Coup de chaud sur l'Europe, qui affronte une nouvelle période de canicule. Mais comment avoir moins chaud quand il fait trop chaud ? Gros plan sur deux moyens de se rafraîchir, plus écologiques que la climatisation. 

Intuitivement, on se dit qu'il ne fait pas le poids face à la climatisation, qui envoie de l’air frais. Mais le ventilateur est bien plus écologique, et s'il ne fait que brasser de l’air chaud, s’il ne rafraîchit pas une pièce, il donne pourtant une sensation d'air frais. C’est une question de physique, et c'est en rapport avec notre transpiration, qui est en quelque sorte la climatisation du corps humain ; on transpire pour réguler la température du corps, pour qu'elle reste à 37 degrés. Le courant d'air créé par le ventilateur assèche l'air et permet de transpirer, il permet à la sueur de s'évaporer. À l'inverse, quand l'air est très humide, on a la sensation d'avoir beaucoup plus chaud parce que la transpiration ne s'évacue pas et colle à la peau.

Le ventilateur a aussi un deuxième effet « air cool ». Alors qu’une espèce de couche d'air chaud, produite par la température qu’on dégage, enveloppe notre corps, comme un isolant, le ventilateur permet aussi de dégager cet air chaud et de permettre le rafraichissement du corps.

Evidemment, un ventilateur, pour fonctionner, a besoin d’électricité. Sans électricité, il existe un système de climatisation artisanale, mise au point par un Bangladais, basé là encore sur un principe physique qu’on peut expérimenter en utilisant son propre souffle. En soufflant sur sa main, la bouche grande ouverte, on ressent de l'air chaud, ce qui est normal : l'air qui sort de la bouche est à 37 degrés environ. En revanche, quand on souffle la bouche presque fermée (la bouche en cul de poule, comme on dit), l'air qui sort est plus frais.

La clim' du pauvre

Là aussi, c’est une question de physique, de gaz et de pression. L’air refroidit quand il est compressé et c'est le cas quand il traverse la fine ouverture de la bouche. C’est donc ce principe universel qui a été adapté pour mettre au point un climatiseur sans électricité. La clim’ du pauvre, qui n'a l'air de rien, mais qui a l'air malin, baptisée eco-cooler (une climatisation écologique et économique) par son inventeur, Ashis Paul, en pensant aux populations les plus pauvres du Bangladesh, qui vivent dans des habitations en tôle, de vraies fournaises.

Il s’agit de découper le fond de bouteilles en plastique, de fixer ces bouteilles au travers d'un grand carton ou d'une planche, qui prend toute la place de la fenêtre, le fond des bouteilles côté extérieur et le goulot à l'intérieur. La nature fait le reste : l'air chaud qui s'engouffre par le fond de la bouteille est refroidi au passage du goulot. Et selon le vent (parce qu'il faut quand même un peu d'air) et la pression, on peut faire baisser jusqu'à 5 degrés la température de la pièce. Oui, c'est rudimentaire, non, ce n'est pas très esthétique, mais ça ne coûte rien. C'est de l'air frais à peu de frais.

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