardo Salazar Ortuño.« Dans un deuxième comité, le Comité des Gardiens, sont représentés tous les secteurs : pêcheurs, agriculteurs, éleveurs, écologistes, riverains, syndicats, professionnels du tourisme. Et le troisième est un comité de scientifiques ».
La lagune présente au tribunalEn attendant, des actions en justice ont déjà été intentées. Des exploitants agricoles, notamment, ont été accusés d'avoir dessalé de l'eau pour irriguer leurs cultures et d'avoir rejeté du sel et des nitrates dans la lagune ou ses affluents. Cette affaire doit son surnom « Topillo », « petite taupe », au fait que les installations étaient cachées sous terre pour ne pas être vues des autorités. Mais jusque-là, il n'y a pu y avoir que des « actions populaires ». La semaine dernière, Eduardo Salazar Ortuño a annoncé qu'un procès dans le cadre d’une « action particulière » lancée par la Mar Menor se tiendrait en mai 2026, une première en Europe. Cette subtilité juridique est importante : cette fois, la lagune agit en son nom propre.
« La Mar Menor sera assise aux côtés du procureur », souligne Eduardo Salazar Ortuño, l’un des avocats impliqués de longue date dans la défense de cet écosystème. « Elle peut demander des dommages et intérêts pour la pollution. Ça c'est totalement nouveau. Lorsqu'il s'agit d'une "accusation dite populaire", ce qui est en jeu c’est l’intérêt général, ce n’est pas l’intérêt particulier d’un écosystème. Et donc l’indemnisation ne va pas à la Mar Menor, elle va dans les caisses de l’administration qui n’a pas pris soin de la Mar Menor ».
Autre différence : en tant que victime, la Mar Menor peut s’opposer à un accord entre le bureau du procureur et le prévenu. Cela n'a pas été possible lors d'un premier procès dans l'affaire Topillo.
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