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L'entreprise Releaf Paper, en région parisienne, exploite la première usine au monde à pouvoir extraire des feuilles des arbres la cellulose, glucide utilisé par les papetiers. Un procédé qui évite d'abattre des arbres.
C'est dans ta nature est à l'usine cette semaine. Drôle d'endroit pour une chronique sur la biodiversité. Et pourtant, juste en respirant au milieu de grosses machines, on se croirait en forêt. « Oui, ça sent le sous-bois », confirme Bertrand Chevalier, le directeur opérationnel de l'usine Releaf Paper, aux Mureaux, en région parisienne. Cette usine, inaugurée il y a quelques mois, recycle des feuilles mortes, tombées des arbres en ville, pour fabriquer du papier.
« Ces feuilles sont ramassées, pour qu'on ne glisse pas, détaille Bertrand Chevalier. Les déchetteries françaises récupèrent aujourd'hui environ 1,5 million de tonnes de feuilles par an. Elles sont soit compostées, soit brûlées. Les brûler, c'est une aberration. Les composter, c'est bien. Mais nous, on dit : ''On peut faire beaucoup mieux. De ce déchet, on peut en faire une matière première.''. »
Une formule magiqueAvant de devenir de la pulpe, la matière première livrée aux papetiers, les fabricants de papier, les feuilles récupérées, notamment auprès des mairies alentours, subissent toute une série d'opérations au gré des machines installées. Après avoir été triées pour évacuer les déchets immanquables qu'on retrouve en ville (plastiques, papiers, mégots de cigarettes…), les feuilles arrivent sur un tapis roulant à un immense bac de lavage. « Comme vous le voyez, il y a un bouillonnement, des bulles de jacuzzi… Vous voyez, il n'y a plus de terre, il n'y a plus de sable dessus. » Les feuilles sont ensuite séchées, broyées et transformées en pulpe sous la forme de pellets, des granulés stockés dans de gros sacs prêts à être livrés aux papetiers.
Avec Releaf Paper, les feuilles mortes connaissent une nouvelle vie grâce à deux amis ukrainiens, arrivés en France il y a quelques années. Alexandre Sobolenko est fier de nous accueillir dans son usine, « la première usine au monde qui transforme les feuilles mortes en pulpe pour fabriquer du papier », affirme-t-il en ukrainien. Il a fondé Releaf Paper avec Valentyn Freshka, qui n'avait que 16 ans quand il a trouvé la formule pour extraire des feuilles la cellulose, la base de la pâte à papier, qu'on trouve traditionnellement dans le bois, et ce alors que « ça faisait plus de 100 ans que différents chercheurs essayaient d'extraire la cellulose des feuilles », souligne Bertrand Chevalier. La formule magique a été brevetée et a reçu de nombreux prix internationaux.
Papier écologique« Le règne végétal est bien fait, poursuit le directeur opérationnel de Releaf Paper. Dans les feuilles des arbres qui tombent naturellement, il y a 40% de fibres de cellulose à l'intérieur. Ainsi qu'un peu de tanin : c'est ce qui donne la couleur marron aux feuilles. Les tanins ont un pouvoir antibactérien, ce qui permet de réduire la dégradation de la feuille et donc de rallonger sa durée de vie. Ce qui permet, dans un milieu naturel classique, de nourrir progressivement la terre, au fil des mois. Cette propriété nous intéresse : une feuille stockée va se dégrader beaucoup plus lentement qu'un produit végétal classique. »
La cellulose, la base de la pâte à papier, qu'on retrouve dans toutes les plantes, est la matière organique la plus répandue sur la planète. Il y en a à peu près autant dans le bois que dans les feuilles. Mais là, au moins, pas besoin de couper des arbres. « Contrairement à la fibre de bois classique, les feuilles tombent naturellement, sans rien faire. Je ne mets même pas de l'engrais pour les faire tomber, sourit Bertrand Chevalier. On est sur un produit beaucoup plus souple. Ce qui veut dire que travailler la feuille va demander moins d'énergie, moins d'eau. »
C'est ainsi que des feuilles mortes deviennent des feuilles de papier, plus écologiques. UberEats, le géant de la livraison de repas à domicile, est devenu client de Releaf Paper et peut afficher sur ses emballages un nouveau slogan : « Pas un seul arbre n'a été abattu pour fabriquer ce sac. »
L'entreprise Releaf Paper, en région parisienne, exploite la première usine au monde à pouvoir extraire des feuilles des arbres la cellulose, glucide utilisé par les papetiers. Un procédé qui évite d'abattre des arbres.
C'est dans ta nature est à l'usine cette semaine. Drôle d'endroit pour une chronique sur la biodiversité. Et pourtant, juste en respirant au milieu de grosses machines, on se croirait en forêt. « Oui, ça sent le sous-bois », confirme Bertrand Chevalier, le directeur opérationnel de l'usine Releaf Paper, aux Mureaux, en région parisienne. Cette usine, inaugurée il y a quelques mois, recycle des feuilles mortes, tombées des arbres en ville, pour fabriquer du papier.
« Ces feuilles sont ramassées, pour qu'on ne glisse pas, détaille Bertrand Chevalier. Les déchetteries françaises récupèrent aujourd'hui environ 1,5 million de tonnes de feuilles par an. Elles sont soit compostées, soit brûlées. Les brûler, c'est une aberration. Les composter, c'est bien. Mais nous, on dit : ''On peut faire beaucoup mieux. De ce déchet, on peut en faire une matière première.''. »
Une formule magiqueAvant de devenir de la pulpe, la matière première livrée aux papetiers, les fabricants de papier, les feuilles récupérées, notamment auprès des mairies alentours, subissent toute une série d'opérations au gré des machines installées. Après avoir été triées pour évacuer les déchets immanquables qu'on retrouve en ville (plastiques, papiers, mégots de cigarettes…), les feuilles arrivent sur un tapis roulant à un immense bac de lavage. « Comme vous le voyez, il y a un bouillonnement, des bulles de jacuzzi… Vous voyez, il n'y a plus de terre, il n'y a plus de sable dessus. » Les feuilles sont ensuite séchées, broyées et transformées en pulpe sous la forme de pellets, des granulés stockés dans de gros sacs prêts à être livrés aux papetiers.
Avec Releaf Paper, les feuilles mortes connaissent une nouvelle vie grâce à deux amis ukrainiens, arrivés en France il y a quelques années. Alexandre Sobolenko est fier de nous accueillir dans son usine, « la première usine au monde qui transforme les feuilles mortes en pulpe pour fabriquer du papier », affirme-t-il en ukrainien. Il a fondé Releaf Paper avec Valentyn Freshka, qui n'avait que 16 ans quand il a trouvé la formule pour extraire des feuilles la cellulose, la base de la pâte à papier, qu'on trouve traditionnellement dans le bois, et ce alors que « ça faisait plus de 100 ans que différents chercheurs essayaient d'extraire la cellulose des feuilles », souligne Bertrand Chevalier. La formule magique a été brevetée et a reçu de nombreux prix internationaux.
Papier écologique« Le règne végétal est bien fait, poursuit le directeur opérationnel de Releaf Paper. Dans les feuilles des arbres qui tombent naturellement, il y a 40% de fibres de cellulose à l'intérieur. Ainsi qu'un peu de tanin : c'est ce qui donne la couleur marron aux feuilles. Les tanins ont un pouvoir antibactérien, ce qui permet de réduire la dégradation de la feuille et donc de rallonger sa durée de vie. Ce qui permet, dans un milieu naturel classique, de nourrir progressivement la terre, au fil des mois. Cette propriété nous intéresse : une feuille stockée va se dégrader beaucoup plus lentement qu'un produit végétal classique. »
La cellulose, la base de la pâte à papier, qu'on retrouve dans toutes les plantes, est la matière organique la plus répandue sur la planète. Il y en a à peu près autant dans le bois que dans les feuilles. Mais là, au moins, pas besoin de couper des arbres. « Contrairement à la fibre de bois classique, les feuilles tombent naturellement, sans rien faire. Je ne mets même pas de l'engrais pour les faire tomber, sourit Bertrand Chevalier. On est sur un produit beaucoup plus souple. Ce qui veut dire que travailler la feuille va demander moins d'énergie, moins d'eau. »
C'est ainsi que des feuilles mortes deviennent des feuilles de papier, plus écologiques. UberEats, le géant de la livraison de repas à domicile, est devenu client de Releaf Paper et peut afficher sur ses emballages un nouveau slogan : « Pas un seul arbre n'a été abattu pour fabriquer ce sac. »
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