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Or
La mégalopole Neom, dont la construction a débuté en 2017 dans le désert saoudien, était présentée comme la vitrine technologique du royaume, préfigurant l’ère post-pétrole qui serait suivie par toutes les métropoles du monde. Mais les violations systématiques des droits humains des ouvriers et la situation financière catastrophique du projet remettent sérieusement en question sa viabilité.
Les 500 milliards de dollars déjà investis dans ce projet titanesque ne seraient en définitive qu’une goutte d’eau jetée dans les déserts de l’Arabie saoudite. Un audit interne vient de dévoiler que la finalisation de Neom nécessiterait encore 55 années de construction supplémentaires. Le coût total prévisionnel du chantier atteindrait la somme astronomique de 8 800 milliards de dollars, soit plus de 25 fois le budget annuel du royaume saoudien.
Cette estimation vertigineuse en fait l'un des projets d'urbanisation les plus coûteux jamais entrepris par l’humanité.
Mais de quoi « Neom » est-il le nom ?Le terme est formé du préfixe « Neo », désignant « nouveau » en grec ancien, suivi de la lettre « M ». Elle représente soit le mot « Mostaqbal », signifiant « futur » en arabe, mais plus probablement le M de « Mohammed » que l’on retrouve dans le nom complet du prince héritier et 1ᵉʳ ministre de l’Arabie saoudite Mohammed ben Salman. En revanche, Neom représente non pas un bâtiment en particulier, mais un ensemble d’ouvrages sur quatre lieux et localisations qui se concentrent dans une même région de l’Arabie saoudite.
Le projet le plus impressionnant de Neom est The LineCette structure de 200 mètres de large, 170 km de long et cumulant à 500 mètres au-dessus du niveau de la mer formerait dans le désert saoudien une ligne bardée de miroirs. À terme, cette mégaville d'un seul tenant a été imaginée pour accueillir 9 millions de personnes. Cette cité futuriste, qui fatalement par son implantation même bousculera les écosystèmes fragiles de la région, est prévue pour fonctionner avec 100 % de sources d’énergie renouvelables.
Le projet intègre aussi Trojena, qui sera une destination touristique et résidentielle en montagne, autour d’un lac, comprenant des résidences, des hôtels, des lieux de loisir et sportifs qui sont censés accueillir les Jeux olympiques asiatiques d’hiver, en 2029. Dans Neom, nous trouvons également Oxagon, qui se veut un gigantesque centre d’innovation et un complexe industriel assorti d'un port entièrement « automatisé ». Enfin, cet ensemble de constructions pharaoniques comprend Sindalah, une île touristique de luxe. « Nous accueillerons la communauté mondiale de yachting, ainsi que les visiteurs en quête de super-luxe », indique le site du projet.
Les problèmes de Neom ne se limitent pas aux aspects financiersLe projet nécessite de mettre au point des technologies qui n’existent pas encore. Et les problèmes d'approvisionnement énergétique compromettent déjà l'avancement des travaux. C’est le cas de la centrale hydroélectrique « Nestor » que le Français EDF doit construire au cœur de Neom, qui ne verra peut-être jamais le jour.
Par ailleurs, ce chantier est un véritable « enfer » pour les ouvriers, rapportent de nombreux journalistes. Les 100 000 travailleurs, principalement originaires du Pakistan, du Bangladesh et des Philippines, sont logés dans des bidonvilles, sans hygiène décente. Ils sont constamment exposés à un nombre croissant d’accidents mortels. Les viols collectifs, les tentatives de meurtre et le trafic de drogue sont monnaie courante au quotidien.
Les journalistes ont même observé que ce sont des enfants de huit ans qui, au péril de leur vie, conduisaient les camions de terrassement. Ces conditions de travail insoutenables sont à l’origine de la pénurie d’une main-d'œuvre qualifiée ayant préféré déserter les chantiers. Et il s’agit probablement de la cause principale de l’enlisement du projet Neom avec cette gestion mortifère des ressources humaines, qui était déjà considérée comme largement contreproductive il y a plus 4 000 ans dans l’Égypte antique. Contrairement à une idée reçue, que les papyrus de la mer Rouge, qui ont été rédigés par l'un des bâtisseurs des Pyramides Gizeh, viennent de nous révéler : les pharaons ne réduisaient pas à l’état d’esclavage les travailleurs chevronnés qui œuvraient à l’édification de leurs monuments éternels.
À écouter dans Grand reportageLa «nouvelle Arabie Saoudite» dont rêve Mohammed ben Salman
La mégalopole Neom, dont la construction a débuté en 2017 dans le désert saoudien, était présentée comme la vitrine technologique du royaume, préfigurant l’ère post-pétrole qui serait suivie par toutes les métropoles du monde. Mais les violations systématiques des droits humains des ouvriers et la situation financière catastrophique du projet remettent sérieusement en question sa viabilité.
Les 500 milliards de dollars déjà investis dans ce projet titanesque ne seraient en définitive qu’une goutte d’eau jetée dans les déserts de l’Arabie saoudite. Un audit interne vient de dévoiler que la finalisation de Neom nécessiterait encore 55 années de construction supplémentaires. Le coût total prévisionnel du chantier atteindrait la somme astronomique de 8 800 milliards de dollars, soit plus de 25 fois le budget annuel du royaume saoudien.
Cette estimation vertigineuse en fait l'un des projets d'urbanisation les plus coûteux jamais entrepris par l’humanité.
Mais de quoi « Neom » est-il le nom ?Le terme est formé du préfixe « Neo », désignant « nouveau » en grec ancien, suivi de la lettre « M ». Elle représente soit le mot « Mostaqbal », signifiant « futur » en arabe, mais plus probablement le M de « Mohammed » que l’on retrouve dans le nom complet du prince héritier et 1ᵉʳ ministre de l’Arabie saoudite Mohammed ben Salman. En revanche, Neom représente non pas un bâtiment en particulier, mais un ensemble d’ouvrages sur quatre lieux et localisations qui se concentrent dans une même région de l’Arabie saoudite.
Le projet le plus impressionnant de Neom est The LineCette structure de 200 mètres de large, 170 km de long et cumulant à 500 mètres au-dessus du niveau de la mer formerait dans le désert saoudien une ligne bardée de miroirs. À terme, cette mégaville d'un seul tenant a été imaginée pour accueillir 9 millions de personnes. Cette cité futuriste, qui fatalement par son implantation même bousculera les écosystèmes fragiles de la région, est prévue pour fonctionner avec 100 % de sources d’énergie renouvelables.
Le projet intègre aussi Trojena, qui sera une destination touristique et résidentielle en montagne, autour d’un lac, comprenant des résidences, des hôtels, des lieux de loisir et sportifs qui sont censés accueillir les Jeux olympiques asiatiques d’hiver, en 2029. Dans Neom, nous trouvons également Oxagon, qui se veut un gigantesque centre d’innovation et un complexe industriel assorti d'un port entièrement « automatisé ». Enfin, cet ensemble de constructions pharaoniques comprend Sindalah, une île touristique de luxe. « Nous accueillerons la communauté mondiale de yachting, ainsi que les visiteurs en quête de super-luxe », indique le site du projet.
Les problèmes de Neom ne se limitent pas aux aspects financiersLe projet nécessite de mettre au point des technologies qui n’existent pas encore. Et les problèmes d'approvisionnement énergétique compromettent déjà l'avancement des travaux. C’est le cas de la centrale hydroélectrique « Nestor » que le Français EDF doit construire au cœur de Neom, qui ne verra peut-être jamais le jour.
Par ailleurs, ce chantier est un véritable « enfer » pour les ouvriers, rapportent de nombreux journalistes. Les 100 000 travailleurs, principalement originaires du Pakistan, du Bangladesh et des Philippines, sont logés dans des bidonvilles, sans hygiène décente. Ils sont constamment exposés à un nombre croissant d’accidents mortels. Les viols collectifs, les tentatives de meurtre et le trafic de drogue sont monnaie courante au quotidien.
Les journalistes ont même observé que ce sont des enfants de huit ans qui, au péril de leur vie, conduisaient les camions de terrassement. Ces conditions de travail insoutenables sont à l’origine de la pénurie d’une main-d'œuvre qualifiée ayant préféré déserter les chantiers. Et il s’agit probablement de la cause principale de l’enlisement du projet Neom avec cette gestion mortifère des ressources humaines, qui était déjà considérée comme largement contreproductive il y a plus 4 000 ans dans l’Égypte antique. Contrairement à une idée reçue, que les papyrus de la mer Rouge, qui ont été rédigés par l'un des bâtisseurs des Pyramides Gizeh, viennent de nous révéler : les pharaons ne réduisaient pas à l’état d’esclavage les travailleurs chevronnés qui œuvraient à l’édification de leurs monuments éternels.
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