
Sign up to save your podcasts
Or
« À peine élu chancelier d’Allemagne, relève Le Figaro à Paris, Friedrich Merz a tenu, avant-hier soir, des propos inouïs dans la bouche d’un leader du Parti chrétien-démocrate, une formation profondément atlantiste depuis trois quarts de siècle. L’ancien représentant en Allemagne du fonds d’investissement américain BlackRock a déclaré que les États-Unis étaient désormais indifférents au sort de l’Europe, et que le Vieux Continent devait de toute urgence construire sa propre défense, indépendamment de l’Amérique. Même un leader européen aussi méfiant à l’égard de la fiabilité de l’allié américain que Charles de Gaulle ne se serait pas exprimé de manière aussi tranchée. »
Finalement, soupire Le Figaro, « soyons reconnaissants à Trump de nous avoir réveillés. Il est grand temps que l’Europe ne dépende plus de l’Amérique, ni militairement, ni financièrement, ni économiquement, ni diplomatiquement. »
Le Süddeutsche Zeitung à Munich enchaîne : « à peine les Européens ont-ils digéré de ne plus avoir d’ami à Washington qu’ils doivent admettre l’idée que l’homme de la Maison-Blanche se révèle même être un ennemi. Dans le meilleur des scénarios, il sera possible d’empêcher Trump de détruire de facto l’OTAN. Cela coûtera alors très cher. Dans le pire des scénarios, on n’y arrivera pas. Et cela coûtera beaucoup plus cher. Dans les deux scénarios, il s’agira d’armer enfin la Bundeswehr, s’exclame le quotidien allemand. Plus Trump affiche ouvertement son désintérêt pour la défense de l'Europe, plus le risque de guerre augmente. »
« Réveillez le De Gaulle qui sommeille en vous »« L’heure des décisions est venue », lance le Corriere Della Serra à Rome. « C’est au niveau européen que les dépenses peuvent être mieux coordonnées pour éviter des duplications coûteuses et superflues et pour jeter les bases d’une défense commune plus indispensable que jamais. (…) C’est ainsi que l’on défendra la paix, non pas en détournant la tête ou en déclamant des vœux pieux sans rapport avec la réalité de l’histoire et de ses accélérations. »
Le Soir à Bruxelles rappelle pour sa part qu’après-guerre, « seul de Gaulle avait appelé à ne pas rester sous le parapluie américain, conduisant la France à constituer une force de dissuasion nucléaire dont les Européens redécouvrent soudain tout l’intérêt. “Réveillez le De Gaulle qui sommeille en vous“ : c’est un peu l’injonction donnée aux actuels dirigeants européens, appelés à renforcer leur dispositif défensif. (…) La mobilisation commence face à la nouvelle réalité de l’“America alone“, mais avec une pression budgétaire terrible sur les Etats pour financer – quel paradoxe – des équipements (militaires) dont tout le monde espère qu’ils ne vont jamais servir. »
Sortir du déni…Le Monde à Paris renchérit : « le terrible bilan de la guerre en Ukraine est aussi un défi pour l’Europe, forcée d’envisager d’aider seule Kiev face à une Russie hostile, dont l’administration Trump semble prête à épouser les positions. Le choc est rude, mais les Européens, coupables de légèreté pour s’être trop longtemps reposés sur la puissance américaine, sortent enfin du déni, pointe Le Monde. Le président Emmanuel Macron et le premier ministre britannique, Keir Starmer, ont raison de faire le voyage à Washington pour tenter de ramener le président Trump à la raison, même si l’espoir est mince. S’ils n’y parviennent pas, les Européens les plus lucides n’auront pas d’autre choix que de se mettre en ordre de bataille. Abandonner Kiev à la Russie leur coûterait plus cher encore que de la soutenir aujourd’hui. L’Ukraine joue sa survie, l’Europe son avenir. »
De la parole aux actes ?Enfin, on revient au Figaro qui estime que « l’Europe a tout à fait les moyens de se remettre d’un abandon américain. Militairement, elle peut se protéger elle-même. Le budget militaire cumulé des Européens est trois fois celui de la Russie. Les Ukrainiens ont montré que l’armée russe était tout sauf imbattable. »
Reste maintenant à passer de la parole aux actes… Car, comme le souligne Le Temps à Genève, « l’unification militaire divise l’Europe : on a, d’un côté, des pays comme la France, le Royaume-Uni, la Pologne ou les pays baltes, qui craignent un conflit majeur dans les années à venir, et qui prônent une défense plus forte. De l’autre, on a des nations, comme la Hongrie, qui privilégie une approche plus conciliante avec la Russie. »
4.2
55 ratings
« À peine élu chancelier d’Allemagne, relève Le Figaro à Paris, Friedrich Merz a tenu, avant-hier soir, des propos inouïs dans la bouche d’un leader du Parti chrétien-démocrate, une formation profondément atlantiste depuis trois quarts de siècle. L’ancien représentant en Allemagne du fonds d’investissement américain BlackRock a déclaré que les États-Unis étaient désormais indifférents au sort de l’Europe, et que le Vieux Continent devait de toute urgence construire sa propre défense, indépendamment de l’Amérique. Même un leader européen aussi méfiant à l’égard de la fiabilité de l’allié américain que Charles de Gaulle ne se serait pas exprimé de manière aussi tranchée. »
Finalement, soupire Le Figaro, « soyons reconnaissants à Trump de nous avoir réveillés. Il est grand temps que l’Europe ne dépende plus de l’Amérique, ni militairement, ni financièrement, ni économiquement, ni diplomatiquement. »
Le Süddeutsche Zeitung à Munich enchaîne : « à peine les Européens ont-ils digéré de ne plus avoir d’ami à Washington qu’ils doivent admettre l’idée que l’homme de la Maison-Blanche se révèle même être un ennemi. Dans le meilleur des scénarios, il sera possible d’empêcher Trump de détruire de facto l’OTAN. Cela coûtera alors très cher. Dans le pire des scénarios, on n’y arrivera pas. Et cela coûtera beaucoup plus cher. Dans les deux scénarios, il s’agira d’armer enfin la Bundeswehr, s’exclame le quotidien allemand. Plus Trump affiche ouvertement son désintérêt pour la défense de l'Europe, plus le risque de guerre augmente. »
« Réveillez le De Gaulle qui sommeille en vous »« L’heure des décisions est venue », lance le Corriere Della Serra à Rome. « C’est au niveau européen que les dépenses peuvent être mieux coordonnées pour éviter des duplications coûteuses et superflues et pour jeter les bases d’une défense commune plus indispensable que jamais. (…) C’est ainsi que l’on défendra la paix, non pas en détournant la tête ou en déclamant des vœux pieux sans rapport avec la réalité de l’histoire et de ses accélérations. »
Le Soir à Bruxelles rappelle pour sa part qu’après-guerre, « seul de Gaulle avait appelé à ne pas rester sous le parapluie américain, conduisant la France à constituer une force de dissuasion nucléaire dont les Européens redécouvrent soudain tout l’intérêt. “Réveillez le De Gaulle qui sommeille en vous“ : c’est un peu l’injonction donnée aux actuels dirigeants européens, appelés à renforcer leur dispositif défensif. (…) La mobilisation commence face à la nouvelle réalité de l’“America alone“, mais avec une pression budgétaire terrible sur les Etats pour financer – quel paradoxe – des équipements (militaires) dont tout le monde espère qu’ils ne vont jamais servir. »
Sortir du déni…Le Monde à Paris renchérit : « le terrible bilan de la guerre en Ukraine est aussi un défi pour l’Europe, forcée d’envisager d’aider seule Kiev face à une Russie hostile, dont l’administration Trump semble prête à épouser les positions. Le choc est rude, mais les Européens, coupables de légèreté pour s’être trop longtemps reposés sur la puissance américaine, sortent enfin du déni, pointe Le Monde. Le président Emmanuel Macron et le premier ministre britannique, Keir Starmer, ont raison de faire le voyage à Washington pour tenter de ramener le président Trump à la raison, même si l’espoir est mince. S’ils n’y parviennent pas, les Européens les plus lucides n’auront pas d’autre choix que de se mettre en ordre de bataille. Abandonner Kiev à la Russie leur coûterait plus cher encore que de la soutenir aujourd’hui. L’Ukraine joue sa survie, l’Europe son avenir. »
De la parole aux actes ?Enfin, on revient au Figaro qui estime que « l’Europe a tout à fait les moyens de se remettre d’un abandon américain. Militairement, elle peut se protéger elle-même. Le budget militaire cumulé des Européens est trois fois celui de la Russie. Les Ukrainiens ont montré que l’armée russe était tout sauf imbattable. »
Reste maintenant à passer de la parole aux actes… Car, comme le souligne Le Temps à Genève, « l’unification militaire divise l’Europe : on a, d’un côté, des pays comme la France, le Royaume-Uni, la Pologne ou les pays baltes, qui craignent un conflit majeur dans les années à venir, et qui prônent une défense plus forte. De l’autre, on a des nations, comme la Hongrie, qui privilégie une approche plus conciliante avec la Russie. »
16 Listeners
32 Listeners
7 Listeners
195 Listeners
40 Listeners
28 Listeners
13 Listeners
14 Listeners
42 Listeners
40 Listeners
12 Listeners
25 Listeners
7 Listeners
29 Listeners
3 Listeners
12 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
28 Listeners
1 Listeners
16 Listeners
4 Listeners
1 Listeners
4 Listeners
3 Listeners
3 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
1 Listeners
0 Listeners
24 Listeners
1 Listeners
0 Listeners
0 Listeners