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À l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques 2024, cet été, 100% création vous fait découvrir, les métiers et l’esprit créatif de ces JO. Cet évènement mondial encourage les créateurs, artistes ou artisans d’art à se surpasser, à donner le meilleur d’eux-mêmes. Aujourd’hui, Ugo Gattoni, artiste et dessinateur des affiches des Jeux. Il a imaginé un diptyque. En mettant les deux affiches ensemble, elles offrent une vision globale de Paris 2024.
Je pars d'une expérience personnelle, d'un rêve des fois, d'une expérience vécue.
Ugo Gattoni, artiste et dessinateur du diptyque de l’affiche des Jeux.
Puis après, je vais bouquiner un petit peu. Je prends un peu ce qui passe dans ma vie. Je peux lire quelque chose sur la mythologie grecque, le chamanisme et je vais croiser des traditions. Je pioche ce qui me plaît, j'en fais mon mélange et je m'écris ma propre mythologie. Et après, une fois que j’ai des bases un peu sérieuses pour pouvoir partir en délire, c'est bon.
Ugo Gattoni, est né et a grandi en banlieue parisienne. Il a fait des études de graphisme. Après son diplôme, il se consacre une année uniquement au dessin. Il aime les projets de grande envergure, raconter des histoires sur des rouleaux de 10 mètres sur 1 mètre. Ugo Gattoni est déjà un habitué du format de la fresque. Il dessine jour après jour des histoires du quotidien. C’est comme cela qu’il a trouvé son style, l’infiniment petit en grand format.
« Souvent, j'ai un grand thème qui me fait plaisir. Cela peut être un parc d'attractions, le médiéval. J'ai déjà fait une fresque là-dessus. Je pars dans ce thème un peu large, et puis moi, je me raconte mes histoires au fur et à mesure, donc je ne sais pas forcément ce que je vais dessiner le mètre d'après ou les 30 cm suivants. C'est ce qui s'est passé quand j'ai fait cette première fresque, en sortant d'école, qui s'appelait "Ultra Copain", en 2011. Très vite, j'ai été invité à exposer à Londres, d'où mon départ de Paris pour un an à Londres et j'ai rencontré un éditeur qui m'a proposé de faire un livre. Ma première fresque en commande, plus en loisir, comme je pouvais faire, était sur le vélo. C'est une série qui s'appelle "Bicycle" qui a donné naissance à un grand dépliant en livre. J’avais le thème du vélo puis j'ai avancé centimètre par centimètre. »
Il y a deux affiches, celles des Jeux olympiques et celle des paralympiques, le diptyque réuni forme une immense arène inclusive. Pour symboliser la parité, un nombre égal de femmes et d’hommes apparaissent au premier plan. Ugo Gattoni a glissé quelques touches, des détails, des symboles parisiens comme le Pont-Neuf, le Stade de France, les Invalides, la tour Eiffel, le Grand Palais, l’Arc de triomphe et le métro qui n’ont pas été oubliés.
« Les JO, c'est une période où, normalement, il y a une trêve de conflits et de guerres dans le monde. C'est une période de paix. Il y a des vols de colombes, il y a des tout petits symboles comme cela que j'ai essayé de mettre, des choses qui sont peut-être à un troisième niveau de lecture du dessin, mais grâce à ce format très imposant de fresque, j'ai des détails qui sont de l'ordre du trois ou quatre millimètres. Il y a un premier niveau de lecture. De loin, la grande arène avec une ambiance un peu épique, un peu péplum, mais il y a aussi la tour Eiffel, le Stade de France, ce plongeur au premier plan, le balcon olympique aussi. Il y a plusieurs niveaux d'échelles. »
« Et puis, plus près de l’affiche, il y a des petites histoires. Et encore un troisième pas où, là, nous oublions complètement le cadre du dessin, du format, puisqu'il est plus grand que nous en se perdant dans des micro détails où, en effet, il n'y a pas que du sport, il y a aussi des petites saynètes d'amoureux parisiens qui sont sous un saule pleureur. Il y a des petits coins que moi, j'aime bien dans Paris. »
Ces affiches ne sont pas une commande comme les autres, le travail d’Ugo Gattoni a été très intense pendant 4 mois. « C'est très gratifiant d'être choisi pour le faire. Je ne me rendais pas compte au début de l'ampleur du projet et de sa diffusion. Je m'en suis rendu compte, je pense même le jour du dévoilement au musée d'Orsay où il y avait ces milliards de caméras et puis après toute la couverture médiatique. Ce dessin a été le dessin le plus vu au monde pendant un mois, c'est complètement fou. C'est donc, un honneur. Moi, je suis très attaché à Paris, donc j'étais ravi de le magnifier à mon sens. »
Alors que l’intelligence artificielle aurait pu générer des images, Ugo Gattoni a dessiné à la main les 40 000 personnages des affiches officielles de Paris 2024. Pour l’artiste dessinateur, il s’agit de sa fresque, son dessin le plus accompli. « C'est le plus abouti, le plus poussé en termes de technique, de couleur. Je n'avais jamais fait de fresques aussi grandes, colorées en quatre mois. Je sens que je prends vraiment une aisance en dessin et que cela me fait énormément évoluer. Je suis ravi parce que dès que je finis une commande, je replonge dans Nebula, dans mon univers où je vais amener beaucoup de légèreté et d'aisance dans mon travail plus personnel. Ce travail Nebula, il est très frustrant parce que j'aimerais y consacrer ma vie, mais en fait, j'y consacre quelques mois entre les commandes. Mais du coup, j'ai toujours un nouveau regard sur cet univers et cela permet de faire des dessins un peu plus mûrs, je pense. »
Toutes les disciplines sportives sont représentées, y compris les nouveaux venus de cette édition comme le breaking, l’escalade, le skateboard et le surf. « Je crois qu'il y en a 43, mais par exemple, il y a le côté olympique, le côté paralympique, le tennis est représenté en tennis fauteuil, mais pas deux fois, pas côté olympique. En haut, il y a la vague pour le surf de Tahiti. La vague se casse vers la gauche, je l'avais dessinée vers la droite. Enfin des détails qui sont importants avec un petit pourcentage de retouches. Il y a Stoke Mandeville aussi, le berceau paralympique, côté Angleterre en face. J’ai essayé de mettre le maximum. »
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À l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques 2024, cet été, 100% création vous fait découvrir, les métiers et l’esprit créatif de ces JO. Cet évènement mondial encourage les créateurs, artistes ou artisans d’art à se surpasser, à donner le meilleur d’eux-mêmes. Aujourd’hui, Ugo Gattoni, artiste et dessinateur des affiches des Jeux. Il a imaginé un diptyque. En mettant les deux affiches ensemble, elles offrent une vision globale de Paris 2024.
Je pars d'une expérience personnelle, d'un rêve des fois, d'une expérience vécue.
Ugo Gattoni, artiste et dessinateur du diptyque de l’affiche des Jeux.
Puis après, je vais bouquiner un petit peu. Je prends un peu ce qui passe dans ma vie. Je peux lire quelque chose sur la mythologie grecque, le chamanisme et je vais croiser des traditions. Je pioche ce qui me plaît, j'en fais mon mélange et je m'écris ma propre mythologie. Et après, une fois que j’ai des bases un peu sérieuses pour pouvoir partir en délire, c'est bon.
Ugo Gattoni, est né et a grandi en banlieue parisienne. Il a fait des études de graphisme. Après son diplôme, il se consacre une année uniquement au dessin. Il aime les projets de grande envergure, raconter des histoires sur des rouleaux de 10 mètres sur 1 mètre. Ugo Gattoni est déjà un habitué du format de la fresque. Il dessine jour après jour des histoires du quotidien. C’est comme cela qu’il a trouvé son style, l’infiniment petit en grand format.
« Souvent, j'ai un grand thème qui me fait plaisir. Cela peut être un parc d'attractions, le médiéval. J'ai déjà fait une fresque là-dessus. Je pars dans ce thème un peu large, et puis moi, je me raconte mes histoires au fur et à mesure, donc je ne sais pas forcément ce que je vais dessiner le mètre d'après ou les 30 cm suivants. C'est ce qui s'est passé quand j'ai fait cette première fresque, en sortant d'école, qui s'appelait "Ultra Copain", en 2011. Très vite, j'ai été invité à exposer à Londres, d'où mon départ de Paris pour un an à Londres et j'ai rencontré un éditeur qui m'a proposé de faire un livre. Ma première fresque en commande, plus en loisir, comme je pouvais faire, était sur le vélo. C'est une série qui s'appelle "Bicycle" qui a donné naissance à un grand dépliant en livre. J’avais le thème du vélo puis j'ai avancé centimètre par centimètre. »
Il y a deux affiches, celles des Jeux olympiques et celle des paralympiques, le diptyque réuni forme une immense arène inclusive. Pour symboliser la parité, un nombre égal de femmes et d’hommes apparaissent au premier plan. Ugo Gattoni a glissé quelques touches, des détails, des symboles parisiens comme le Pont-Neuf, le Stade de France, les Invalides, la tour Eiffel, le Grand Palais, l’Arc de triomphe et le métro qui n’ont pas été oubliés.
« Les JO, c'est une période où, normalement, il y a une trêve de conflits et de guerres dans le monde. C'est une période de paix. Il y a des vols de colombes, il y a des tout petits symboles comme cela que j'ai essayé de mettre, des choses qui sont peut-être à un troisième niveau de lecture du dessin, mais grâce à ce format très imposant de fresque, j'ai des détails qui sont de l'ordre du trois ou quatre millimètres. Il y a un premier niveau de lecture. De loin, la grande arène avec une ambiance un peu épique, un peu péplum, mais il y a aussi la tour Eiffel, le Stade de France, ce plongeur au premier plan, le balcon olympique aussi. Il y a plusieurs niveaux d'échelles. »
« Et puis, plus près de l’affiche, il y a des petites histoires. Et encore un troisième pas où, là, nous oublions complètement le cadre du dessin, du format, puisqu'il est plus grand que nous en se perdant dans des micro détails où, en effet, il n'y a pas que du sport, il y a aussi des petites saynètes d'amoureux parisiens qui sont sous un saule pleureur. Il y a des petits coins que moi, j'aime bien dans Paris. »
Ces affiches ne sont pas une commande comme les autres, le travail d’Ugo Gattoni a été très intense pendant 4 mois. « C'est très gratifiant d'être choisi pour le faire. Je ne me rendais pas compte au début de l'ampleur du projet et de sa diffusion. Je m'en suis rendu compte, je pense même le jour du dévoilement au musée d'Orsay où il y avait ces milliards de caméras et puis après toute la couverture médiatique. Ce dessin a été le dessin le plus vu au monde pendant un mois, c'est complètement fou. C'est donc, un honneur. Moi, je suis très attaché à Paris, donc j'étais ravi de le magnifier à mon sens. »
Alors que l’intelligence artificielle aurait pu générer des images, Ugo Gattoni a dessiné à la main les 40 000 personnages des affiches officielles de Paris 2024. Pour l’artiste dessinateur, il s’agit de sa fresque, son dessin le plus accompli. « C'est le plus abouti, le plus poussé en termes de technique, de couleur. Je n'avais jamais fait de fresques aussi grandes, colorées en quatre mois. Je sens que je prends vraiment une aisance en dessin et que cela me fait énormément évoluer. Je suis ravi parce que dès que je finis une commande, je replonge dans Nebula, dans mon univers où je vais amener beaucoup de légèreté et d'aisance dans mon travail plus personnel. Ce travail Nebula, il est très frustrant parce que j'aimerais y consacrer ma vie, mais en fait, j'y consacre quelques mois entre les commandes. Mais du coup, j'ai toujours un nouveau regard sur cet univers et cela permet de faire des dessins un peu plus mûrs, je pense. »
Toutes les disciplines sportives sont représentées, y compris les nouveaux venus de cette édition comme le breaking, l’escalade, le skateboard et le surf. « Je crois qu'il y en a 43, mais par exemple, il y a le côté olympique, le côté paralympique, le tennis est représenté en tennis fauteuil, mais pas deux fois, pas côté olympique. En haut, il y a la vague pour le surf de Tahiti. La vague se casse vers la gauche, je l'avais dessinée vers la droite. Enfin des détails qui sont importants avec un petit pourcentage de retouches. Il y a Stoke Mandeville aussi, le berceau paralympique, côté Angleterre en face. J’ai essayé de mettre le maximum. »
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