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Le président de l’Ouzbékistan, Shavkat Mirziyoyev est en visite d'État à Paris ce mercredi 12 mars 2025. Une visite, tout sauf anecdotique, car, derrière elle, se cache des enjeux économiques très importants entre les deux pays. Décryptage.
Il faut bien l’avouer, la France et l'Ouzbékistan ne sont ni pour l'un, ni pour l'autre, des partenaires commerciaux de premier plan, mais ils échangent tout de même. Paris est ainsi le seizième partenaire commercial de ce pays d'Asie centrale dont la capitale est Tachkent, restant ainsi un fournisseur secondaire très loin derrière la Chine, la Russie et le Kazakhstan qui occupent le podium.
Les deux échangent cependant tout un tas de choses ! En 2023, la France exportait pour 621 millions d'euros. Une tendance à la hausse puisque c'est cinq fois plus qu'en 2019. L'industrie française envoie des avions, des parfums, des cosmétiques, des produits pharmaceutiques ainsi que des machines et des équipements notamment agricoles. Il en sera d'ailleurs question durant cette visite d'État.
À lire aussiEn 2023, lors d'une visite en Ouzbékistan, Emmanuel Macron a cherché à sécuriser l'approvisionnement en uranium de la France
Le poids de l’uraniumMais l'Ouzbékistan pour sa part exporte peu vers la France, pour autant 90% de ses exportations correspondent à des livraisons de composés d'uranium. Autant dire la quasi-intégralité. C'est là que ça devient intéressant pour Paris et l'Élysée n'y va pas par quatre chemins en affirmant que cette visite d'État du président ouzbek est notamment consacrée « au renforcement de la coopération sur les métaux rares et stratégiques ». L'uranium en fait évidemment partie et il est grandement utile à la souveraineté énergétique tricolore puisqu'il fait fonctionner les centrales nucléaires. Paris pourrait ainsi trouver une alternative aux exportations nigériennes, le géant français Orano ayant suspendu son activité d'extraction au Niger, Orano qui opère d'ailleurs déjà en Ouzbékistan.
La région attireDe l’autre côté, l'ancienne république soviétique voit en la France une alliée idéale dans sa métamorphose. Le pays connait une croissance aux alentours de 6% par an, sa démographie explose et surtout, Tachkent veut réduire sa dépendance au gaz d'une part, et à la Russie d'autre part.
À lire aussiConfronté à une grave crise énergétique, l'Ouzbékistan va importer du gaz russe
La France est ainsi une solution car elle possède le savoir-faire et les technologies pour relever ce défi avec ses champions, par exemple, pour la transition énergétique que souhaite opérer l'Ouzbékistan. EDF qui est le plus gros investisseur tricolore dans le pays, à hauteur d'un milliard d'euros, a deux projets en cours de centrales thermiques. Total Energies a ouvert une centrale solaire photovoltaïque. En tout, ce sont une cinquantaine d'entreprises qui sont implantées dans l'ancienne république soviétique.
Mais il n'y a pas que la France qui est intéressée et qui intéresse l'Ouzbékistan. Plus largement c'est l'Asie centrale qui attire la France et les pays occidentaux. Le chancelier allemand Olaf Sholz s'y est rendu en septembre dernier pour des raisons à peu près similaires. On l'a donc bien compris, les deux pays ont beaucoup à gagner à s'entendre et cette visite d'État en est l'illustration. Nul doute que des contrats seront signés dans les prochaines heures entre la France, l'Ouzbékistan et leurs grandes entreprises nationales !
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Le président de l’Ouzbékistan, Shavkat Mirziyoyev est en visite d'État à Paris ce mercredi 12 mars 2025. Une visite, tout sauf anecdotique, car, derrière elle, se cache des enjeux économiques très importants entre les deux pays. Décryptage.
Il faut bien l’avouer, la France et l'Ouzbékistan ne sont ni pour l'un, ni pour l'autre, des partenaires commerciaux de premier plan, mais ils échangent tout de même. Paris est ainsi le seizième partenaire commercial de ce pays d'Asie centrale dont la capitale est Tachkent, restant ainsi un fournisseur secondaire très loin derrière la Chine, la Russie et le Kazakhstan qui occupent le podium.
Les deux échangent cependant tout un tas de choses ! En 2023, la France exportait pour 621 millions d'euros. Une tendance à la hausse puisque c'est cinq fois plus qu'en 2019. L'industrie française envoie des avions, des parfums, des cosmétiques, des produits pharmaceutiques ainsi que des machines et des équipements notamment agricoles. Il en sera d'ailleurs question durant cette visite d'État.
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La région attireDe l’autre côté, l'ancienne république soviétique voit en la France une alliée idéale dans sa métamorphose. Le pays connait une croissance aux alentours de 6% par an, sa démographie explose et surtout, Tachkent veut réduire sa dépendance au gaz d'une part, et à la Russie d'autre part.
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Mais il n'y a pas que la France qui est intéressée et qui intéresse l'Ouzbékistan. Plus largement c'est l'Asie centrale qui attire la France et les pays occidentaux. Le chancelier allemand Olaf Sholz s'y est rendu en septembre dernier pour des raisons à peu près similaires. On l'a donc bien compris, les deux pays ont beaucoup à gagner à s'entendre et cette visite d'État en est l'illustration. Nul doute que des contrats seront signés dans les prochaines heures entre la France, l'Ouzbékistan et leurs grandes entreprises nationales !
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