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100% Création poursuit sa série estivale dédiée aux techniciens d’art du Mobilier national, qui façonnent, restaurent et font rayonner l’art de vivre à la française. Le Mobilier national ne se limite pas aux tapisseries anciennes ou aux meubles d’autres siècles ! Dans ce 5ᵉ épisode, nous allons vous faire découvrir l’ARC, l’Atelier de recherche et de création du mobilier national.
Voulu par André Malraux, ministre de la Culture, en 1964, cet atelier est entièrement consacré à la recherche et à la création. Des designers audacieux et artisans d’exception unissent leurs savoir-faire pour imaginer des pièces uniques, toujours au service de l’État, des ministères et des ambassades. Une vraie fusion de savoir-faire et de modernité au cœur du patrimoine. Nous retrouvons Quiterie Feix, technicienne d’art, prototypiste bois à l’Atelier de recherche et de création, l’ARC. Quiterie Feix y conçoit, fabrique et finalise des meubles et objets pour les institutions publiques françaises, en étant à la fois créatrice, technicienne et gestionnaire de projets. « C'est important d'être curieux et je pense que c'est le cas de tous les agents du Mobilier national. Il y a cette curiosité, voir ce que font les autres ateliers, se balader dans les réserves, c'est aussi très enrichissant. »
Quiterie Feix, technicienne d’art prototypiste bois au sein de l’ARC : « J'ai toujours aimé le côté manuel, depuis que je suis toute petite, je touche à tout, je fais des petites sculptures avec des bouts de bois, de la céramique, du dessin. Très vite, je me suis sentie plus à l'aise avec le bois et le tissu, au départ. C'est plus la matière qui a choisi pour moi. »
Quiterie Feix, née à Brive-la-Gaillarde en Corrèze, a grandi à Paris. Son parcours commence par des études à l’école Boulle, où elle se spécialise en menuiserie en siège, le bois est une matière qui la fascine par sa dimension tactile et vivante. Poussée par l’envie de travailler avec ses mains, elle poursuit avec une licence en design, ce qui lui permet de développer une sensibilité à la conception et à l’esthétique. Elle entre au mobilier national en 2017. « Ici, cela fonctionne par concours, en règle générale, quand il y a un poste qui se libère, par exemple un départ à la retraite ou une ouverture de poste. C'est assez rare. À l'époque, on m'a dit "vas-y ! Le prochain concours, il peut être dans cinq ou dix ans, on ne sait pas trop, donc c'est maintenant ou jamais." J'avais fait un stage en menuiserie en siège en atelier de restauration. J'ai passé le concours en me disant ‘"si je l'ai, c'est cool, si je ne l'ai pas, tant pis." Et en sachant que c'était maintenant ou jamais. Voilà pourquoi je suis rentrée directement au Mobilier national après mes études. »
Quiterie Feix fabrique du mobilier pour les ministères, l’Élysée, ou des institutions culturelles telles que la BNF, Bibliothèque nationale de France, ou des ambassades. De la réception des plans, à la réalisation de maquettes, en passant par la sélection des matériaux et la fabrication en atelier, tout se passe à l’ARC.
« Nous récupérons les plans du designer, généralement, nous prenons rendez-vous avec lui assez vite pour qu'il vienne voir à l'atelier. Nous réalisons une maquette échelle une du projet qu'il a dessiné, parce qu’avec le dessin en 3D, nous avons du mal à nous rendre compte du volume que cela prend dans un espace. Nous faisons rapidement une maquette en carton ou en bois, avec des matériaux rapides pour leur montrer l'espace que cela prend. Dans 100 % des cas, nous allons changer les dimensions. Quand c'est une lampe, on peut l'agrandir ou la rapetisser. Le paravent que je suis en train de faire, il était trop petit donc nous avons rajouté quelques centimètres à droite à gauche. C'est le moment où le designer vient et il nous dit de rajouter un peu où, la courbe, on la fait plus importante. C'est vraiment la première étape. Après nous, nous refaisons les plans en fonction des modifications qu'il y a eues pendant ce premier rendez-vous. Le choix des matériaux, soit le designer a une idée précise des matériaux qu'il va y avoir, soit il n'a pas forcément pensé aux matières et il nous fait aussi confiance là-dessus. Nous allons lui proposer différents choix. Cela peut être des matériaux, mais aussi des couleurs. C'est assez vague. Nous avons une matériauthèque ».
Pour finaliser les projets qui lui sont confiés, l’ARC doit faire des recherches constantes d’innovations techniques, afin de donner vie à des objets uniques, souvent en intégrant des matériaux modernes ou durables comme le liège. « En ce moment, nous faisons un projet avec du liège. C'est un choix du designer. Nous, on n'en avait jamais utilisé, donc, il y a énormément de recherche. Nous l’avons coupé avec une scie, en changeant la vitesse, avec la commande numérique aussi, pour voir le meilleur rendu. Par exemple, le liège, un peu trop humide, se coupait mal, l'hygrométrie était trop haute, et cela le déchirait entre guillemets. Ce sont des tests pour essayer de trouver la meilleure solution. Pour ce projet, nous avons une échéance, il fallait aller assez vite. Mais en règle générale, quand nous avons le temps, nous pouvons aller jusqu'au bout et pousser au maximum la recherche, en fonction du matériau, nous n’utilisons pas forcément les mêmes outils. C'est beaucoup de tests, de recherche en fonction de ce que veut le designer. Il y a des projets où cela peut aller vite, d'autres projets où cela peut être très compliqué. »
Parmi les réalisations récentes de l’ARC, on peut citer la table du Conseil des ministres : Medulla. « Jusqu'à maintenant, la table du Conseil des ministres, c'était une planche, des tréteaux et une nappe par-dessus. Ils se réunissent tous les mercredis, mais parfois, ils sont 40, parfois, ils sont 20, parfois, ils sont quatre, cela dépend de l'ordre du jour. L'objectif, c'était de faire une table qui puisse être belle, qui puisse accueillir 20 personnes comme 40, et qui doit être démonté et monté dans la journée. Sur le projet de la table du Conseil des ministres, il y a eu un concours entre quatre grandes écoles d'art de Paris. Des étudiants ont travaillé sur le sujet. Le lauréat avait déjà choisi son matériau - le béton - et nous avons été contraints de travailler le béton. Au début, nous étions un peu stressés parce que le béton, ce n'est pas forcément quelque chose de léger, de résistant, qui peut prendre les chocs. Le travail le plus considérable, pour nous, a été de trouver ce matériau. Le projet est avec une fine couche de béton par-dessus pour donner l'effet béton, mais à l'intérieur, c'est un multiplis de bois et de nid d'abeille pour l'alléger au maximum. Pour la question résistance et rapidité d'installation, c'est l'atelier du métal de l’ARC qui a travaillé sur le projet, et bien réfléchi à un système d'assemblage et de désassemblage solide et rapide ».
Depuis sa création, l’ARC a produit plus de 700 prototypes en collaboration avec plus d’une centaine de créateurs. Et quand le projet se réalise, il est référencé au Mobilier national. « Nous appelons cela les GMC Garde Meuble Création. Il y a les GME pour l'ébénisterie, GML pour les lustres et nous GMC, donc avec Garde Meuble Création. C’est un numéro qui avance. Nous sommes dans les 700 et quelques, je crois. C'est notre chef d'atelier qui nous dit ‘ le meuble que tu es en train de faire, il sera numéro GMC, 700 et quelques. »
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100% Création poursuit sa série estivale dédiée aux techniciens d’art du Mobilier national, qui façonnent, restaurent et font rayonner l’art de vivre à la française. Le Mobilier national ne se limite pas aux tapisseries anciennes ou aux meubles d’autres siècles ! Dans ce 5ᵉ épisode, nous allons vous faire découvrir l’ARC, l’Atelier de recherche et de création du mobilier national.
Voulu par André Malraux, ministre de la Culture, en 1964, cet atelier est entièrement consacré à la recherche et à la création. Des designers audacieux et artisans d’exception unissent leurs savoir-faire pour imaginer des pièces uniques, toujours au service de l’État, des ministères et des ambassades. Une vraie fusion de savoir-faire et de modernité au cœur du patrimoine. Nous retrouvons Quiterie Feix, technicienne d’art, prototypiste bois à l’Atelier de recherche et de création, l’ARC. Quiterie Feix y conçoit, fabrique et finalise des meubles et objets pour les institutions publiques françaises, en étant à la fois créatrice, technicienne et gestionnaire de projets. « C'est important d'être curieux et je pense que c'est le cas de tous les agents du Mobilier national. Il y a cette curiosité, voir ce que font les autres ateliers, se balader dans les réserves, c'est aussi très enrichissant. »
Quiterie Feix, technicienne d’art prototypiste bois au sein de l’ARC : « J'ai toujours aimé le côté manuel, depuis que je suis toute petite, je touche à tout, je fais des petites sculptures avec des bouts de bois, de la céramique, du dessin. Très vite, je me suis sentie plus à l'aise avec le bois et le tissu, au départ. C'est plus la matière qui a choisi pour moi. »
Quiterie Feix, née à Brive-la-Gaillarde en Corrèze, a grandi à Paris. Son parcours commence par des études à l’école Boulle, où elle se spécialise en menuiserie en siège, le bois est une matière qui la fascine par sa dimension tactile et vivante. Poussée par l’envie de travailler avec ses mains, elle poursuit avec une licence en design, ce qui lui permet de développer une sensibilité à la conception et à l’esthétique. Elle entre au mobilier national en 2017. « Ici, cela fonctionne par concours, en règle générale, quand il y a un poste qui se libère, par exemple un départ à la retraite ou une ouverture de poste. C'est assez rare. À l'époque, on m'a dit "vas-y ! Le prochain concours, il peut être dans cinq ou dix ans, on ne sait pas trop, donc c'est maintenant ou jamais." J'avais fait un stage en menuiserie en siège en atelier de restauration. J'ai passé le concours en me disant ‘"si je l'ai, c'est cool, si je ne l'ai pas, tant pis." Et en sachant que c'était maintenant ou jamais. Voilà pourquoi je suis rentrée directement au Mobilier national après mes études. »
Quiterie Feix fabrique du mobilier pour les ministères, l’Élysée, ou des institutions culturelles telles que la BNF, Bibliothèque nationale de France, ou des ambassades. De la réception des plans, à la réalisation de maquettes, en passant par la sélection des matériaux et la fabrication en atelier, tout se passe à l’ARC.
« Nous récupérons les plans du designer, généralement, nous prenons rendez-vous avec lui assez vite pour qu'il vienne voir à l'atelier. Nous réalisons une maquette échelle une du projet qu'il a dessiné, parce qu’avec le dessin en 3D, nous avons du mal à nous rendre compte du volume que cela prend dans un espace. Nous faisons rapidement une maquette en carton ou en bois, avec des matériaux rapides pour leur montrer l'espace que cela prend. Dans 100 % des cas, nous allons changer les dimensions. Quand c'est une lampe, on peut l'agrandir ou la rapetisser. Le paravent que je suis en train de faire, il était trop petit donc nous avons rajouté quelques centimètres à droite à gauche. C'est le moment où le designer vient et il nous dit de rajouter un peu où, la courbe, on la fait plus importante. C'est vraiment la première étape. Après nous, nous refaisons les plans en fonction des modifications qu'il y a eues pendant ce premier rendez-vous. Le choix des matériaux, soit le designer a une idée précise des matériaux qu'il va y avoir, soit il n'a pas forcément pensé aux matières et il nous fait aussi confiance là-dessus. Nous allons lui proposer différents choix. Cela peut être des matériaux, mais aussi des couleurs. C'est assez vague. Nous avons une matériauthèque ».
Pour finaliser les projets qui lui sont confiés, l’ARC doit faire des recherches constantes d’innovations techniques, afin de donner vie à des objets uniques, souvent en intégrant des matériaux modernes ou durables comme le liège. « En ce moment, nous faisons un projet avec du liège. C'est un choix du designer. Nous, on n'en avait jamais utilisé, donc, il y a énormément de recherche. Nous l’avons coupé avec une scie, en changeant la vitesse, avec la commande numérique aussi, pour voir le meilleur rendu. Par exemple, le liège, un peu trop humide, se coupait mal, l'hygrométrie était trop haute, et cela le déchirait entre guillemets. Ce sont des tests pour essayer de trouver la meilleure solution. Pour ce projet, nous avons une échéance, il fallait aller assez vite. Mais en règle générale, quand nous avons le temps, nous pouvons aller jusqu'au bout et pousser au maximum la recherche, en fonction du matériau, nous n’utilisons pas forcément les mêmes outils. C'est beaucoup de tests, de recherche en fonction de ce que veut le designer. Il y a des projets où cela peut aller vite, d'autres projets où cela peut être très compliqué. »
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Depuis sa création, l’ARC a produit plus de 700 prototypes en collaboration avec plus d’une centaine de créateurs. Et quand le projet se réalise, il est référencé au Mobilier national. « Nous appelons cela les GMC Garde Meuble Création. Il y a les GME pour l'ébénisterie, GML pour les lustres et nous GMC, donc avec Garde Meuble Création. C’est un numéro qui avance. Nous sommes dans les 700 et quelques, je crois. C'est notre chef d'atelier qui nous dit ‘ le meuble que tu es en train de faire, il sera numéro GMC, 700 et quelques. »
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