
Sign up to save your podcasts
Or
On parle beaucoup de la pollution aux microplastiques des océans, beaucoup moins, voire pas du tout de la pollution plastique des terres agricoles. Les ministères en charge de l’Agriculture et de l’Environnement ont donc confié à l’Institut de la recherche agronomique (Inrae) et au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) le pilotage d’une expertise scientifique collective sur les plastiques utilisés en agriculture et pour l’alimentation.
Quels sont les impacts des plastiques utilisés en agriculture et pour l’alimentation, sur la santé humaine et l’environnement ? Pour le savoir, trente chercheurs européens ont épluché 4 500 études scientifiques pendant deux ans et demi pour nous livrer, leurs conclusions. Muriel Mercier Bonin, directrice de recherche Inrae : « La contamination des sols par les microplastiques serait plus importante que celle des océans ! ».
À partir des années 50, les plastiques se sont largement répandus, dans les systèmes agricoles et alimentaires, du fait de leurs propriétés et de leur faible coût. 20% des plastiques consommés en France actuellement seraient destinés aux secteurs agricoles. Mais notre dépendance au plastique a été savamment orchestrée. Baptiste Monsaingeon, sociologue et pilote scientifique CNRS : « On a beaucoup d'informations sur la façon dont l'industrie pétrochimique a contribué à rendre populaire ces plastiques et a fait de cette culture du jetable, de la grande consommation, des éléments de la modernité. On pense à cette image du magazine Life dans les années 1950, où l'on voit une famille américaine jeter en l'air de la vaisselle jetable dans le ciel, et de sous-titrer, la ménagère américaine peut être heureuse puisque grâce à cette vaisselle jetable, elle va libérer du temps pour s'occuper de ses enfants ».
Tous les types de sols sont contaminés par des microplastiquesLes taux vont de 100 à 10 000 particules de microplastiques par kilos de sol dans le premier mètre de profondeur. C’est considérable et les sols agricoles sont particulièrement touchés. Et le problème c’est qu’en se décomposant, les plastiques deviennent une source directe de contamination des écosystèmes avec des impacts sur la santé humaine et animale. Muriel Mercier Bonin, directrice de recherche Inrae : « Globalement, on va avoir une contamination des aliments, et donc de ce fait, nous, en tant qu'être humain, nous sommes contaminés. Et on trouve des effets sur le fonctionnement au niveau biologique suite à l'exposition à ces microplastiques ».
Le recyclage est-il la solution ?Jusqu’à présent les stratégies de gestion des plastiques ont priorisé le recyclage. Mais ce n'est clairement pas suffisant. Premièrement, le recyclage renforce l’idée que consommer du plastique reste acceptable, ce qui est un frein au changement de comportement. Mais surtout, aujourd'hui, la communauté scientifique est unanime, il faut réduire la production de plastiques. Sophie Duquesne, Chimiste et pilote scientifique CNRS : « On a montré qu'en Europe, on a doublé la quantité de plastique collecté en vu d'être recyclé en 15 ans, mais ce n'est pas pour cela que la production a diminué. Si on continue à produire, on continue à créer des déchets et comme on n'a pas les capacités de recyclage, c'est un cercle sans fin. Donc le recyclage est nécessaire mais il n'est pas suffisant, et un effort doit être fait sur la partie réduction ».
Les négociations pour un traité sur le plastique reprendront en août à Genève. Nous verrons alors si les États s’engagent sur une réduction de la production de plastique comme le souhaitent de nombreux pays comme la France, ou s'ils se limitent au recyclage, comme le préconisent les États producteurs de pétrole.
À lire aussiLes microplastiques gênent-ils la croissance des plantes?
On parle beaucoup de la pollution aux microplastiques des océans, beaucoup moins, voire pas du tout de la pollution plastique des terres agricoles. Les ministères en charge de l’Agriculture et de l’Environnement ont donc confié à l’Institut de la recherche agronomique (Inrae) et au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) le pilotage d’une expertise scientifique collective sur les plastiques utilisés en agriculture et pour l’alimentation.
Quels sont les impacts des plastiques utilisés en agriculture et pour l’alimentation, sur la santé humaine et l’environnement ? Pour le savoir, trente chercheurs européens ont épluché 4 500 études scientifiques pendant deux ans et demi pour nous livrer, leurs conclusions. Muriel Mercier Bonin, directrice de recherche Inrae : « La contamination des sols par les microplastiques serait plus importante que celle des océans ! ».
À partir des années 50, les plastiques se sont largement répandus, dans les systèmes agricoles et alimentaires, du fait de leurs propriétés et de leur faible coût. 20% des plastiques consommés en France actuellement seraient destinés aux secteurs agricoles. Mais notre dépendance au plastique a été savamment orchestrée. Baptiste Monsaingeon, sociologue et pilote scientifique CNRS : « On a beaucoup d'informations sur la façon dont l'industrie pétrochimique a contribué à rendre populaire ces plastiques et a fait de cette culture du jetable, de la grande consommation, des éléments de la modernité. On pense à cette image du magazine Life dans les années 1950, où l'on voit une famille américaine jeter en l'air de la vaisselle jetable dans le ciel, et de sous-titrer, la ménagère américaine peut être heureuse puisque grâce à cette vaisselle jetable, elle va libérer du temps pour s'occuper de ses enfants ».
Tous les types de sols sont contaminés par des microplastiquesLes taux vont de 100 à 10 000 particules de microplastiques par kilos de sol dans le premier mètre de profondeur. C’est considérable et les sols agricoles sont particulièrement touchés. Et le problème c’est qu’en se décomposant, les plastiques deviennent une source directe de contamination des écosystèmes avec des impacts sur la santé humaine et animale. Muriel Mercier Bonin, directrice de recherche Inrae : « Globalement, on va avoir une contamination des aliments, et donc de ce fait, nous, en tant qu'être humain, nous sommes contaminés. Et on trouve des effets sur le fonctionnement au niveau biologique suite à l'exposition à ces microplastiques ».
Le recyclage est-il la solution ?Jusqu’à présent les stratégies de gestion des plastiques ont priorisé le recyclage. Mais ce n'est clairement pas suffisant. Premièrement, le recyclage renforce l’idée que consommer du plastique reste acceptable, ce qui est un frein au changement de comportement. Mais surtout, aujourd'hui, la communauté scientifique est unanime, il faut réduire la production de plastiques. Sophie Duquesne, Chimiste et pilote scientifique CNRS : « On a montré qu'en Europe, on a doublé la quantité de plastique collecté en vu d'être recyclé en 15 ans, mais ce n'est pas pour cela que la production a diminué. Si on continue à produire, on continue à créer des déchets et comme on n'a pas les capacités de recyclage, c'est un cercle sans fin. Donc le recyclage est nécessaire mais il n'est pas suffisant, et un effort doit être fait sur la partie réduction ».
Les négociations pour un traité sur le plastique reprendront en août à Genève. Nous verrons alors si les États s’engagent sur une réduction de la production de plastique comme le souhaitent de nombreux pays comme la France, ou s'ils se limitent au recyclage, comme le préconisent les États producteurs de pétrole.
À lire aussiLes microplastiques gênent-ils la croissance des plantes?
192 Listeners
74 Listeners
40 Listeners
21 Listeners
54 Listeners
25 Listeners
24 Listeners
19 Listeners
8 Listeners
22 Listeners
65 Listeners
7 Listeners
110 Listeners
29 Listeners
3 Listeners
12 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
28 Listeners
1 Listeners
18 Listeners
4 Listeners
1 Listeners
4 Listeners
3 Listeners
3 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
1 Listeners
0 Listeners
25 Listeners
12 Listeners
1 Listeners
0 Listeners