
Sign up to save your podcasts
Or
Continuer de vivre sans plus pouvoir se reproduire est une anomalie dans le monde animal. C'est le cas pour les humaines et cinq espèces de baleine à dents. Ces grands-mères assurent la protection des plus jeunes jusqu'à l'âge adulte.
C’est une nouvelle vie qui commence pour les femmes autour de la cinquantaine, quand elles ne sont plus capables de donner la vie, mais qu’il leur reste encore beaucoup à vivre : c’est ce qu’on appelle la ménopause. Une exception dans le monde du vivant. Mais les femmes ne sont pas complètement seules ! Sur les quelque 5 000 espèces de mammifères sur la planète, cinq d'entre elles, hors les humaines, connaissent la ménopause. Pas les primates, qui sont pourtant nos cousins les plus proches, mais des mammifères marins : des cétacés, des baleines à dents, comme les orques et les bélugas.
Les orques sont fertiles jusqu'à 40 ans et peuvent vivre 90 ans, à peu près comme les femmes. Mais arrêter de se reproduire, c’est une anomalie dans le monde animal, où il s’agit d’abord de perpétuer son espèce. Sauf s’il y a des avantages, comme une moindre concurrence. « Des femelles qui ne sont plus en phase de reproduction active ne seront plus en compétition avec des femelles du groupe qui elles sont en phase reproductive, explique Jean-Luc Jung, chercheur au Muséum national d’histoire naturelle et directeur de la Station marine de Dinard, en Bretagne. On va de fait éliminer les compétitions pour les mâles, et les femelles qui ne rentrent plus dans ces compétitions sont plus disponibles pour autre chose. »
À lire aussiLes baleines, anges gardiennes de la Terre
L'hypothèse de la grand-mèreC’est la théorie de la grand-mère, appliquée aux cétacés. Ces grands-mères ont de l’expérience, protègent les plus faibles des prédateurs et savent où trouver la nourriture. « Pendant la ménopause, les femmes auraient plus de temps pour s’occuper des enfants et des petits-enfants, poursuit Jean-Luc Jung. Cela limiterait aussi les conflits intergénérationnels. Au final, on aurait peut-être moins d’enfants, mais des enfants qui arriveraient à l’âge adulte plus fréquemment. »
Pour la grand-mère orque, c'est vrai qu'il y a du boulot dans un océan hostile. « Les cétacés ont une vie sociale extraordinairement forte. Et ça doit être particulièrement difficile d’élever des jeunes dans le milieu marin ; il n’y a pas d’endroits où se cacher, il n’y a pas d’arbres ou se réfugier, il n’y a pas de grottes… donc, il faut des organisations sociales autour des enfants, des jeunes, qui leur permettent d’arriver à l’âge adulte. »
Avantage évolutifLa ménopause apparaît ainsi comme un avantage évolutif chez des espèces connues pour leur vie sociale développée : il y a un intérêt à vivre, même quand on n'est plus fertile. Les cétacés forment des sociétés matriarcales, et s'ils sont les seuls animaux non humains à connaître la ménopause, ce n’est peut-être pas un hasard. « Les sociétés des cétacés sont quasiment tout le temps organisées autour des femelles, et il est possible que le fait que l’évolution ait abouti à la ménopause dans ces groupes soit lié », conclut Jean-Luc Jung.
À écouter dans Autour de la questionSommes-nous trop bêtes pour comprendre l’intelligence des animaux?
Continuer de vivre sans plus pouvoir se reproduire est une anomalie dans le monde animal. C'est le cas pour les humaines et cinq espèces de baleine à dents. Ces grands-mères assurent la protection des plus jeunes jusqu'à l'âge adulte.
C’est une nouvelle vie qui commence pour les femmes autour de la cinquantaine, quand elles ne sont plus capables de donner la vie, mais qu’il leur reste encore beaucoup à vivre : c’est ce qu’on appelle la ménopause. Une exception dans le monde du vivant. Mais les femmes ne sont pas complètement seules ! Sur les quelque 5 000 espèces de mammifères sur la planète, cinq d'entre elles, hors les humaines, connaissent la ménopause. Pas les primates, qui sont pourtant nos cousins les plus proches, mais des mammifères marins : des cétacés, des baleines à dents, comme les orques et les bélugas.
Les orques sont fertiles jusqu'à 40 ans et peuvent vivre 90 ans, à peu près comme les femmes. Mais arrêter de se reproduire, c’est une anomalie dans le monde animal, où il s’agit d’abord de perpétuer son espèce. Sauf s’il y a des avantages, comme une moindre concurrence. « Des femelles qui ne sont plus en phase de reproduction active ne seront plus en compétition avec des femelles du groupe qui elles sont en phase reproductive, explique Jean-Luc Jung, chercheur au Muséum national d’histoire naturelle et directeur de la Station marine de Dinard, en Bretagne. On va de fait éliminer les compétitions pour les mâles, et les femelles qui ne rentrent plus dans ces compétitions sont plus disponibles pour autre chose. »
À lire aussiLes baleines, anges gardiennes de la Terre
L'hypothèse de la grand-mèreC’est la théorie de la grand-mère, appliquée aux cétacés. Ces grands-mères ont de l’expérience, protègent les plus faibles des prédateurs et savent où trouver la nourriture. « Pendant la ménopause, les femmes auraient plus de temps pour s’occuper des enfants et des petits-enfants, poursuit Jean-Luc Jung. Cela limiterait aussi les conflits intergénérationnels. Au final, on aurait peut-être moins d’enfants, mais des enfants qui arriveraient à l’âge adulte plus fréquemment. »
Pour la grand-mère orque, c'est vrai qu'il y a du boulot dans un océan hostile. « Les cétacés ont une vie sociale extraordinairement forte. Et ça doit être particulièrement difficile d’élever des jeunes dans le milieu marin ; il n’y a pas d’endroits où se cacher, il n’y a pas d’arbres ou se réfugier, il n’y a pas de grottes… donc, il faut des organisations sociales autour des enfants, des jeunes, qui leur permettent d’arriver à l’âge adulte. »
Avantage évolutifLa ménopause apparaît ainsi comme un avantage évolutif chez des espèces connues pour leur vie sociale développée : il y a un intérêt à vivre, même quand on n'est plus fertile. Les cétacés forment des sociétés matriarcales, et s'ils sont les seuls animaux non humains à connaître la ménopause, ce n’est peut-être pas un hasard. « Les sociétés des cétacés sont quasiment tout le temps organisées autour des femelles, et il est possible que le fait que l’évolution ait abouti à la ménopause dans ces groupes soit lié », conclut Jean-Luc Jung.
À écouter dans Autour de la questionSommes-nous trop bêtes pour comprendre l’intelligence des animaux?
30 Listeners
201 Listeners
7 Listeners
4 Listeners
39 Listeners
3 Listeners
1 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
3 Listeners
12 Listeners
0 Listeners
2 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
1 Listeners
18 Listeners
4 Listeners
1 Listeners
4 Listeners
2 Listeners
4 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
1 Listeners
0 Listeners
5 Listeners
23 Listeners
1 Listeners
1 Listeners
0 Listeners
0 Listeners
0 Listeners