Depuis minuit (heure de Washington), les États-Unis sont officiellement entrés en shutdown. Faute d’accord budgétaire entre Républicains et Démocrates, 750 000 fonctionnaires sont mis au chômage technique, les services fédéraux tournent au ralenti, et les marchés s’inquiètent.
Les États-Unis connaissent depuis cette nuit leur 23ᵉ shutdown depuis 1976. Faute d’accord au Congrès sur le budget, une grande partie du gouvernement fédéral est à l’arrêt.
Près de 750 000 fonctionnaires sont mis en congé forcé et ne sont plus payés, représentant un manque à gagner estimé à 400 millions de dollars par jour.
Seuls les services essentiels continuent à fonctionner – sécurité nationale, police fédérale, contrôle aérien, armée – mais sans rémunération immédiate pour leurs personnels. En revanche, de nombreux services ferment totalement : musées, parcs nationaux, délivrance de permis administratifs, une grande partie des services fiscaux, et même les organismes de recherche comme le NIH. Certaines aides sociales risquent également d’être suspendues.
Les répercussions touchent aussi le secteur privé : de nombreuses entreprises dépendantes de commandes publiques voient leurs paiements bloqués, mettant en danger leur trésorerie.
Les marchés financiers s’inquiètent de cette paralysie. Non seulement elle alimente l’incertitude, mais elle prive aussi les investisseurs d’indicateurs cruciaux : le Bureau of Labor Statistics (BLS) ne publiera pas, comme prévu ce vendredi, les chiffres mensuels de l’emploi. Une absence qui complique le travail de la Réserve fédérale, privée d’un signal essentiel pour ajuster sa politique monétaire.
Selon le CBO (Congressional Budget Office), le précédent shutdown – le plus long de l’histoire américaine, 35 jours en 2018-2019 – avait coûté 11 milliards de dollars à l’économie, dont 3 milliards définitivement perdus, soit environ 0,02 point de PIB.
Les États-Unis en comptent désormais 23. Dans les années 1980, ces blocages étaient fréquents mais courts (1 à 2 jours). Depuis, ils durent plus longtemps : 17 jours sous Obama, 35 jours sous Trump…
À chaque fois, l’impact économique est temporaire, mais l’image des États-Unis est écornée : celle d’une superpuissance incapable de voter son propre budget.