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En Tunisie, après l’entrée en vigueur d’une loi réglementant davantage l’usage des chèques début février, leur usage a considérablement chuté. Moins 94 % selon les chiffres de la Banque Centrale alors qu’ils représentaient 53 % des échanges en 2024. Cette nouvelle loi a de fait un impact sur l’économie. Les chèques étaient, pour la plupart des commerçants, entrepreneurs et particuliers, un moyen de garantie et non de paiement, pour faire face à un manque de trésorerie ou de liquidité récurrent.
Hedi Sefi, 57 ans, entrepreneur en bâtiment, supervise son chantier en banlieue de Tunis. Beaucoup de ses autres chantiers sont à l’arrêt à cause de la nouvelle loi sur les chèques entrée en vigueur en Tunisie début février. « J’avais vraiment l’habitude de travailler avec l’ancien système, car ni les propriétaires de la maison que je construis, ni moi, ni mes fournisseurs n’avions assez de liquidité pour tout payer d’un coup, explique-t-il. Donc, c’était un système de confiance où chacun donnait des chèques comme garantie ou caution et cela nous permettait d’avancer dans le chantier. Mais là avec le nouveau système, il faut de l’espèce tout de suite sinon ce n’est pas possible et du coup ça impacte tout le monde. »
Avec la nouvelle loi, Hedi peut encore demander un chéquier, mais il sera plafonné selon sa solvabilité, avec des chèques ayant une date d’expiration et un QR code pour assurer leur traçabilité. « J’ai fait une demande à ma banque, et ça n’a pas abouti, tout simplement parce que je n’ai pas assez d’argent sur mon compte, comme la majorité des Tunisiens », constate-t-il, résigné.
Pour les victimes de ces sanctions comme Abdelkrim, la nouvelle loi est un soulagement. « Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis content de cette loi, parce qu’avant, vous aviez des gens qui traitaient leur carnet de chèques comme un moyen de crédit et qui les distribuaient partout pour payer, sans avoir l’argent derrière quand le chèque était encaissé », détaille ce menuisier dans l’aluminium qui parle en connaissance de cause. « J’en ai fait partie, je suis d’ailleurs interdit de chéquier depuis des années et ça m’a bien gâché la vie », regrette-t-il.
À lire aussiTunisie: leurs petites entreprises ne sortent pas de la crise
« Est-ce qu’on a trouvé un financement qui donne la sécurité au créancier et au débiteur ? »Ce nouveau système a été instauré pour lutter contre le phénomène des chèques sans provision, puni de lourdes peines de prison, mais très répandu en Tunisie. La Fédération des artisans et des petites et moyennes entreprises défend aussi la loi, car beaucoup d’entrepreneurs ont fait faillite à cause de chèques sans provision. « Là, j’ai devant moi tous les chèques qui me sont revenus impayés. En tout, j’ai plus de 100 000 dinars qui ne m’ont pas été payés, vous vous rendez compte de ce que ça fait à une entreprise ? », interroge Mohsen Bourchada, trésorier de l’association et également directeur d’une entreprise de cosmétiques.
Pour Louai Chebbi, de l’ONG Alert qui traite de corruption et de problèmes économiques, même si la nouvelle loi vient pallier un vrai problème, les Tunisiens manquent d’alternative actuellement pour remplacer l’ancien système. « Le problème du chèque n’était pas un problème de moyen de paiement, mais un problème de financement, estime-t-il. Est-ce qu’on a trouvé un financement moderne, est-ce qu’on a trouvé un financement qui donne la sécurité au créancier et au débiteur ? Non, aujourd’hui, il n’y a pas de solution moderne qui puisse faciliter les échanges des Tunisiens entre eux dans l’économie. » Beaucoup de Tunisiens ont encore du mal à s'adapter au nouveau processus. Le taux d’adhésion à la nouvelle plateforme Tunichèque n’a pas dépassé pour le moment les 4,7 % parmi les comptes éligibles.
À lire aussiEn Tunisie, des podcasts pour sensibiliser aux questions économiques
En Tunisie, après l’entrée en vigueur d’une loi réglementant davantage l’usage des chèques début février, leur usage a considérablement chuté. Moins 94 % selon les chiffres de la Banque Centrale alors qu’ils représentaient 53 % des échanges en 2024. Cette nouvelle loi a de fait un impact sur l’économie. Les chèques étaient, pour la plupart des commerçants, entrepreneurs et particuliers, un moyen de garantie et non de paiement, pour faire face à un manque de trésorerie ou de liquidité récurrent.
Hedi Sefi, 57 ans, entrepreneur en bâtiment, supervise son chantier en banlieue de Tunis. Beaucoup de ses autres chantiers sont à l’arrêt à cause de la nouvelle loi sur les chèques entrée en vigueur en Tunisie début février. « J’avais vraiment l’habitude de travailler avec l’ancien système, car ni les propriétaires de la maison que je construis, ni moi, ni mes fournisseurs n’avions assez de liquidité pour tout payer d’un coup, explique-t-il. Donc, c’était un système de confiance où chacun donnait des chèques comme garantie ou caution et cela nous permettait d’avancer dans le chantier. Mais là avec le nouveau système, il faut de l’espèce tout de suite sinon ce n’est pas possible et du coup ça impacte tout le monde. »
Avec la nouvelle loi, Hedi peut encore demander un chéquier, mais il sera plafonné selon sa solvabilité, avec des chèques ayant une date d’expiration et un QR code pour assurer leur traçabilité. « J’ai fait une demande à ma banque, et ça n’a pas abouti, tout simplement parce que je n’ai pas assez d’argent sur mon compte, comme la majorité des Tunisiens », constate-t-il, résigné.
Pour les victimes de ces sanctions comme Abdelkrim, la nouvelle loi est un soulagement. « Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis content de cette loi, parce qu’avant, vous aviez des gens qui traitaient leur carnet de chèques comme un moyen de crédit et qui les distribuaient partout pour payer, sans avoir l’argent derrière quand le chèque était encaissé », détaille ce menuisier dans l’aluminium qui parle en connaissance de cause. « J’en ai fait partie, je suis d’ailleurs interdit de chéquier depuis des années et ça m’a bien gâché la vie », regrette-t-il.
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« Est-ce qu’on a trouvé un financement qui donne la sécurité au créancier et au débiteur ? »Ce nouveau système a été instauré pour lutter contre le phénomène des chèques sans provision, puni de lourdes peines de prison, mais très répandu en Tunisie. La Fédération des artisans et des petites et moyennes entreprises défend aussi la loi, car beaucoup d’entrepreneurs ont fait faillite à cause de chèques sans provision. « Là, j’ai devant moi tous les chèques qui me sont revenus impayés. En tout, j’ai plus de 100 000 dinars qui ne m’ont pas été payés, vous vous rendez compte de ce que ça fait à une entreprise ? », interroge Mohsen Bourchada, trésorier de l’association et également directeur d’une entreprise de cosmétiques.
Pour Louai Chebbi, de l’ONG Alert qui traite de corruption et de problèmes économiques, même si la nouvelle loi vient pallier un vrai problème, les Tunisiens manquent d’alternative actuellement pour remplacer l’ancien système. « Le problème du chèque n’était pas un problème de moyen de paiement, mais un problème de financement, estime-t-il. Est-ce qu’on a trouvé un financement moderne, est-ce qu’on a trouvé un financement qui donne la sécurité au créancier et au débiteur ? Non, aujourd’hui, il n’y a pas de solution moderne qui puisse faciliter les échanges des Tunisiens entre eux dans l’économie. » Beaucoup de Tunisiens ont encore du mal à s'adapter au nouveau processus. Le taux d’adhésion à la nouvelle plateforme Tunichèque n’a pas dépassé pour le moment les 4,7 % parmi les comptes éligibles.
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