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Or


Près de 90 % des biens sont transportés par bateaux. Le secteur maritime est donc un maillon important de l'économie actuelle. Mais, il est responsable de près de 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L'Organisation maritime internationale (OMI), s'est déjà fixé des objectifs de décarbonation. Reste pour les 176 pays membres à se mettre d'accord sur les moyens d'y parvenir. Dans cette perspective, un groupe de travail se réunit à partir de lundi 17 février pour des négociations intermédiaires.
Plusieurs questions sont en discussion dont des questions sur les normes, des questions techniques. Pour parvenir à l'objectif de neutralité vers 2050 et avant ça, pour remplir les objectifs intermédiaires - au moins 20 % de réduction en 2030 et au moins 70 % en 2040 -, il faut trouver une alternative au fioul lourd qui domine actuellement.
« Il va y avoir un très gros débat pour déterminer ce qu’est un carburant propre. Est-ce que c'est un carburant qui serait à base de biomasse ? Ou alors est-ce que c'est un carburant qui émet le moins de gaz à effet de serre possible et qui serait donc plus proche d'un carburant à base d'hydrogène vert ? Ce sont des questions très importantes et qui à l’heure actuelle sont sans réponse », commente Constance Dijkstra, spécialiste des politiques de l’OMI à l’ONG Transport & Environnement.
Ces carburants à base d’hydrogène vert nécessiteraient beaucoup d’électricité renouvelable. Du fait de leur fort potentiel solaire, « cela peut être une opportunité pour des pays africains », estime Constance Dijkstra.
En attendant, d'autres mesures peuvent permettre de réduire l'empreinte carbone : réduire la vitesse ou améliorer les coques pour une meilleure navigabilité.
Taxe ou quota ?L'un des enjeux principaux pour les membres de l'OMI, c'est aussi de s'entendre sur des mesures pour inciter financièrement les armateurs à agir. Deux visions s'opposent encore. Certains pays souhaitent que ces mesures économiques soient un volet du dossier sur les normes sur les émissions de gaz à effet de serre. Concrètement, les bateaux qui émettraient moins que la limite imposée pourraient vendre des quotas carbone à ceux qui les dépasseraient.
À lire aussiDécarbonation du transport maritime: le port d'Anvers inaugure le premier remorqueur à hydrogène
L'autre option, c'est une taxe. « Une taxe fixée à un haut niveau, à 100 ou 150 dollars la tonne de gaz à effet de serre, c’est la seule mesure qui permettrait à la fois de créer une réelle incitation à décarboner rapidement, et de générer un maximum de revenus », défend Bastien Bonnet-Cantalloube, de l'association Carbon Market Watch.
Or, « ces revenus-là seront clés pour répondre à deux objectifs de la stratégie de l'OMI », poursuit-il. « Premièrement, récompenser les flottes de bateaux qui utilisent des carburants verts. Actuellement, il faut savoir que les carburants comme l’ammoniac vert ou le méthanol vert sont beaucoup plus chers. Deuxièmement, il faut aussi répondre à l'urgence de financer une transition juste et équitable. » Une formule qui fait partie de « la stratégie de l'OMI ». L’objectif étant de protéger les pays les plus vulnérables. Cette redistribution pourrait aller au-delà du secteur maritime et aider les pays les plus vulnérables à faire face à l’ensemble des enjeux climatiques.
À lire aussiDes centaines de milliards de dollars nécessaires pour décarboner le transport maritime mondial
L’Union européenne, des pays du Pacifique et certains États africains plaident pour une taxe. Selon le média Climate home news, le Libéria, par exemple, s'est récemment prononcé en sa faveur : « De plus en plus de pays africains réalisent que si on se limite à un "fuel standard", des normes sur les carburants, les objectifs de l’OMI ne seront pas atteints et ils y perdront au change, estime Bastien Bonnet-Cantalloube. Certains pays d'Afrique ne font pas partie des pays les mieux positionnés pour faire face à certains des impacts d'augmentation de prix sur le commerce maritime et plus généralement aussi des impacts de la transition écologique ou du changement climatique de manière générale. Ils comprennent donc la nécessité de générer des revenus pour s'adapter et faire face à ces impacts-là. »
Crainte de surcoûtsMais, cette taxe pourrait renchérir davantage les produits qui voyagent le plus et jouer sur la compétitivité. Elle ne fait donc pas l’unanimité. La Chine, le Brésil, d'autres pays sud-américains préfèrent s'en tenir à une action autour des normes sur les carburants. Autre pays à ne pas souhaiter de taxe internationale sur les émissions du secteur maritime, selon Constance Dijkstra : l'Afrique du Sud.
Si le principe même de l’instauration d’une taxe n’est pas acté, son montant éventuel ne fait pas non plus consensus. Selon Bastien Bonnet-Cantalloube, les propositions vont de 18 à 150 dollars la tonne d’équivalent CO2.
By RFIPrès de 90 % des biens sont transportés par bateaux. Le secteur maritime est donc un maillon important de l'économie actuelle. Mais, il est responsable de près de 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L'Organisation maritime internationale (OMI), s'est déjà fixé des objectifs de décarbonation. Reste pour les 176 pays membres à se mettre d'accord sur les moyens d'y parvenir. Dans cette perspective, un groupe de travail se réunit à partir de lundi 17 février pour des négociations intermédiaires.
Plusieurs questions sont en discussion dont des questions sur les normes, des questions techniques. Pour parvenir à l'objectif de neutralité vers 2050 et avant ça, pour remplir les objectifs intermédiaires - au moins 20 % de réduction en 2030 et au moins 70 % en 2040 -, il faut trouver une alternative au fioul lourd qui domine actuellement.
« Il va y avoir un très gros débat pour déterminer ce qu’est un carburant propre. Est-ce que c'est un carburant qui serait à base de biomasse ? Ou alors est-ce que c'est un carburant qui émet le moins de gaz à effet de serre possible et qui serait donc plus proche d'un carburant à base d'hydrogène vert ? Ce sont des questions très importantes et qui à l’heure actuelle sont sans réponse », commente Constance Dijkstra, spécialiste des politiques de l’OMI à l’ONG Transport & Environnement.
Ces carburants à base d’hydrogène vert nécessiteraient beaucoup d’électricité renouvelable. Du fait de leur fort potentiel solaire, « cela peut être une opportunité pour des pays africains », estime Constance Dijkstra.
En attendant, d'autres mesures peuvent permettre de réduire l'empreinte carbone : réduire la vitesse ou améliorer les coques pour une meilleure navigabilité.
Taxe ou quota ?L'un des enjeux principaux pour les membres de l'OMI, c'est aussi de s'entendre sur des mesures pour inciter financièrement les armateurs à agir. Deux visions s'opposent encore. Certains pays souhaitent que ces mesures économiques soient un volet du dossier sur les normes sur les émissions de gaz à effet de serre. Concrètement, les bateaux qui émettraient moins que la limite imposée pourraient vendre des quotas carbone à ceux qui les dépasseraient.
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L'autre option, c'est une taxe. « Une taxe fixée à un haut niveau, à 100 ou 150 dollars la tonne de gaz à effet de serre, c’est la seule mesure qui permettrait à la fois de créer une réelle incitation à décarboner rapidement, et de générer un maximum de revenus », défend Bastien Bonnet-Cantalloube, de l'association Carbon Market Watch.
Or, « ces revenus-là seront clés pour répondre à deux objectifs de la stratégie de l'OMI », poursuit-il. « Premièrement, récompenser les flottes de bateaux qui utilisent des carburants verts. Actuellement, il faut savoir que les carburants comme l’ammoniac vert ou le méthanol vert sont beaucoup plus chers. Deuxièmement, il faut aussi répondre à l'urgence de financer une transition juste et équitable. » Une formule qui fait partie de « la stratégie de l'OMI ». L’objectif étant de protéger les pays les plus vulnérables. Cette redistribution pourrait aller au-delà du secteur maritime et aider les pays les plus vulnérables à faire face à l’ensemble des enjeux climatiques.
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L’Union européenne, des pays du Pacifique et certains États africains plaident pour une taxe. Selon le média Climate home news, le Libéria, par exemple, s'est récemment prononcé en sa faveur : « De plus en plus de pays africains réalisent que si on se limite à un "fuel standard", des normes sur les carburants, les objectifs de l’OMI ne seront pas atteints et ils y perdront au change, estime Bastien Bonnet-Cantalloube. Certains pays d'Afrique ne font pas partie des pays les mieux positionnés pour faire face à certains des impacts d'augmentation de prix sur le commerce maritime et plus généralement aussi des impacts de la transition écologique ou du changement climatique de manière générale. Ils comprennent donc la nécessité de générer des revenus pour s'adapter et faire face à ces impacts-là. »
Crainte de surcoûtsMais, cette taxe pourrait renchérir davantage les produits qui voyagent le plus et jouer sur la compétitivité. Elle ne fait donc pas l’unanimité. La Chine, le Brésil, d'autres pays sud-américains préfèrent s'en tenir à une action autour des normes sur les carburants. Autre pays à ne pas souhaiter de taxe internationale sur les émissions du secteur maritime, selon Constance Dijkstra : l'Afrique du Sud.
Si le principe même de l’instauration d’une taxe n’est pas acté, son montant éventuel ne fait pas non plus consensus. Selon Bastien Bonnet-Cantalloube, les propositions vont de 18 à 150 dollars la tonne d’équivalent CO2.

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