
Sign up to save your podcasts
Or
« Au lendemain d’une conférence de Munich tumultueuse et d’une semaine diplomatique parmi les plus douloureuses de leur existence, les dirigeants européens tentent d’esquisser une sortie de crise, relève le Figaro à Paris. Celle-ci prend la forme d’une conférence sur la "sécurité européenne" convoquée ce lundi à Paris par Emmanuel Macron. Le chef de l’État a invité dans la capitale française les dirigeants des "principaux" États membres de l’Union européenne, le Royaume-Uni, ainsi que le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte. Avec pour but de renforcer la sécurité du continent et d’accroître son influence diplomatique dans une négociation de paix ukrainienne qui semble leur échapper. »
Il y a urgence à réagir face à l’attitude des américains, souligne El Pais à Madrid. « L’Union européenne est confrontée à une crise stratégique sans précédent en raison du changement de politique étrangère des États-Unis, qui sont passés du statut de partenaire fiable à celui de partenaire hostile envers leurs alliés du Vieux continent. (…) Les contacts de Trump avec Poutine pour négocier la paix en Ukraine dans le dos de Kiev et de Bruxelles – légitimant ainsi l’expansionnisme russe et portant atteinte au droit international – constituent non seulement un mépris pour les Ukrainiens et les Européens, mais marquent également un tournant qui exige une réponse décisive et, surtout, unie face au nouvel ordre mondial promu agressivement par les États-Unis. »
Tirer d’abord, discuter ensuiteLe Soir à Bruxelles reprend la balle au bond et s’interroge : « Les États-Unis se sont-ils mués en adversaire de l’Europe ? Peut-on encore appeler "allié" un État qui remet en cause, unilatéralement, ses engagements au sein de l’Otan ? Voire menace de s’en prendre à l’intégrité territoriale d’un État (l’Ukraine), pour piller ses ressources naturelles ? Tout cela au pire moment de fragilité pour l’Europe, confrontée à la menace existentielle posée par Vladimir Poutine ? »
Le Corriere Della Sera à Rome analyse que « Donald Trump, en moins d’un mois, nous a fait comprendre ce qu’il avait en tête : choquer le monde, et voir ce qui se passe. Exclure l’Europe des négociations sur l’Ukraine est une insulte à l’Otan. Récompenser l’agression de Poutine revient à accorder à la Russie le rôle de puissance dominante sur le continent. Venir à Munich et se moquer des libertés européennes, comme l’a fait le vice-président J.D. Vance, est offensant. »
Trois salvesLe Temps à Genève précise qu'« en une semaine, l’administration Trump a envoyé trois signaux aux Européens : les États-Unis sont prêts à abandonner l’allié ukrainien si ce dernier n’accepte pas de céder des territoires à l’ennemi et de livrer ses ressources pour rembourser sa dette (c’était mardi); Washington va négocier directement avec Moscou (c’était jeudi); et la Maison-Blanche embrasse l’extrême droite, notamment en Allemagne, et s’immisce dans les processus électoraux (c’était vendredi) ».
Alors, « pour tenter de sauver le lien transatlantique, l’Europe doit à son tour user du langage de la force pour formuler un nouveau deal avec les États-Unis, affirme Le Temps. C’est dans ce but qu’Emmanuel Macron convoque en urgence un sommet ce lundi à Paris. Il s’agira d’abord de s’assurer de l’union des Européens face à ces nouveaux défis existentiels. »
« Mauvais signe »Le Washington Post, pas franchement favorable au nouvel occupant de la Maison-Blanche, pointe également la brutalité et même l’incohérence de la diplomatie américaine : « l’administration Trump a entamé sa première semaine de négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine avec un ensemble étourdissant de signaux contradictoires qui ont déconcerté et inquiété les alliés européens de l’Amérique et qui ont semblé récompenser principalement le président russe Vladimir Poutine. (…) Des négociations pour le moins anarchiques, pointe encore le Post : le message et les messagers ont changé presque quotidiennement ; des concessions à Poutine ont été proposées, puis retirées. L’administration américaine a semblé exclure le président ukrainien Volodymyr Zelensky, puis le courtiser, avant de l’écarter à nouveau. (…) Il est probable que Trump ne sache pas trop où il va. Dans les négociations, il aime bombarder et lorsque les obus explosent, il redirige les tirs. »
Alors, conclut le Washington Post, « les négociations devraient s’accélérer cette semaine avec la rencontre prévue en Arabie Saoudite entre le secrétaire d’État Marco Rubio et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. À l’heure où nous écrivons ces lignes, il semble qu’aucun représentant ukrainien de haut rang ne sera présent. C’est un très mauvais signe. »
4.2
55 ratings
« Au lendemain d’une conférence de Munich tumultueuse et d’une semaine diplomatique parmi les plus douloureuses de leur existence, les dirigeants européens tentent d’esquisser une sortie de crise, relève le Figaro à Paris. Celle-ci prend la forme d’une conférence sur la "sécurité européenne" convoquée ce lundi à Paris par Emmanuel Macron. Le chef de l’État a invité dans la capitale française les dirigeants des "principaux" États membres de l’Union européenne, le Royaume-Uni, ainsi que le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte. Avec pour but de renforcer la sécurité du continent et d’accroître son influence diplomatique dans une négociation de paix ukrainienne qui semble leur échapper. »
Il y a urgence à réagir face à l’attitude des américains, souligne El Pais à Madrid. « L’Union européenne est confrontée à une crise stratégique sans précédent en raison du changement de politique étrangère des États-Unis, qui sont passés du statut de partenaire fiable à celui de partenaire hostile envers leurs alliés du Vieux continent. (…) Les contacts de Trump avec Poutine pour négocier la paix en Ukraine dans le dos de Kiev et de Bruxelles – légitimant ainsi l’expansionnisme russe et portant atteinte au droit international – constituent non seulement un mépris pour les Ukrainiens et les Européens, mais marquent également un tournant qui exige une réponse décisive et, surtout, unie face au nouvel ordre mondial promu agressivement par les États-Unis. »
Tirer d’abord, discuter ensuiteLe Soir à Bruxelles reprend la balle au bond et s’interroge : « Les États-Unis se sont-ils mués en adversaire de l’Europe ? Peut-on encore appeler "allié" un État qui remet en cause, unilatéralement, ses engagements au sein de l’Otan ? Voire menace de s’en prendre à l’intégrité territoriale d’un État (l’Ukraine), pour piller ses ressources naturelles ? Tout cela au pire moment de fragilité pour l’Europe, confrontée à la menace existentielle posée par Vladimir Poutine ? »
Le Corriere Della Sera à Rome analyse que « Donald Trump, en moins d’un mois, nous a fait comprendre ce qu’il avait en tête : choquer le monde, et voir ce qui se passe. Exclure l’Europe des négociations sur l’Ukraine est une insulte à l’Otan. Récompenser l’agression de Poutine revient à accorder à la Russie le rôle de puissance dominante sur le continent. Venir à Munich et se moquer des libertés européennes, comme l’a fait le vice-président J.D. Vance, est offensant. »
Trois salvesLe Temps à Genève précise qu'« en une semaine, l’administration Trump a envoyé trois signaux aux Européens : les États-Unis sont prêts à abandonner l’allié ukrainien si ce dernier n’accepte pas de céder des territoires à l’ennemi et de livrer ses ressources pour rembourser sa dette (c’était mardi); Washington va négocier directement avec Moscou (c’était jeudi); et la Maison-Blanche embrasse l’extrême droite, notamment en Allemagne, et s’immisce dans les processus électoraux (c’était vendredi) ».
Alors, « pour tenter de sauver le lien transatlantique, l’Europe doit à son tour user du langage de la force pour formuler un nouveau deal avec les États-Unis, affirme Le Temps. C’est dans ce but qu’Emmanuel Macron convoque en urgence un sommet ce lundi à Paris. Il s’agira d’abord de s’assurer de l’union des Européens face à ces nouveaux défis existentiels. »
« Mauvais signe »Le Washington Post, pas franchement favorable au nouvel occupant de la Maison-Blanche, pointe également la brutalité et même l’incohérence de la diplomatie américaine : « l’administration Trump a entamé sa première semaine de négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine avec un ensemble étourdissant de signaux contradictoires qui ont déconcerté et inquiété les alliés européens de l’Amérique et qui ont semblé récompenser principalement le président russe Vladimir Poutine. (…) Des négociations pour le moins anarchiques, pointe encore le Post : le message et les messagers ont changé presque quotidiennement ; des concessions à Poutine ont été proposées, puis retirées. L’administration américaine a semblé exclure le président ukrainien Volodymyr Zelensky, puis le courtiser, avant de l’écarter à nouveau. (…) Il est probable que Trump ne sache pas trop où il va. Dans les négociations, il aime bombarder et lorsque les obus explosent, il redirige les tirs. »
Alors, conclut le Washington Post, « les négociations devraient s’accélérer cette semaine avec la rencontre prévue en Arabie Saoudite entre le secrétaire d’État Marco Rubio et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. À l’heure où nous écrivons ces lignes, il semble qu’aucun représentant ukrainien de haut rang ne sera présent. C’est un très mauvais signe. »
16 Listeners
32 Listeners
7 Listeners
195 Listeners
40 Listeners
28 Listeners
13 Listeners
14 Listeners
42 Listeners
40 Listeners
12 Listeners
25 Listeners
7 Listeners
29 Listeners
3 Listeners
12 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
28 Listeners
1 Listeners
16 Listeners
4 Listeners
1 Listeners
4 Listeners
3 Listeners
3 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
1 Listeners
0 Listeners
24 Listeners
1 Listeners
0 Listeners
0 Listeners