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Or
Quand l'eau ne coule pas au robinet, ce sont le plus souvent les femmes (à 70%) qui doivent marcher et prendre du temps pour aller chercher de l'eau. Une situation particulièrement marquée dans les zones rurales africaines qui souffrent d'un manque d'infrastructures, alors que s'ouvre au Cap en Afrique du Sud, un sommet sur l'eau, destiné à rassembler 30 milliards de dollars d'investissement par an.
« On marche 10 à 12 kilomètres pour récupérer l’eau du puits, de l’autre côté d’Omdourman. L’eau est un gros problème, il y a beaucoup de monde, cela prend beaucoup de temps et on porte les bidons à bout de bras. » Ainsi témoignait Sameera Idris, une femme soudanaise, au micro de Gaëlle Laleix, envoyée spéciale de RFI dans la banlieue de Khartoum, il y a quelques mois, en pleine guerre civile. Ailleurs, et partout ailleurs, généralement dans les zones rurales, là où il n’y a pas de réseau d’eau potable, quand l’eau ne coule pas du robinet, ce sont les femmes qui sont de corvée d’eau, à 70% selon les Nations unies, pour aller chercher de l’eau au puit, à la source, voire dans une rivière.
Ce « privilège » que les femmes africaines partagent avec les femmes des autres continents, est historique et culturel. « Ce sont des conceptions traditionnelles et patriarcales, assure Aissatou Fall, en charge des questions de genre au sein du projet de gestion intégré des ressources en eau de l’ONG Gret, au Sénégal. Cela limite le temps des femmes qu’elles consacrent à leurs enfants, à leurs activités génératrices de revenus. Ça leur donne aussi des douleurs physiques. Parfois, les femmes veulent le partage des tâches, mais les hommes, eux, préfèrent le matin partir dans leurs champs et laisser toutes ces activités aux femmes ».
Jusqu'à 2 heures par jourCe fut même le sujet d’un film, La Source des femmes, du réalisateur français Radu Mihaileanu, tourné quelque part en Afrique du Nord, et sorti 2011. « C’est aux femmes d’aller chercher l’eau, plaide l’un des personnages féminins. C’est la tradition depuis la nuit des temps ! » Mais toutes ne sont pas d’accord et réclament le partage des tâches : « Pour convaincre les hommes, on fera la grève de l’amour. » Un argument de poids, face à un besoin vital qui pèse également son poids : un litre d’eau, c’est un kilo.
« Avant de mener des opérations sur le terrain, on essaye d’évaluer la quantité d’eau nécessaire par famille – 6 à 10 membres en général, calcule Dominique Gautier, vice-présidente d'Hydraulique sans frontières, une ONG française qui intervient en Afrique francophone. Il faut dix litres d’eau par personnes, pour les besoins vitaux, donc 20 litres, c'est mieux. Ce qui fait en tout 120 litres. On porte l’eau sur la tête avec une bassine. Donc si on va chercher la bassine à cinq kilomètres, il faut se lever tôt le matin. » Et en faire, des allers-retours… L’ONU estime que les femmes dépensent chaque jour entre une demi-heure et deux heures de leur temps pour aller chercher de l’eau. Tout dépend des situations, et de la sécheresse, qui oblige généralement à aller plus loin pour trouver de l’eau.
Pas d'argent pour les campagnesSeulement 15 % de la population rurale africaine a accès à l’eau potable. Les zones rurales, en Afrique sub-saharienne, sont les plus touchées par le manque d’eau, car elles souffrent d’un manque d’infrastructures. « La priorité des gouvernements, et c’est bien logique, va au plus grand nombre, poursuit Dominique Gautier. Le peu d’argent disponible va d’abord à de gros projets d’infrastructures des capitales et des préfectures, et pas du tout dans les villages. »
Ce sera d’ailleurs l’un des enjeux du sommet africain qui s’ouvre ce mardi au Cap, en Afrique du Sud. Un rassermblement qui ambitionne de rassembler 30 milliards dollars d’investissements par an pour le secteur de l’eau et de l’assainissement.
En Afrique, ville et campagnes réunies, 35 % de la population n’a pas encore accès à l’eau potable, même si on progresse : il y a 25 ans, on était à 54 %... Mais l’Afrique est à la traîne : à l’échelle mondiale, « seulement » 9 % de la population est sans eau potable. Dans le monde entier, encore, selon l’OMS, 300 millions de personnes, soit 4 % de la population, doit marcher plus d’une demi-heure pour trouver de l’eau potable. On l’a vu, ce sont surtout des femmes qui marchent, et qui portent. En 2015, Siabatou Sanneh, une Gambienne, avait fait le Marathon de Paris un bidon d’eau sur la tête pour alerter sur cette question. « Aidez-nous à réduire la distance » pouvait-on lire sur une de ses pancartes.
À lire aussiA quand l’accès à l’eau pour tous?
Quand l'eau ne coule pas au robinet, ce sont le plus souvent les femmes (à 70%) qui doivent marcher et prendre du temps pour aller chercher de l'eau. Une situation particulièrement marquée dans les zones rurales africaines qui souffrent d'un manque d'infrastructures, alors que s'ouvre au Cap en Afrique du Sud, un sommet sur l'eau, destiné à rassembler 30 milliards de dollars d'investissement par an.
« On marche 10 à 12 kilomètres pour récupérer l’eau du puits, de l’autre côté d’Omdourman. L’eau est un gros problème, il y a beaucoup de monde, cela prend beaucoup de temps et on porte les bidons à bout de bras. » Ainsi témoignait Sameera Idris, une femme soudanaise, au micro de Gaëlle Laleix, envoyée spéciale de RFI dans la banlieue de Khartoum, il y a quelques mois, en pleine guerre civile. Ailleurs, et partout ailleurs, généralement dans les zones rurales, là où il n’y a pas de réseau d’eau potable, quand l’eau ne coule pas du robinet, ce sont les femmes qui sont de corvée d’eau, à 70% selon les Nations unies, pour aller chercher de l’eau au puit, à la source, voire dans une rivière.
Ce « privilège » que les femmes africaines partagent avec les femmes des autres continents, est historique et culturel. « Ce sont des conceptions traditionnelles et patriarcales, assure Aissatou Fall, en charge des questions de genre au sein du projet de gestion intégré des ressources en eau de l’ONG Gret, au Sénégal. Cela limite le temps des femmes qu’elles consacrent à leurs enfants, à leurs activités génératrices de revenus. Ça leur donne aussi des douleurs physiques. Parfois, les femmes veulent le partage des tâches, mais les hommes, eux, préfèrent le matin partir dans leurs champs et laisser toutes ces activités aux femmes ».
Jusqu'à 2 heures par jourCe fut même le sujet d’un film, La Source des femmes, du réalisateur français Radu Mihaileanu, tourné quelque part en Afrique du Nord, et sorti 2011. « C’est aux femmes d’aller chercher l’eau, plaide l’un des personnages féminins. C’est la tradition depuis la nuit des temps ! » Mais toutes ne sont pas d’accord et réclament le partage des tâches : « Pour convaincre les hommes, on fera la grève de l’amour. » Un argument de poids, face à un besoin vital qui pèse également son poids : un litre d’eau, c’est un kilo.
« Avant de mener des opérations sur le terrain, on essaye d’évaluer la quantité d’eau nécessaire par famille – 6 à 10 membres en général, calcule Dominique Gautier, vice-présidente d'Hydraulique sans frontières, une ONG française qui intervient en Afrique francophone. Il faut dix litres d’eau par personnes, pour les besoins vitaux, donc 20 litres, c'est mieux. Ce qui fait en tout 120 litres. On porte l’eau sur la tête avec une bassine. Donc si on va chercher la bassine à cinq kilomètres, il faut se lever tôt le matin. » Et en faire, des allers-retours… L’ONU estime que les femmes dépensent chaque jour entre une demi-heure et deux heures de leur temps pour aller chercher de l’eau. Tout dépend des situations, et de la sécheresse, qui oblige généralement à aller plus loin pour trouver de l’eau.
Pas d'argent pour les campagnesSeulement 15 % de la population rurale africaine a accès à l’eau potable. Les zones rurales, en Afrique sub-saharienne, sont les plus touchées par le manque d’eau, car elles souffrent d’un manque d’infrastructures. « La priorité des gouvernements, et c’est bien logique, va au plus grand nombre, poursuit Dominique Gautier. Le peu d’argent disponible va d’abord à de gros projets d’infrastructures des capitales et des préfectures, et pas du tout dans les villages. »
Ce sera d’ailleurs l’un des enjeux du sommet africain qui s’ouvre ce mardi au Cap, en Afrique du Sud. Un rassermblement qui ambitionne de rassembler 30 milliards dollars d’investissements par an pour le secteur de l’eau et de l’assainissement.
En Afrique, ville et campagnes réunies, 35 % de la population n’a pas encore accès à l’eau potable, même si on progresse : il y a 25 ans, on était à 54 %... Mais l’Afrique est à la traîne : à l’échelle mondiale, « seulement » 9 % de la population est sans eau potable. Dans le monde entier, encore, selon l’OMS, 300 millions de personnes, soit 4 % de la population, doit marcher plus d’une demi-heure pour trouver de l’eau potable. On l’a vu, ce sont surtout des femmes qui marchent, et qui portent. En 2015, Siabatou Sanneh, une Gambienne, avait fait le Marathon de Paris un bidon d’eau sur la tête pour alerter sur cette question. « Aidez-nous à réduire la distance » pouvait-on lire sur une de ses pancartes.
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