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Ce dimanche 23 février ont lieu des élections législatives anticipées en Allemagne. Le scrutin vise à renouveler les 630 sièges du Bundestag, la chambre basse du Parlement et donc de former une nouvelle majorité et élire un nouveau chancelier. Situation politique expliquée par sa situation économique qui a des conséquences à l’échelle européenne. Décryptage.
L'Allemagne reste la première économie européenne et la troisième mondiale. Mais elle est dans le rouge. En 2024, elle a connu une deuxième année de récession consécutive. Une croissance négative expliquée par la crise de son modèle industriel. Ces derniers mois en sont la preuve... Ils ont été rythmés par des annonces de plans sociaux au sein de grands groupes mais aussi dans des entreprises de taille moyenne. Le symbole de cette difficulté allemande, c'est évidemment cette décision de Volkswagen, à savoir la suppression de 35 000 emplois dans le pays d'ici à 2030. Hier, c'est Mercedez-Benz qui a dévoilé un plan d'économies de plusieurs milliards d'euros.
Tout l’écosystème européen en souffranceCe marasme économique allemand affecte ses partenaires et notamment les pays membres de l'Union européenne. Cela parce que l'Allemagne est le premier partenaire de pratiquement la moitié des pays de l'UE. Si son activité ralentit, mécaniquement, c'est celle des autres pays qui va aussi ralentir. Illustration en Italie. Le pays abrite bon nombre de sous-traitants de filiales allemandes, notamment dans la métallurgie et dans l'automobile. Ces deux secteurs font face à d'importantes difficultés en Allemagne. Cela a des conséquences directes sur la production en Italie. À ce propos, c'en est d'ailleurs la preuve, les exportations italiennes à destination de l'Allemagne ne cessent de diminuer: -3,7% en décembre dernier.
À lire aussiL'Italie, championne des exportations mais jusqu'à quand?
La situation pourrait même être plus inquiétante pour les pays d'Europe centrale. Par exemple la République tchèque ou la Pologne qui sont dépendantes de l'activité économique allemande. Si la production allemande se contracte, c'est la leur qui souffrira de plein fouet !
Faire face à la Chine et aux États-UnisDans ce contexte, il est difficile de ne pas évoquer l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Ses menaces de droits de douanes tous azimuts risquent aussi d'affecter l'économie allemande et européenne à plus large échelle. L'inquiétude est réelle à Berlin puisqu’il y a quelques jours, le président de la Bundesbank, la banque centrale allemande s'en est lui-même fait l'écho. Il prévient que les mesures protectionnistes du président américain toucheraient fortement l'Allemagne et qu'il fallait que le pays s'adapte vite, pour ne pas dire en urgence. Et puis il y a aussi la Chine, concurrent qui sape la compétitivité allemande. Les deux pays ne jouent plus dans la même catégorie et c'est Berlin qui en pâtit le plus, cela notamment parce que Pékin subventionne la production industrielle notamment, production qui est le cœur de métier de l'Allemagne.
À lire aussiComment l'Allemagne tente de sauver son industrie et son économie
Tous ces éléments sont autant de dossiers en souffrance sur le bureau de la chancellerie. Car les prévisions de croissance pour 2025 restent positives mais elles diminuent de mois en mois. Une expression résume plutôt bien la situation, si l'Allemagne éternue ce sont les Européens qui toussent. Il ne reste maintenant qu'à préparer les mouchoirs, voire les médicaments !
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Ce dimanche 23 février ont lieu des élections législatives anticipées en Allemagne. Le scrutin vise à renouveler les 630 sièges du Bundestag, la chambre basse du Parlement et donc de former une nouvelle majorité et élire un nouveau chancelier. Situation politique expliquée par sa situation économique qui a des conséquences à l’échelle européenne. Décryptage.
L'Allemagne reste la première économie européenne et la troisième mondiale. Mais elle est dans le rouge. En 2024, elle a connu une deuxième année de récession consécutive. Une croissance négative expliquée par la crise de son modèle industriel. Ces derniers mois en sont la preuve... Ils ont été rythmés par des annonces de plans sociaux au sein de grands groupes mais aussi dans des entreprises de taille moyenne. Le symbole de cette difficulté allemande, c'est évidemment cette décision de Volkswagen, à savoir la suppression de 35 000 emplois dans le pays d'ici à 2030. Hier, c'est Mercedez-Benz qui a dévoilé un plan d'économies de plusieurs milliards d'euros.
Tout l’écosystème européen en souffranceCe marasme économique allemand affecte ses partenaires et notamment les pays membres de l'Union européenne. Cela parce que l'Allemagne est le premier partenaire de pratiquement la moitié des pays de l'UE. Si son activité ralentit, mécaniquement, c'est celle des autres pays qui va aussi ralentir. Illustration en Italie. Le pays abrite bon nombre de sous-traitants de filiales allemandes, notamment dans la métallurgie et dans l'automobile. Ces deux secteurs font face à d'importantes difficultés en Allemagne. Cela a des conséquences directes sur la production en Italie. À ce propos, c'en est d'ailleurs la preuve, les exportations italiennes à destination de l'Allemagne ne cessent de diminuer: -3,7% en décembre dernier.
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Faire face à la Chine et aux États-UnisDans ce contexte, il est difficile de ne pas évoquer l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Ses menaces de droits de douanes tous azimuts risquent aussi d'affecter l'économie allemande et européenne à plus large échelle. L'inquiétude est réelle à Berlin puisqu’il y a quelques jours, le président de la Bundesbank, la banque centrale allemande s'en est lui-même fait l'écho. Il prévient que les mesures protectionnistes du président américain toucheraient fortement l'Allemagne et qu'il fallait que le pays s'adapte vite, pour ne pas dire en urgence. Et puis il y a aussi la Chine, concurrent qui sape la compétitivité allemande. Les deux pays ne jouent plus dans la même catégorie et c'est Berlin qui en pâtit le plus, cela notamment parce que Pékin subventionne la production industrielle notamment, production qui est le cœur de métier de l'Allemagne.
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