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L’Institut Giacometti à Paris aime confronter les œuvres d’artistes contemporains avec celles du sculpteur auquel le musée est dédié. En ce moment, les peintures de l’artiste syrien Marwan, décédé en 1972, dialoguent avec les sculptures du Suisse Alberto Giacometti. Les artistes partagent une même obsession pour la figure humaine qu'on retrouve dans les œuvres. Une exposition qui prend place dans le très bel hôtel particulier où s’est établi le musée entre art nouveau et art déco. L'exposition Giacometti / Marwan Obsessions, c'est au musée Giacometti jusqu'au 25 janvier 2026.
Dès l'entrée de l'exposition, on est accueilli par trois peintures grand format de Marwan représentant des figures. Elles font face à des têtes et bustes de Giacometti. « Ce qui a suscité notre envie, c'étaient les grandes têtes de la fin de l'œuvre de Marwan, qui, bien sûr, évoquaient un certain écho avec la façon dont Giacometti, lui aussi, faisait des bustes, des têtes et s'est attaché à la figure humaine pendant une très très grande partie de sa carrière », explique Françoise Cohen, co-commissaire de l'exposition.
Marwan met en avant dans sa peinture des humains anti-héros. Des êtres fragiles, silhouettes androgynes, se tenant parfois dans un coin du tableau, délaissant la place centrale. Ils font ainsi naturellement pendant aux sculptures diaphanes toutes en longueur de Giacometti. Les deux artistes sont reliés aussi par leur rapport à la matière.
« Giacometti est connu pour utiliser le plâtre de façon complètement personnelle, un peu comme de la terre. C'est-à-dire, qu'il va ajouter des parcelles de plâtre. Quand on est proche, on voit bien la trace de ses doigts. Dans l'oeuvre de Marwan, les tableaux sont souvent des huiles sur toile. Avec une certaine transparence, on a comme ça une construction de touches, les unes au-dessus des autres. Sans que la matière soit très très épaisse, mais qui montre une construction dans le temps », raconte Françoise Cohen.
Et si Marwan a fait toute sa carrière à Berlin où il s'est établi, il est toujours en lien avec son pays. Il peint les intellectuels syriens, mais aussi son ami le poète irakien Badr Chaker el Sayyab. Quant à sa ville Damas, c'est une source continuelle d'inspiration, notamment dans les visages-paysages où l'abstraction est un leurre. « Le visage est étalé comme un paysage, dans lequel il incite le spectateur à rentrer. Pour lui, il s'exprime en disant, que toutes les bosses, les volumes qui apparaissent pour rendre les cheveux, le front, etc, sont en fait les reliefs, les collines de la ville de Damas, sa ville d'origine », précise la co-commissaire de l'exposition.
Une peinture puissante qui nous happe et qui dialogue avec beaucoup de justesse avec les sculptures de Giacometti. Les deux artistes ayant en partage une quête constante de la condition humaine, vulnérable et fragile.
By RFI5
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L’Institut Giacometti à Paris aime confronter les œuvres d’artistes contemporains avec celles du sculpteur auquel le musée est dédié. En ce moment, les peintures de l’artiste syrien Marwan, décédé en 1972, dialoguent avec les sculptures du Suisse Alberto Giacometti. Les artistes partagent une même obsession pour la figure humaine qu'on retrouve dans les œuvres. Une exposition qui prend place dans le très bel hôtel particulier où s’est établi le musée entre art nouveau et art déco. L'exposition Giacometti / Marwan Obsessions, c'est au musée Giacometti jusqu'au 25 janvier 2026.
Dès l'entrée de l'exposition, on est accueilli par trois peintures grand format de Marwan représentant des figures. Elles font face à des têtes et bustes de Giacometti. « Ce qui a suscité notre envie, c'étaient les grandes têtes de la fin de l'œuvre de Marwan, qui, bien sûr, évoquaient un certain écho avec la façon dont Giacometti, lui aussi, faisait des bustes, des têtes et s'est attaché à la figure humaine pendant une très très grande partie de sa carrière », explique Françoise Cohen, co-commissaire de l'exposition.
Marwan met en avant dans sa peinture des humains anti-héros. Des êtres fragiles, silhouettes androgynes, se tenant parfois dans un coin du tableau, délaissant la place centrale. Ils font ainsi naturellement pendant aux sculptures diaphanes toutes en longueur de Giacometti. Les deux artistes sont reliés aussi par leur rapport à la matière.
« Giacometti est connu pour utiliser le plâtre de façon complètement personnelle, un peu comme de la terre. C'est-à-dire, qu'il va ajouter des parcelles de plâtre. Quand on est proche, on voit bien la trace de ses doigts. Dans l'oeuvre de Marwan, les tableaux sont souvent des huiles sur toile. Avec une certaine transparence, on a comme ça une construction de touches, les unes au-dessus des autres. Sans que la matière soit très très épaisse, mais qui montre une construction dans le temps », raconte Françoise Cohen.
Et si Marwan a fait toute sa carrière à Berlin où il s'est établi, il est toujours en lien avec son pays. Il peint les intellectuels syriens, mais aussi son ami le poète irakien Badr Chaker el Sayyab. Quant à sa ville Damas, c'est une source continuelle d'inspiration, notamment dans les visages-paysages où l'abstraction est un leurre. « Le visage est étalé comme un paysage, dans lequel il incite le spectateur à rentrer. Pour lui, il s'exprime en disant, que toutes les bosses, les volumes qui apparaissent pour rendre les cheveux, le front, etc, sont en fait les reliefs, les collines de la ville de Damas, sa ville d'origine », précise la co-commissaire de l'exposition.
Une peinture puissante qui nous happe et qui dialogue avec beaucoup de justesse avec les sculptures de Giacometti. Les deux artistes ayant en partage une quête constante de la condition humaine, vulnérable et fragile.

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