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Théorisée par le psychologue américain Peter Kahn, l'amnésie environnementale est le fait de s'acclimater, au fil des générations, à la dégradation de notre environnement et finir par trouver normales des choses qui ne le sont pas.
Il y a quelques années, en région parisienne, l’entrée dans l’hiver apportait les premiers flocons de neige qui recouvraient l’immensité des paysages et leur donnait un aspect féerique. Aujourd’hui, il ne neige quasiment plus, dans cette région. Les plus jeunes ne connaissent donc pas ces paysages enneigés. Mais pour eux, l’absence de neige n’est pas un effet pervers du réchauffement climatique, c'est tout simplement la norme.
On appelle cela l’amnésie environnementale, un oubli progressif de l’histoire de notre environnement. Laura Juillard, doctorante au Museum national d’histoire naturelle : « Cela fait un peu référence au phénomène de déconnexion à la nature, qui est constaté notamment en Europe. On dit que les gens qui vivent en ville, passent de moins en moins de temps dans la nature. Et moins on passe de temps dans la nature, moins on a envie d'y passer du temps. Et plus on est déconnecté de cette nature, moins on a envie de la protéger. L'amnésie environnementale, c'est cela, c'est couper cette connexion ».
Les graves conséquences de l'amnésie environnementaleL'amnésie environnementale nous rend indifférent à la dégradation de nos relations avec le vivant, la biodiversité. Mais surtout, cette amnésie empêche toute possibilité de changement. Si les communautés humaines ne prêtent pas attention à la dégradation de l’environnement, il n’y a aucune raison que d’autres le fassent à leurs places, que ce soit les politiques ou les institutions.
À lire aussiCouper ou préserver la forêt: un équilibre délicat à trouver
Il est donc fondamental de se reconnecter avec la nature tout en ayant conscience de l’importance de celle-ci. Et puis, il faut en parler aux plus jeunes, témoigner, transmettre en s’appuyant sur notre mémoire.
Laura Juillard, doctorante au Museum national d’histoire naturelle qui a travaillé la question de la mémoire environnementale au Sénégal : « La mémoire est très sélective. Certes, au Sénégal, il y avait beaucoup de personnes qui avaient une transmission de la mémoire et qui avaient de bons souvenirs de leurs environnements passés, mais cela concerne des espèces charismatiques. Il est plus facile au Sénégal de parler des lions qu'ils y existaient avant, parce que c'est très marquant, alors qu'on ne m'a jamais parlé des insectes. Il y a quand même un tri des informations qui est très important dans cette mémoire. »
Même si notre mémoire nous joue des tours, cette transmission de savoir et d’expérience est essentielle. Car c’est en ayant des connaissances sur le passé que l’on pourra prendre les bonnes mesures, adopter les bons comportements pour préserver ce qui est encore préservable. Il serait regrettable que notre amnésie environnementale conduise à l’effondrement du vivant.
À lire aussiEnvironnement: comment les terres rurales peuvent aider à refroidir les villes?
Théorisée par le psychologue américain Peter Kahn, l'amnésie environnementale est le fait de s'acclimater, au fil des générations, à la dégradation de notre environnement et finir par trouver normales des choses qui ne le sont pas.
Il y a quelques années, en région parisienne, l’entrée dans l’hiver apportait les premiers flocons de neige qui recouvraient l’immensité des paysages et leur donnait un aspect féerique. Aujourd’hui, il ne neige quasiment plus, dans cette région. Les plus jeunes ne connaissent donc pas ces paysages enneigés. Mais pour eux, l’absence de neige n’est pas un effet pervers du réchauffement climatique, c'est tout simplement la norme.
On appelle cela l’amnésie environnementale, un oubli progressif de l’histoire de notre environnement. Laura Juillard, doctorante au Museum national d’histoire naturelle : « Cela fait un peu référence au phénomène de déconnexion à la nature, qui est constaté notamment en Europe. On dit que les gens qui vivent en ville, passent de moins en moins de temps dans la nature. Et moins on passe de temps dans la nature, moins on a envie d'y passer du temps. Et plus on est déconnecté de cette nature, moins on a envie de la protéger. L'amnésie environnementale, c'est cela, c'est couper cette connexion ».
Les graves conséquences de l'amnésie environnementaleL'amnésie environnementale nous rend indifférent à la dégradation de nos relations avec le vivant, la biodiversité. Mais surtout, cette amnésie empêche toute possibilité de changement. Si les communautés humaines ne prêtent pas attention à la dégradation de l’environnement, il n’y a aucune raison que d’autres le fassent à leurs places, que ce soit les politiques ou les institutions.
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Il est donc fondamental de se reconnecter avec la nature tout en ayant conscience de l’importance de celle-ci. Et puis, il faut en parler aux plus jeunes, témoigner, transmettre en s’appuyant sur notre mémoire.
Laura Juillard, doctorante au Museum national d’histoire naturelle qui a travaillé la question de la mémoire environnementale au Sénégal : « La mémoire est très sélective. Certes, au Sénégal, il y avait beaucoup de personnes qui avaient une transmission de la mémoire et qui avaient de bons souvenirs de leurs environnements passés, mais cela concerne des espèces charismatiques. Il est plus facile au Sénégal de parler des lions qu'ils y existaient avant, parce que c'est très marquant, alors qu'on ne m'a jamais parlé des insectes. Il y a quand même un tri des informations qui est très important dans cette mémoire. »
Même si notre mémoire nous joue des tours, cette transmission de savoir et d’expérience est essentielle. Car c’est en ayant des connaissances sur le passé que l’on pourra prendre les bonnes mesures, adopter les bons comportements pour préserver ce qui est encore préservable. Il serait regrettable que notre amnésie environnementale conduise à l’effondrement du vivant.
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